Lors d’une finale continentale, plusieurs paramètres, jusque là négligés, retiennent fort l’attention. Des éléments mineurs et, singulièrement, sans impact sur un match de foot : une passe ou un contrôle raté, voire réussi d’ailleurs, peut faire basculer le sort d’une rencontre. Cela peut réaliser ou briser le rêve de toute une génération. C’est pourquoi la concentration devient le maitre mot par ces temps, étant le cœur même de toute la préparation à ce genre de duels.
Concentration : le mot clef
Quand on parle de concentration, on l’associe généralement à optimisation, réalisme et application. Ce sont les vecteurs d’un effort réussi. Car la concentration permet une meilleure visibilité de la situation, à laquelle on se trouve confronté. L’on devient plus perspicace, ce qui nous permet de bien analyser la circonstance et d’y présenter la réaction adéquate, en temps opportun. Après tout, football est aussi une question de choix et de timing.
L’optimal, lors de ces rencontres, est d’avoir des joueurs qui savent analyser les situations singulières et y réagir de la meilleure des manières, mais mieux, qui savent aussi voir l’image complète dans toutes ses composantes, pour bien y faire face. Et là, ce ne sont pas uniquement les qualités techniques ou physiques qui entrent en jeu, quand bien même elles sont primordiales à toute entreprise, mais c’est aussi l’état mental des acteurs, appelés à réagir dans la rapidité et avec efficacité à toute situation, quel que soit le degré de sa complexité, qui différencie les courageux et les clairvoyants.
Milieu de terrain : la ligne de front
Il est convenu dans les annales du football que la ligne médiane est le cœur du jeu. C’est la potion magique qui conditionne le comportement de tout le collectif. Elle dirige la manœuvre, qu’elle soit offensive ou défensive. C’est le vecteur principal qui véhicule la conception tactique d’un match. Et quelle que soit l’approche, le milieu de terrain y est toujours le plus impliqué. C’est la cheville ouvrière de tout projet footballistique pur.
C’est dans ce sens que toute la bataille se trouve résumée, en théorie, dans cette zone du terrain. La parcelle la plus dense de tout le rectangle vert. C’est là où chaque centimètre carré compte. Un pas en avant ou un en arrière de trop déséquilibre toute l’équipe et casse la manœuvre. À ce propos, la concentration est fortement requise pour dominer les débats. Après, ce sont les qualités techniques, athlétiques et physiques qui tranchent en faveur de l’un ou de l’autre des protgonistes.
Il est donc évident que chaque entraineur devra se focaliser un peu plus sur cette ligne de front. Les jeux et les enjeux y sont grands. Tellement grands, qu’ils façonnent le reste de l’approche. Jouer plus bas ou plus haut ? Avec quels profils ? Avec quelles priorités ? Tout dépendra de l’état des joueurs qui seront présents le jour J.
L’équilibre : la base de la réussite
Pour réussir son approche de la finale, l’Espérance Sportive de Tunis (EST) se doit de jouer en équilibre permanent. L’équilibre signifie une manœuvre défensive à haute densité, dans la zone adverse, avec des offensifs qui pressent. Ces derniers sont les premiers à freiner la progression offensive de l’adversaire. Pressing intelligent avec une réduction des espaces et repli étudié qui bloquent les issues, sans faire reculer le bloc défensif d’un mètre, sont les pré-requis pour étouffer dans l’œuf les velléités offensives de l’adversaire. Un rival au football limpide, mais qui manque de réalisme devant, tout en étant capable d’illuminations incroyables à tout moment. C’est que les péripéties du match doivent être négociées dans le détail. Chaque ballon doit être négocié à part, mais avec une approche d’ensemble. La solidarité du bloc Sang et Or doit se manifester dans ses plus belles apparences.
Cependant, l’équilibre signifie aussi une approche offensive réelle et sans timidité. L’Espérance doit jouer son coup à fond. Attaquer en surnombre est nécessaire pour titiller l’adversaire et le remettre dans son bastion défensif. Il est obligatoire d’y aller de main forte, pour faire reculer le bloc marocain dans ses derniers retranchements. Car faire douter l’adversaire est la première pierre à l’édifice d’un match réussi. Toujours est-il qu’il faut garder une concentration maximale pour ne pas se faire prendre de vitesse par les joueurs du Wydad Athletic Club (WAC) très habiles en contre.
Faire le jeu ou choisir le contre ?
À notre avis, il faut un peu des deux. L’entame serait très instructive en effet. Il faudra jouer du coup au coup au début, pour faire tempérer les ardeurs adverses. Il ne faut pas laisser aux Rouge et Blanc imprégner leur rythme au match, poussant les Sang et Or à subir le jeu. Il faut maitriser le ballon, aussi bien côté possession que progression, le tout en contrôlant le rythme du match. Il est par ailleurs impératif de profiter de la légèreté défensive adverse, pour porter l’estocade et créer le danger dans la zone marocaine. Toutefois, il faut aussi savoir les laisser venir des fois pour les contrer, en utilisant la rapidité des excentrés et la clairvoyance des play-makers à la recherche de la passe verticale la plus efficace. Il faut entamer le match en supposant que cette finale se jouera uniquement sur cette seule manche. Il ne faut point faire de calculs pour le match retour avant les quinze dernières minutes, bien sûr en fonction du score à ce moment là. Marquer, au moins un but, est un objectif raisonnable et réalisable. Un but serait normalement suffisant, ce genre de rencontres n’étant pas destiné à une pluie de réalisations … à moins d’une surprise que nous espérons au profit des Sang et Or, cela va de soi.