La nouvelle mission de l’équipe sous la conduite de Maher Kanzari a plutôt bien commencé. Une victoire méritée sur un score large, des joueurs qui ont donné l’apparence de ne pas être affectés par le départ de Faouzi Benzarti et un public plutôt satisfait.
Quatre buts au compteur donc, et une marche non altérée par le changement d’entraineur. Il n’y a pas eu de sifflets et de mécontentement mercredi dernier dans les travées du stade. Chammam et Khelifa ont même eu droit à un standing ovation à leurs sorties, et nous avons même eu droit à voir jouer Otoo pendant une quinzaine de minutes.
Les bonnes vertus d’un Hammam bien chaud et relaxant sont connues de tous, la victoire face à l’Espoir Sportif de Hammam-Sousse (ESHS) est venue au bon moment.
Le match qu’il fallait réussir
La prestation de mercredi dernier, aussi bizarre que ça puisse paraître, était bien meilleure que celle des précédentes rencontres. L’association de Roger à Traoui a permis une meilleure transition de la balle depuis la défense, alors que le rapprochement effectué entre Darragi et Msakni a donné plus de maitrise du ballon. Certes, tout ne fût pas parfait voir même « consommable » mais nous avons eu droit à moins de ballons balancés sur Eneramo, à des couloirs mieux occupés par Khelifa et Chemam et à un Roger libéré plus que jamais.
Avec deux nouveaux visages en défense, soient S. Derbali et Bach Tobji, les interventions approximatives étaient attendues, mais inacceptables au vu de la faiblesse des attaquants adverses.
Au milieu de terrain, le ballon a mieux circulé. Plus sur la largeur du terrain qu’en profondeur, mais du mouvement y en avait et l’intention de jouer à terre y était. On était par contre moins bon dans la récupération : Traoui diminué, Roger enchainait son troisième match en une semaine, lui qui cirait le banc depuis des mois, et le couple Darragi/Msakni défendait par à-coups.
Et devant ? C’était du « limite limite » en première période pour ensuite revoir nos bonnes vieilles habitudes ressurgir en deuxième mi-temps avec un jeu rapide, en profondeur basé sur les accélérations.
Tout n’est pas rose
Et comment ! Sinon on n’aurait pas dû changer d’entraineur. Logique implacable, oui je sais. Remis dans son contexte particulier, les limites entrevues sur ce match concernent plus la façon avec laquelle on a insisté pour aborder des phases de jeu bien précises comme les percées par l’axe, plutôt surchargé, ou le fait de jouer les corners à deux.
Les autres limites concernent l’occupation du terrain et l’aspect physique. Mais là, ce ne sera pas demain la veille que ça va se régler, mais il faut s’y atteler le plus rapidement possible.
Un travail foncier doit être mené individuellement et collectivement. A l’Espérance de Tunis, les résultats seuls ne suffisent pas, il faut leur associer la manière aussi.
Opération séduction pour décembre
Intronisé premier responsable de l’équipe, Maher Kanzari sait parfaitement qu’il joue son avenir et un prolongement de l’expérience au-delà de l’année 2011, sur ce mois de décembre. L’opération séduction a donc débuté avec une victoire importante pour le moral des joueurs et des supporters, et pour la marche de l’équipe dans ce championnat qu’il ne faut pas laisser filer.
Quand on voit le calendrier qui nous attend jusqu’à la trêve de février et la foutue Coupe d’Afrique de je ne sais quoi (bravo Hayatou pour la trouvaille !) on comprend rapidement que les 7 journées qui nous attendent avec trois difficiles déplacements à Gabès, Sousse et Zarzis, vont conditionner la suite de la compétition et la préparation physique à effectuer durant la trêve.
En cherchant à donner plus de liberté aux joueurs, à gagner ce match et à instaurer un turn-over, Maher Kanzari a cherché à garder le leadership au classement, à responsabiliser le groupe et à gagner la confiance du public.
Première étape réussie, les prochaines seront plus difficiles à négocier, à commencer par le match de coupe de demain face à l’USBG avec l’absence de Darragi et Khelifa à gérer et un risque de déconcentration évident à éviter.
Slim Azzabi
