C’est dans un élan de solidarité fort louable que nos amis, membres de notre forum, ont daigné, ces derniers temps, oublier le volet sportif et taire les commentaires et autres soucis se rapportant à la vie de notre club, pour manifester leur intérêt au côté politico-social de notre pays, suite à la situation qui a prévalu dans notre mère patrie.
Une situation de soulèvement collégial, de révolte générale face à un régime totalitaire qui a freiné l’épanouissement d’une très grande partie de nos jeunes concitoyens, normalement destinés à un avenir radieux et prospère. Une dictature qui a cadenassé les portes de la modernité et du renouveau intellectuel et qui a emmuré l’espoir de tout un peuple, pourtant pacifique, ouvert au dialogue et maitrisant le langage progressiste, derrière une enceinte gardée par une poignée de malfrats à la solde d’un régime mafieux.
Nous aimerions par la même occasion rappeler certains éléments, jugés néfastes pour le club, qui a été instrumentalisé, à l’image de toutes les associations sportives, au profit du système en place, à tel point que les appels incessants pour faire changer la juridiction de ces mêmes associations, datant depuis plus de 50 ans et devenue vétuste avec le monde d’aujourd’hui, ont été tout simplement ignorées. Rappelons tout de même quelques épisodes qui en disent long sur la mainmise politique sur le club :
– Lors de l’Assemblée Générale (AG) en 2007, celle qui a fait porter M. Hamdi Meddeb à la présidence du club, une affiche, la plus grande de la salle, portait le slogan : « L’Espérance Sportive de Tunis soutient la candidature de Ben Ali aux élections 2009. » Quid des autres associations certainement !
– Lors de la finale 2008 remportée par l’Espérance contre l’Étoile Sportive du Sahel (ESS), Tarek Dhiab, alors vice-président de la section football au club, n’a pas jugé utile de serrer la main du ministre des sports de l’époque, Abdallah Kaâbi, lors de la remise du trophée. Un geste qui lui a valu plus tard une arrestation en pleine rue et une accusation de tentative de corruption d’un agent de circulation, tombée à l’eau faute de preuves, tout en finissant par le faire démissionner du club.
– Lors de la finale de la Arab Champions League, des t-shirts ont porté un slogan de soutien au président du club, Hamdi Meddeb, décrit comme « l’homme d’aujourd’hui et de demain », et qui lui a valu des réprimandes, qui auraient pu finir par l’amener à la démission.
Par ailleurs, d’aucuns diront que le club Sang et Or aura profité grandement du passage de Slim Chiboub, gendre de Ben Ali, à la tête du club, dans le sens où ce dernier aurait utilisé des stratagèmes illicites pour favoriser son club aux dépens de ses concurrents. Nous ne nous permettrons pas de cracher dans la soupe … pour le moment, bien que nous n’ayons jamais approuvé une telle philosophie, au contraire, mais il est bien important de rappeler que le cadre sportif a été démocratisé depuis bien longtemps, sans que des preuves tangibles et irrévocables n’aient été évoquées et qui démontraient de pires pratiques à l’Espérance que chez ses concurrents directs et même indirects.
Justement, cette ouverture démocratique sur le plan sportif était un autre instrument pour servir Ben Ali et sa belle-famille Trabelsi à piller le pays, avec le plus vorace, Belhassen, soutenant ouvertement le Club Africain (CA), en laissant le peuple respirer à travers cette vanne, contrôlée du reste comme mentionné plus haut. Nous reviendrons de toute façon sur le sujet, puisque certains médias ont déjà commencé à réécrire l’histoire sur la place publique.
Mais ce texte se voulait plutôt un témoignage pour saluer cette attitude responsable, sage et ô combien mesurée dont ont fait preuve nos braves membres et qui reflète encore une fois la noblesse de la famille Sang et Or.
Des membres échangeant les avis, s’informant mutuellement, quêtant réciproquement de leurs nouvelles, transmettant la sérénité et le courage et véhiculant un patriotisme sans pareil, cela nous rappelle l’action de nos ancêtres espérantistes qui ont contribué, à travers l’association sportive Sang et Or qu’ils ont créée, à l’instauration d’un militantisme anticolonial qui a fini par donner ses fruits.
A tous, nous réitérons notre reconnaissance et notre fierté pour cette appartenance et cette adhésion à la dignité et à l’humilité affichées sur nos pages et ailleurs, par l’intermédiaire de cet outil relationnel qu’est l’internet, qui fut l’un des principaux déclencheurs du changement vécu.
Notre souhait est de voir la vie reprendre son cours le plus tôt possible pour gagner d’autres challenges et prouver que le Sang et Or est avant tout un label de patriotisme et de solidarité nationale. Cela ne pourra que consolider notre volonté à tous de demeurer au devant de la scène pour une éternelle excellence.
La Rédaction d’Esperance-de-Tunis.net