La tourmente de déclarations et réponses ou la guerre par médias interposés entre le leader et son dauphin n’est pas récente. Cela fait bien des décennies qu’elle dure. Et, au moment où l’on a cru que la révolution viendrait nettoyer les esprits, voilà que des enfants mal intentionnés viennent mettre le feu aux poudres.
Oserons nous dire tel père tel fils ? Nous n’irons pas jusque là. Même si tout y prête. La famille Jenayah, qui semble s’approprier l’Etoile Sportive du Sahel ne manque pas de susciter la polémique. Des déclarations de feu qui frôlent la guerre. Des adjectifs et des superlatifs indignes d’un responsable de section d’une institution à but, essentiellement, d’éducation et d’encadrement. Les gardiens du temple faillent à leur devoir institutionnel sacré. Mais ceci ne nous surprend guère. Le tenant de cet outrage verbal n’en est pas à sa première. Preuve que la qualité du discours tombe encore plus bas. Et à chaque fois qu’on croit que ces « génies » du verbe ont atteint le fond, on est surpris de les voir creuser encore plus bas.
Dans le cœur de cette polémique, l’Espérance Sportive de Tunis. Et comment cela peut-il en être autrement ? Du moment que le club de Bab Souika devient une cible préférée de ses détracteurs. Obsédés qu’ils sont par une haine viscérale et une envie exacerbée de se hisser au niveau de la légende Espérantiste. Mais au lieu de travailler pur et dur pour y arriver, les pleurnichards s’attellent, plutôt à placer les débats à un niveau très bas. Histoire de masquer un complexe d’infériorité qui les hante. Pourtant, il n’y aurait pas de quoi avoir honte car il y a tout l’honneur à essayer même si, du reste, sans y parvenir.
L’origine
Tout a commencé suite à une phrase prononcée par Maâloul, et qui a manqué de délicatesse à notre avis. Il a dit, en réponse à un journaliste, qu’il ne comprenait pas comment un entraineur qui gagne par l’aide des arbitres puisse dormir la nuit. Aussi légitime que vague, la déclaration a suscité toute l’irritation du monde chez le petit Jenayah qui n’y est pas allé par quatre chemins. Des insultes et des diminutifs qui fusent de tous bords. Mais, nom de Dieu, comment s’est-il rendu compte que le coach espérantiste parlait de son club ? Sauf si …
Et puis, même si c’était vrai. Il est en droit de défendre son club. Néanmoins, il n’est aucunement en droit d’offenser les autres. Un discours responsable et relevé doit être, en tout état de cause, préservé. Mais, vraisemblablement, le petit Jenayah n’est pas, à ce jour, parvenu à ce niveau. Il végète, encore, dans ce type de discours populiste à base d’insultes et d’accusations.
Pire encore, il accuse l’Espérance, sans la citer, de corruption du corps arbitral. Le petit fait allusion au penchant espérantiste de Tarek Bouchamaoui, récemment élu au comité exécutif de la CAF, comme étant une clef de chantage envers les arbitres qui désirent intégrer la liste internationale. Ce même Bouchamaoui qui a été le rempart protégeant l’ESS d’une exclusion de 2 à 3 ans de toutes compétitions africaines pour cause de retrait. Voilà comment le tout-jeune Jenayah remercie ceux qui les soutiennent. A-t-il oublié, ou ne savait-il pas, que c’est le bureau fédéral qui choisit la liste des arbitres internationaux sur la base d’une moyenne annuelle et d’une série de tests. Comment est ce qu’un club puisse s’y mêler ? Sauf si ce club jouit de l’appui de l’homme fort, de l’ombre, de la Fédération. Un type comme Hédi Lahouar.
Il y va même de pointer du doigt l’Espérance la qualifiant d’une équipe qui doute de ses moyens. Il n’a pas eu un coup de regard vers l’arrière. A l’heure où son club végétait dans le bas du tableau, l’Espérance s’amusait à rafler les titres toutes sections et toutes catégories confondues. Pourtant, au fond de lui même, il sait qu’à l’Espérance, on ne doute pas et on ne tergiverse pas. On travaille sans relâche. Et puis si le travail s’avère fructueux tant mieux, sinon on reprend. A l’Espérance, on n’a pas de temps de regarder dans le rétroviseur car on se soucie, toujours, d’aller vers l’avant. Une défaite historique a-t-il dit ? L’unique pour son club à Sousse et à 11 contre 10 pendant plus de 60 minutes. Quel exploit ! Pourtant, il en a eu des raclées son club, à Tunis comme à Sousse. Mais à l’Espérance, on ne se vante pas d’une victoire. C’est vous dire la différence de dimension entre ce responsable et les grands dirigeants.
Quand Kammoun en rajoute une couche
Cela n’étant pas suffisant pour entraîner l’Espérance dans un duel de « coqs », son président vient raviver les tensions avec une demande on ne peut plus burlesque. En effet, en voulant surfer sur la vague, l’ex médecin de l’EN responsable du fameux « épisode malaria » osa exiger de la fédération de désigner un arbitrage étranger pour les matches de son club .. et ceux de l’Espérance !!! Quel culot! Ou, plutôt, quelle absurdité. S’il a le droit de demander des arbitres étrangers pour ses matches, de quel droit ose-t-il exiger un arbitrage étranger pour les matches de l’Espérance ? Heureusement que le ridicule ne tue plus. Sûrement monsieur Kammoun comptait sur l’appui inconditionnel de l’homme fort de la fédération pour concrétiser sa manœuvre. Mais si le sieur Lahouar s’en est abstenu. Certainement qu’il a jugé la demande trop flagrante. Cela planterait un vrai poignard à un corps arbitral tunisien manipulé au profit des amis de la FTF.
Quand la vérité éclate ailleurs
La déclaration du joueur gafsien Aymen Mnafeg est venue lever le voile sur la vérité éclatante. Aussi surprenante qu’elle puisse l’être, elle vient confirmer les craintes de la famille espérantiste quant à l’existence d’une manœuvre visant à fausser la compétition. Et quand les dires de Maâloul sont venus dévoiler l’implication de la FTF dans cette compilation, il n’est plus dans les cordes du bureau étoilé que de sombrer, encore plus, dans l’immoral et l’illégal. La corruption active.
Que dire quand on voit une institution telle que l’ESS prise en otage par un nouveau Néron qui veut la posséder comme s’il s’agissait d’un héritage familial et dirigée par un incompétent qui a failli mettre fin à la vie d’une élite de nos meilleurs footballeurs par .. négligence ? Quel malheur! Cette bande de nouveaux « irresponsables » a oublié que la vie d’un club ne se limite pas à sa salle de trophées. Un club gagne sa notoriété par l’ensemble des valeurs qu’il incarne. Un club est un cadre d’épanouissement des jeunes, un espace où l’on apprend à se dépenser jusqu’à la dernière goutte de sueur. On y apprend à gagner sans tricher et d’accepter, humblement, la défaite. Malheureusement, ces gens là ont transformé une institution de valeurs en une propriété privée où l’investissement doit être rentabilisé par tous les moyens. Quitte à s’autoriser tous les abus. Quelle misère!
Iheb Ben Salem