Le derby tunisois a été palpitant pour ceux qui ont eu la chance de le suivre, comme la majorité des fois, agrémenté cette fois par quatre buts, deux de chaque côté.
Au niveau footballistique par contre, la rencontre entre l’Espérance Sportive de Tunis (EST) et le Club Africain (CA) n’a point atteint des sommets, hormis quelques étincelles, somme toute attendues en plus grand nombre, vue la qualité des joueurs sur le rectangle vert, avec quatre internationaux de chaque côté. Et pour cause :
Quand une assistance est forcée à l’absence
Tout d’abord, il y a lieu de parler du public. Un derby qui se joue avec des travées parsemées malgré l’épuisement total ou presque des tickets mis en vente est une honte pour ceux qui ont massacré le football tunisien, aussi bien les fouteurs de trouble dans les stades que les autorités, dites compétentes, qui ne savent plus à quel saint se vouer, tellement sont-elles dépassées par ce qui se trame derrière le phénomène de hooliganisme supposément planifié … dans la désorganisation la plus totale.
Car il serait bien commode de croire à la théorie du complot, de ceux qui manigancent contre le football, voire le sport tunisien en général. Après tout, les plus avertis des amoureux du ballon rond savent très bien que la violence dans les stades n’est qu’un symptôme d’un malaise bien plus profond dans la société tunisienne qui prend effet dans le quotidien du Tunisien par ailleurs. La recrudescence de la violence verbale, voire des agressions physiques, dans les endroits publics est pourtant palpable dans le pays. Et dès lors que cela se transpose dans les stades, on vient crier à la sainte-nitouche ; c’est tout simplement inadmissible !
Pourtant, le derby offrait depuis quelques années des chorégraphies sur les gradins reprises, félicitées, voire même enviées dans le monde entier, donnant justement une aura que le football tunisien, joué sur le terrain, arrive peu à atteindre. De surcroît, le derby est devenu l’évènement que tout le monde attendait, car il s’agissait, vraiment, de l’apothéose de la saison à tous les niveaux : tout le monde s’y mettait pour offrir une ambiance de kermesse, voire d’extase, depuis l’entrée des joueurs jusqu’au coup de sifflet final. Même à la mi-temps, les supporters et téléspectateurs ont du mal à laisser leur place de peur de manquer un tableau ou une création qui, dans certains cas, fera plus parler du derby que d’un penalty non sifflé par ci, d’un joli but par là, d’un ratage ou d’une prouesse technique réussie.
Alors après avoir tué l’esprit de fête dans les gradins, les autorités « compétentes », sont passées à un autre niveau de répression, qui coïncide curieusement avec « l’année internationale de la jeunesse », à savoir refuser à des jeunes, de moins de dix-huit ans, d’accéder à l’évènement, qui, pour certains, s’agit de la seule rencontre à laquelle ils assistent pendant toute la saison, avec le ticket, voire même abonnement, en main ! Comment expliquer une telle initiative à l’encontre de certains jeunes, pour ne pas parler de certains parents, après avoir consenti plein de sacrifices financiers et même organisationnels, pour se procurer le droit d’accès au derby? Cette démarche maladroite a déjà faussé le visage du derby dès le départ. Pis, cette tendance à tout mettre dans le même sac est de nature plutôt non seulement à accroître le sentiment de dénigrement, mais en plus et surtout, à pénaliser les clubs qui ont déjà du mal à boucler leurs fins de mois ou d’année, pendant qu’ils font face à des défis financiers insurmontables, à cause d’un statut passéiste, incompatible avec l’époque de professionnalisme que l’on prétend avoir instauré.
Quand la naïveté des uns fait le bonheur des autres
Et si nous parlions football justement? Ce derby a été marqué, et comment, par le nombre incalculable de fautes commises et sifflées par le jeune arbitre international, Nasrallah Jaouadi. La curiosité, c’est que malgré la nature de certaines fautes, d’aucuns ont échappé à la sanction prévue par les règlements … au nom de la sacro-sainte « gestion du match », nous apprend-t-on, veuillez plutôt lire la peur de faire face à la mauvaise foi des uns et des autres, risquant par la même occasion de fausser le jeu … qu’on prétend défendre par ailleurs. La belle trouvaille !
Et à ce jeu, les protégés de Mahjoub ne peuvent qu’exalter, connaissant désormais par cœur la recette magique du derby, à savoir, outre une présence physique à toute épreuve – ce qui est bien une grande qualité -, une agressivité démesurée – donc sanctionnable – conjuguée à une intimidation de l’arbitre, pour s’adonner à tous les travers, sans conséquences justes ; cela prend forme avec des demandes de coups francs, de remises en touche, de cartons pour l’adversaires voire de penalties, lors de duels perdus à la régulière, aussi bien offensivement que défensivement – Eneramo en sait déjà quelque chose, lui qui subit une faute et qui se voit siffler un coup franc contre -, sans parler des explications demandées en chœur sur des fautes clairement commises ou anodines subies, etc. Du coup, certains se demandent pourquoi n’y avait-il pas eu du rythme, voire du football tout court, dimanche !
Et les Sang et Or dans tout cela? Depuis quelques derbies, les coéquipiers de Darragi disparaissent de la circulation devant la furia clubiste et la complaisance des arbitres (on se rappelle tous des sorties lamentables des arbitres non tunisiens, nord-africains, arabes, italiens, français, espagnols et j’en passe des vertes et des pas mûres). Ils sont généralement battus dans les duels et les deuxièmes balles, si ce n’est à la régulière, c’est souvent avec des agressions de toutes sortes (tacles par derrière, pieds en avant, coups de coude, prises en sandwich, etc., rien n’y échappe !). Benzarti et ses protégés devaient pourtant bien le savoir d’avance – il suffisait de lire certains propos sur le forum de Espérance-de-Tunis.net où quelques « néophytes » ont bien résumé ces éléments avant même le derby -, mais curieusement, ils n’ont rien fait pour remédier à la situation. Si sur le plan de l’engagement et de la générosité dans l’effort, la fatigue cumulée depuis le début de saison y est pour quelque chose, la naïveté dont les Korbi et consorts ont fait preuve est inexcusable ! Trois épisodes vécus en début de match illustrent bien l’état d’esprit défaillant des coéquipiers de Chammam :
1- 5′ : Sur la première agression d’Alexis, passible à elle seule d’un carton rouge direct avec un pied en avant appuyé et gratuit sur la poitrine de Korbi, la réaction des joueurs était bien passive, alors qu’il y avait là un grand tournant qui se dessinait pour le reste de la partie, à savoir : le début des agressions non sanctionnées par l’arbitre, un état qui s’est avéré plus tard.
2- 17′ : Afful est taclé par derrière sans aucun moyen de jouer la balle et ce, presqu’au niveau du genou gauche, par nul autre que le même Alexis. Une faute qui a conduit à la sortie du Ghanéen, un des éléments les plus en forme du groupe, sans que les joueurs n’obtempèrent de manière ferme contre la passivité de Jaouadi en les circonstances. Pourtant, et malgré les explications, voire lectures risibles données par M. Guirat dans l’émission Dimanche Sport (DS), un tacle pareil est passible, à lui seul, d’expulsion.
3- 23′ : Souissi commet une faute de dernier défenseur sur Khelifa qui se dirigeait vers le but clubiste et qui avait clairement une occasion nette pour ouvrir le score. Jaouadi siffle justement (j’y reviendrai plus loin) l’extrême sanction, mais se contente seulement d’avertir l’axial des Rouge et Blanc. À ma stupéfaction, hormis Korbi qui est allé glisser un mot timide à Jaouadi, tous les autres joueurs étaient déjà concentrés à … peut-être trouver une nouvelle façon de célébrer l’éventuelle transformation d’Eneramo.
À partir de cet instant, les jeux étaient faits. Et pour ajouter l’insulte à l’injure, à la fin du match, Darragi est encore une fois taclé de derrière par Aouadhi, qui, malgré le fait d’avoir touché la balle, devait voir son geste sanctionné par une faute. Jaouadi laisse jouer (et comment!) et la balle finit par être récupérée par le gardien S. Nefzi. Et en dépit du fait que le maestro Sang et Or soit par terre, les clubistes ont repris le jeu à leur avantage sans se soucier de quoi que ce soit, ce qui serait à la rigueur de bonne guerre. Faut-il s’attendre à un brin de fair-play de la part des Rouge et Blanc? À moins d’être aussi naïf que les joueurs de l’Espérance, il faut peut-être regarder ailleurs. Réalisant qu’il fallait secourir Darragi, Jaouadi a fini par arrêter le jeu et de le faire reprendre, plus tard, par une chandelle, tel que stipulé par les règlements. Et à ma surprise encore une fois, les joueurs du club de Bab Souika ont rendu la balle à leurs adversaires, qui venaient pourtant de faire montre d’un manque flagrant de franc jeu à leurs égards. La suite des évènements on la connaît : l’attaque clubiste repart avec la balle et sur le développement du jeu, elle marque le deuxième but ! Hallucinant !
Quand la culture du maquillage l’emporte
Pour finir avec le cirque de la mauvaise foi, il y a bien lieu de citer quatre derniers éléments :
a- le penalty : que les clubistes rouspètent contre l’extrême sanction, cela se comprend, car il s’agit d’un épisode assez complexe pour le commun des « footeux », nonobstant la culture du déni qui caractérise le supporter tunisien en général. L’esprit des règlements de la FIFA 2010-2011 est pourtant clarissime, puisqu’on y lit :
« L’arbitre décide d’appliquer la règle de l’avantage ou d’interrompre le jeu en fonction des critères suivants :
• la gravité de la faute. Si l’infraction justifie une expulsion, l’arbitre doit interrompre le match et exclure le joueur à moins qu’une occasion de but ne se dessine.
• l’endroit où la faute a été commise : plus la faute a été commise près du but adverse, plus l’avantage peut être décisif ; »
Par ailleurs on peut y trouver également ceci :
« Multiples fautes simultanées
• Fautes commises par deux* joueurs de la même équipe :
L’arbitre doit sanctionner la faute la plus grave. »
Mais qu’un ancien arbitre international, instructeur de surcroît, qualifie d’erreur la décision de Jaouadi, face aux millions de téléspectateurs, cela est du domaine de l’hallucination, et ce, indépendamment de la roublardise dont a fait preuve l’équipe de montage de Ganzoui dans l’arrêt sur image, stoppant l’action avant l’entrée dans la surface – cherchez l’erreur ! -. Et dire que dans cette même émission de Dimanche Sport, on a même eu le culot de choper une image « photoshopé » pour justifier la validation d’un but non valable accordé au CA contre la Jeunesse Sportive Kairouanaise (JSK), alors celle de Mahjoub.
Nonobstant la vitesse de l’action du penalty accordé aux Sang et Or, s’il fallait décortiquer l’action image par image, on verrait bel et bien que Souissi a eu un double contact avec Khelifa, l’un au niveau des pieds et l’autre au niveau de l’épaule, les deux initiés avant l’entame de la surface. Soit ! Sauf que Khelifa avait toujours le contrôle de sa course à ce moment là … et avait toujours l’occasion de pouvoir tirer vers le but et marquer. Pis, le fameux geste du bras par le dernier défenseur clubiste pour retenir/accrocher Khelifa s’est terminé à l’intérieur de la surface pour déséquilibrer l’attaquant Sang et Or : l’avantage donné à Khelifa vient alors d’être annihilé par le geste de Souissi à l’intérieur de la surface et le penalty devient du coup indiscutable. Parler du « début de la faute », voire de « LA faute » en dehors de la surface devient donc grossier en langage footballistique.
b- le »supposé » carton jaune, le deuxième synonyme d’expulsion, contre Bachtobji :
Encore une fois, qu’un supporter clubiste pleurniche sur une action pareille, cela se comprend, rien de nouveau diront certains. Dhaouadi, homme du match sans contexte grâce entre autres aux choix de Benzarti, peut toujours faire son cinéma également, aussi bien sur le coup que par après – il n’y a qu’à écouter sa déclaration d’après-match à DS -. Il n’en demeure pas moins que les règlements de la FIFA sont clairs et nets :
« Fautes passibles d’avertissement
Un joueur se voit infliger un carton jaune quand il :
• se rend coupable de comportement antisportif ;
• manifeste sa désapprobation en paroles ou en actes ; – Dhaouadi s’il nous regarde !-
• enfreint avec persistance les Lois du Jeu ;
• [etc]. »
Or, le geste de Bachtobji n’est ni antisportif et ni une insistance à enfreindre les lois du jeu, d’autant plus que son coéquipier Traoui disputait également la balle avec Dhaouadi, pour éviter de faute tactique … évidente, et ce, indépendamment de la chute théâtrale de Dhaouadi. Même si à mon avis le contact était bien anodin, il a été sanctionné par un coup franc de la part de Jaouadi, ce qui est amplement suffisant en les circonstances – Darragi et Eneramo en savent quelque chose lorsque Jaouadi laisse jouer en des circonstances similaires … -. Mais de là à y voir matière à carton, de la part d’un ex arbitre international, membre de la commission d’arbitrage, assis sur son fauteuil de surcroît, cela semble un peu, beaucoup, passionnément ahurissant ! Mais tout le monde a compris le cirque qui se trame sur DS, quand on nous montre une balle qui n’est pas sortie en touche, réclamée bien évidemment par les clubistes, alors qu’un tacle appuyé en pleine surface sur Afful (8’) n’est même pas montré pour délibérer s’il y a faute, et par suite penalty, ou pas.
c- le coup franc précédant le but d’égalisation Sang et Or :
Guirat a bien daigné indiquer, image à l’appui, le contact entre le pied de Traoui et la cuisse d’Akremi, qui est rentré dans le champ de manœuvre du Sang et Or, lorsque ce denier s’apprêtait à centrer, provoquant par ailleurs le coup de pied donné dans le gazon. Le fait que certains clubistes reviennent à la charge en bombardant DS après une telle démonstration en dit long sur l’état d’esprit qui règne chez nos voisins. Cela se passe tout simplement de commentaire !
d- le Club Africain qui « mérite » la victoire :
Certes, le « onze » clubiste a été plus volontaire sur le terrain, bénéficiant d’un côté d’une meilleure fraicheur physique et d’un autre d’une meilleure approche tactique – je reviendrai plus loin sur les choix de Benzarti -. Les coéquipiers de Mouihbi ont pu créer plus de danger dans la zone Sang et Or que le contraire, mais cela n’en fait aucunement un vainqueur par les points, dans la mesure où les expulsions d’Alexis et de Souissi, non attribuées par Jaouadi, ont grandement permis aux clubistes de demeurer dans la rencontre, plus animée dans les premières minutes par les Sang et Or.
Autrement, on aura bien vu un autre match, avec l’Espérance de Tunis évoluant en supériorité numérique de deux hommes et éventuellement une avance d’un but et ce, dès la 23’ de jeu ! Faire fi d’un élément aussi important et incontournable dans l’appréciation globale de la rencontre pour attribuer le « mérite » de la victoire aux clubistes devient tout simplement insupportable, lorsqu’il s’agit de propos provenant d’analystes et commentateurs supposés porter un jugement éclairé et sans parti pris. À moins que les footeux de la dernière heure veuillent faire l’éloge à la tricherie, sauvagerie, manque de fair-play et j’en passe des bonnes et pas mures.
Quand Benzarti passe à côté du sujet … une nouvelle fois
Enfin, parler du derby sans évoquer les bourdes monumentales de Faouzi Benzarti serait passer à côté du sujet. Outre l’approche inadéquate pour le match, en se fiant à la naïveté et la passivité des Sang et Or et qui est également du ressort de l’entraîneur, sur le plan tactique et physique, il y a bien à en redire sur les choix du coach espérantiste.
Il a bien beau dire qu’il devait composer avec les moyens du bord concernant la titularisation de Bachtobji sur le côté droit, cela s’apparente plutôt à fuir ses propres responsabilités comme il l’a toujours fait dernièrement. Pourtant, il disposait d’Afful en pleine possession de ses moyens et qui a clairement un ascendant psychologique sur Dhaouadi, qui s’est avéré l’homme du match et qui n’a pourtant pu rien faire contre le Ghanéen la saison dernière, grâce justement à une vitesse aussi enviable que celle de l’ailier clubiste. Pis, le fait de balancer Afful dans une bataille physique qui s’annonçait vigoureuse en dit long sur la lecture qu’a fait Benzarti de ses précédents derbies, alors qu’il disposait d’un Toindouba, voire même d’Ayari qu’il utilise à l’occasion à droite, et ce, pour ne pas parler de la solution choisie, une fois Afful sorti, celle de Khelifa. Et si l’on sait que S. Derbali, bien plus rapide que Bachtobji et ayant déjà occupé le flanc droit d’une défense, est sur le banc, d’aucuns auront du mal à expliquer, voire comprendre une telle option prise par Benzarti. Et quand on connaît les limites techniques de l’ex clubiste, dans un poste appelé par essence à apporter également le surnombre et le danger en attaque, il y a bien là matière à réfléchir, que dis-je, s’arracher quelques cheveux !
Au milieu, et pour ne pas reprendre les éléments précités, le CA a toujours joué ses derniers derbies avec trois joueurs à tempérament défensif, même si Ben Yahia et hier Aouadhi, n’hésitent pas à aller de l’avant une fois la balle en possession des Rouge et Blanc. Or, Benzarti a de nouveau failli dans sa lecture du jeu de l’adversaire en proposant un 4-2-3-1, ou même un 4-2-2-2 dépendant du positionnement que l’on veuille donner à Darragi, avec des joueurs sur les ailes bloqués par les arrières latéraux clubistes qui montent jouer le bloc, laissant Traoui et Korbi, tous les deux émoussés physiquement, subir le pressing haut des Ben Yahia et Aouadhi, avec Alexis qui suit derrière pour resserrer l’étau sur Darragi lorsque ce dernier décroche. Du coup, et en tenant compte de la supériorité physique des Rouge et Blanc, la manœuvre Sang et Or s’est trouvée bloquée, ce qui les a poussés à recourir aux longues chandelles vers Eneramo, esseulé entre Souissi et Khechach. C’est un scénario qui se répète depuis des années déjà … avec les mêmes acteurs et les mêmes effets.
Bref, si l’Espérance n’a pas perdu le derby, elle le doit sûrement à la baraka, non pas celle de Jaouadi – et comment ! – mais celle d’un adversaire qui manque lui aussi d’arguments plus valables pour faire face à des Sang et Or amoindris à tous les niveaux. Mais la question fondamentale qui se pose : quand est-ce qu’on aura appris la leçon ?
* : Même s’il s’agit d’un même joueur, on voit bien que dans l’esprit du jeu, lorsqu’il s’agit de fautes simultanées commises en même temps (une fraction de seconde), c’est donc la plus grave qui prend effet.
K.Bamri