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Les atouts des Sang et OrUn duel sans merci

Après ce si long parcours en Ligue des champions africaine, après tant de matchs livrés ici et là, que ce soit à Tunis ou à Alger, au Caire ou à Casa ou encore même à Khartoum, après avoir visité Cotonou et Dakar, l’Espérance Sportive de Tunis (EST) part, à nouveau, à destination du Maroc pour un ultime déplacement d’une saison africaine fort exaltante.

Ce voyage de la délégation Sang et Or hors de ses bases sera, sans doute, le plus important de la série, le plus contraignant et le plus délicat. Ce déplacement vers Casablanca pour affronter le Wydad Athletic Club (WAC) s’inscrit dans un contexte d’apothéose et de fruit de tant de labeur, de tant de sueur. C’est aussi celui de la consécration, dans la mesure où le duel de Casa sera prépondérant pour le sacre final : un duel de titans, un duel de ténors, un duel sans merci.

Chacune des deux équipes sait pertinemment que cette manche aller est la clé du coffre, renfermant le plus beau des titres du continent. Chacune des deux équipes foulera le gazon du stade Mohamed V de Casablanca avec en tête une seule alternative : ne pas perdre !

Le résultat de l’aller, seul souci commun

Il doit être bien loin le temps des petits calculs des premiers tours et des phases de groupes. En ces temps de préparation pour la confrontation de dimanche 6 novembre, aussi bien le Suisse Michel Decastel que l’enfant du club Nabil Maâloul s’attèlent à mettre en place le scénario idoine, pour s’assurer des plus probantes des situations, en vue de la manche retour. Tous deux ne savent que trop bien, à différents degrés, que cette finale aller peut s’annoncer décisive, s’il advenait à y avoir des buts. Dans quel sens ? Tout dépendra de la faculté des uns et des autres à surmonter la pression du match, la pression du public, la pression du résultat.

Les Wydadis auront à cœur d’amortir l’effet « domicile », quand on sait que pareil match arrive à tenir en haleine les moins mordus du foot. Que dire des plus férus ? Souvent, ce genre de situation fait perdre aux plus forts leur latin. De leur coté, les Espérantistes tenteront de mettre encore plus la pression sur les Casablancais dès l’entame des débats. Histoire de prouver à leurs hôtes qu’aucune concession ne leur sera faite.

Car il s’agira d’en découdre avec le résultat, sans attendre la confrontation de Tunis du 13 novembre suivant. Ce 6 novembre 2011, il faudra assurer un résultat sans se soucier de la manière. Dimanche, le seul mot d’ordre des uns et des autres sera d’éviter de faire du match retour une course contre la montre. Seul un match nul vierge renverrait la sentence d’une semaine. Par contre, une victoire, même par le plus petit des scores, de l’une ou de l’autre équipe, voire même une parité avec des buts, peut s’avérer décisive pour le sacre final. Autant de scénarios possibles qui hanteront Wydadis, d’une part, et Sang et Or, d’autre part, dont le souci commun demeure inéluctablement le seul résultat.

Les atouts des Sang et Or

D’aucuns diront que seule la vérité du terrain compte. Comment ? Cela n’est généralement pas le fruit du hasard. Stratégies, tactiques, manœuvres sont au menu, après une étude bien menée sur les points forts et les points faibles de l’adversaire. Les armes s’affutent en fonction de ses propres moyens. Les préparatifs sont menés dans un cadre spécifique propre à la confrontation. Celle qui se présente à l’Espérance est manifestement celle de l’intelligence. Il ne s’agit nullement d’une sinécure. Les Sang et Or iront jouer crânement leurs chances à Casa même. Pour cela, ils partent avec quelques avantages sur leurs adversaires.

Les poulains de Maâloul sont conscients qu’ils en sont à leur deuxième finale consécutive. Ceci est de nature à leur conférer l’expérience nécessaire pour ce genre de confrontation. Le calme, la sérénité et la confiance en leurs moyens sont autant de qualités que Msakni et consorts ont vraisemblablement acquises. Leurs sorties du Caire et de Khartoum ont démontré la véracité de ces propos. Deux matchs dignes des plus grands chevronnés, intelligemment négociés avec, en plus, un brin d’audace, qui a caractérisé la seconde moitié de leur périple africain. D’autre part, cette faculté à marquer systématiquement en terre adverse s’est vérifiée à chaque sortie et confère à l’Espérance une notoriété méritoirement acquise cette année.

Nous ne terminerons pas cette lecture, certes encenseuse, des atouts Sang et Or, sans souligner la touche technico-tactique imprégnée au groupe par Maâloul. Il faut en effet remonter loin dans la mémoire espérantiste pour voir une « Tarajji » aussi appliquée, aussi patiente, aussi constructive ; bref aussi entreprenante et pimpante. L’Espérance de Maâloul, nous l’avions déjà relevé, est solidaire, méticuleuse, versée dans le moindre détail, concentrée à souhait et soucieuse de parfaire son travail. Et à ce propos, nous ne pensons pas le moins du monde que la bande à Maâloul peut laisser son football à Tunis et aller à Casa sans ses habitudes, sans ses atouts.

Et le WAC dans tout ça ?

Depuis que Michel Decastel a débarqué, le WAC a aussi gagné en approche tactique. L’équipe évolue selon une stratégie bien claire, portée vers l’attaque. Les Wydadis se sont montrés bien affamés de buts. Ils en ont inscrit à chaque sortie. Depuis leur finale UNAF perdue à domicile en décembre 2010, les champions du Maroc ont repris du poil de la bête et s’affirment légitimement comme de sérieux prétendants au sacre.

Doublement repêché en cette édition de l’Orange CAF Champions League par le concours de l’Espérance, lorsqu’il a regagné sa place aux dépens du Tout Puissant Mazembe (RD Congo) grâce au dossier Janvier Bokungu, largement étayé par les Sang et Or, puis lorsque ces derniers allaient éliminer les Égyptiens d’Al Ahly SC en phase des poules, au Caire même, le WAC se dresse, aujourd’hui, face à l’Espérance, dans la confrontation ultime de cette compétition. Ironie du sort diront certains.

En dehors du fait que la double confrontation attendue s’inscrit dans le cadre d’un derby maghrébin, par essence indécis, le WAC devra s’atteler à composer avec une faiblesse défensive criarde. Même si ses attaquants ont réussi à inscrire 11 buts (meilleure attaque) en 6 matchs du Groupe B, il n’en demeure pas moins que Lemyaghri a dû en encaisser 9, malgré ses propres prouesses. Ces statistiques s’apparentent clairement à celles d’une défense largement prenable pour un prétendant. Il est donc impératif que l’Espérance puisse profiter des errements des défenseurs Rouge et Blanc, pour tenter d’inscrire, au moins, un but qui pourra s’avérer libérateur.

En contrepartie, Lakhal, Keddioui, Yajour et Ondama sont des joueurs à surveiller de près. La moindre
négligence envers ces attaquants pourrait s’avérer fatale. Mais ceci n’est pas l’unique argument dont le WAC peut se prévaloir. Si en Tunisie, le championnat local tarde à donner ses 3 coups, prévus justement ce weekend, les Marocains en sont à leur 5è match en championnat, sans oublier les deux matchs de coupe. C’est dire l’avantage compétitif dont bénéficient les adversaires des Sang et Or en cette finale et l’on peut d’ores et déjà avancer qu’il n’est pas des moindres. Maâloul et ses protégés sont avertis …

A.Mami
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