Lorsqu’à la 31è minute du match, le tableau affichait le score de 5-0 en faveur de l’Espérance Sportive de Tunis (EST), dans un stade de radés vide, tous les Sang et Or qui suivaient la rencontre des 1/16è de finale aller de la ligue des champions d’Afrique 2011 face à l’ASPAC du Bénin devant leur téléviseur, ont vite fait de déchanter tellement le match perdait de son charme. C’est que le football perd de sa saveur dès lors que la confrontation entre deux clubs tourne au « cavalier seul » en faveur d’une des deux équipes.
En cet après-midi du samedi 19 mars, l’Espérance Sportive de Tunis n’imaginait certainement pas, au départ, que l’Afrique pouvait encore enfanter des clubs d’une aussi affligeante faiblesse, pénalisant ainsi, le spectacle sensé être le plus ensorcelant du monde sportif. Et que dire, alors, lorsque l’éphémère « cavalier seul » laisse place à la désolante et interminable scène du pousse-ballon et de l’à peu près.
Une équipe béninoise, championne en titre de sa compétition, démunie de tous les ingrédients techniques, tactiques et physiques auxquels prétendent des clubs jouant, à ce stade, les éliminatoires africains de la plus prestigieuse des couronnes.
Déjà, lors de l’exercice écoulé de la même compétition, nous assistions au tour préliminaire à une qualification bien plus ardue des nôtres face à une coriace formation d’East End Lions du Sierra Léone (2-2 au match aller et 3-2 au match retour). C’est dire que cette équipe de l’ASPAC n’avait absolument rien pour se mesurer à l’Espérance Sportive de Tunis.
Une bonne entame de match
Pour ne pas occulter le mérite du onze Sang et Or, il est équitable de souligner la bonne entame du match des coéquipiers de Msakni, meilleur joueur sur le terrain, qui n’ayant pas grande connaissance de l’ASPAC, ont vite fait de prendre leurs adversaires à la gorge, leur plantant cinq buts en une trentaine de minutes, annihilant par là tout espoir des Béninois pour revenir dans le match.
Nous assistâmes, trente minutes durant, à une prestation plutôt attrayante pour une reprise, où l’adversaire devait se rendre à l’évidence, subissant une manœuvre fluide et rapide d’un milieu entreprenant et d’une attaque réaliste à souhait. Nos représentants donnaient l’impression de s’en donner à cœur joie face à l’impuissance d’un ensemble béninois dépassé par les évènements.
Trente minutes et puis s’en va!
Puis, et pour les soixante minutes qui suivirent le 5è but, les Sang et Or levèrent étrangement le pied, notamment en deuxième période, pour laisser place à une parodie de football faite de triangulations stériles à 40-50m du but adverse, avec de temps à autres quelques ruées sporadiques dont une amena un pénalty lamentablement raté par Hicheri, déconcentré par une stupide querelle à qui exécute la sentence.
Une deuxième mi-temps dont en retiendra, essentiellement, la nonchalance des joueurs et l’absence de réaction du staff technique qui assistait, indifférent, à une prestation quelconque, indigne du rang de l’Espérance Sportive de Tunis.
Plus de sérieux et de respect aux couleurs du doyen des clubs tunisiens ne seraient pas de trop en cette période où le sport, et en particulier le football, se trouve malheureusement en proie aux tergiversations les plus chaotiques des arcanes du sport national.
Maâloul et ses poulains nous doivent beaucoup plus pour espérer nous faire oublier la dernière déconvenue en championnat, d’autant plus que nous nous contenterons du match retour face à l’ASPAC en attendant la reprise de la compétition nationale et qui sait encore, avec ou sans la présence du public!