Les saisons se suivent et se ressemblent pour l’Espérance Sportive de Tunis. De titre en titre, de sacre en sacre, de challenge en challenge, les Sang et Or construisent sereinement leur légende.
En toute quiétude et avec l’assurance des grands, le « doyen » remplit, en lettres d’or, une nouvelle page de son éblouissant registre, marqué par les immenses moments historiques de la Tunisie.
A ceux déjà engrangés dans la reluisante vitrine du club, voilà que vient s’ajouter, à jamais, le trophée de championnat remporté trois fois de suite par l’Espérance Sportive de Tunis, avec, pour celui de cette année un goût spécial, étant le premier de la Tunisie post-révolutionnaire, le premier de l’après 14 janvier. Mémorable !
En marge des évènements
L’histoire retiendra ce fameux 10 juillet 2011, jour du sacre de l’EST du premier trophée de la Tunisie libre. La Tunisie de la dignité et de la démocratie aura été témoin de la suprématie Sang et Or. Ce cher pays aura vécu la preuve de la volonté espérantiste à s’inscrire en marge de son plus grand évènement socio-politique de la Tunisie moderne.
Quoi de plus édifiant qu’un sacre mis en compétition dans un climat socialement difficile, où le triple champion a dû puiser au fin fond de ses ressources financières, morales et administratives pour mener la danse l’exercice durant et finir par braver toutes les difficultés et tous les défis ?
L’Espérance n’a, en aucun moment, cédé au doute malgré la trêve, les changements d’entraineurs, la préparation tronquée par l’absence des internationaux au CHAN, malgré l’absence des recettes pour un club d’une telle envergure. L’Espérance n’a jamais faibli malgré une défaite des plus inattendues à Gabés, à l’aller, suivie d’une sévère deuxième déconvenue à Sousse, à l’entame de la phase retour, à l’occasion du baptême du feu de Nabil Maâloul.
L’Espérance s’est vite ressaisie. Elle a collectionné les succès, à Tunis comme à l’extérieur, se souciant peu de ses rivaux. Dans des stades vides, l’écurie Sang et Or stupéfiait les téléspectateurs par son audace, alliant souvent la manière au résultat. Avec cette Tunisie nouvelle, le club de bab souika présentait un nouveau football, tout simple, tout efficace. Darragi et consorts marquaient pratiquement à chaque rencontre. Il fallait absolument que ce soit tantôt Msakni, tantôt Darragi qui crevait l’écran. Des buts à la pelle auxquels répondait une défense veillant au grain. Un esprit de corps remarquable affichait la sérénité d’un groupe qui en voulait plus que tout afin de marquer encore une fois l’histoire. Comme quoi, aux grands moments les grands hommes s’affichent comme tels. L’histoire de l’Espérance s’écrit avec celle du pays.
Les chiffres parlent d’eux-même
L’Espérance Sportive de Tunis est championne pour la 24e fois de sa riche existence. C’est un record qu’il sera difficile de battre. Mais elle l’est aussi par sa meilleure attaque avec 50 buts marqués, ainsi que sa meilleure défense avec, seulement, 18 buts encaissés. Les Sang et Or ont remporté 20 victoires contre 4 parités et n’ont concédé que 2 défaites en 26 rencontres. Une marche de titans. Un parcours de champions. Bien sûr tout n’a pas été parfait. L’équipe a connu des moments difficiles, le temps de s’aguerrir suite aux multiples remous au niveau du staff technique. Mais lorsque les choses ont repris leur cours normal, l’Espérance a retrouvé son chemin, balisé comme il le fut vers un titre remporté avec mérite.
Ceux qui y mettent un bémol, une fois c’est tel rival, une autre fois c’est tel autre, ne sont pas prêts d’y voir un terme. L’Espérance leur donnera rendez-vous les prochaines saisons et à eux de voir quoi chercher comme excuses de leurs déboires. L’arbitrage, la fédération, la pluie et le beau temps seront autant d’excuses dépassées. Avec le prochain titre, nous en apprendrons, volontiers, de nouvelles.