Partis en terre algérienne avec toutes les cartes en règle, les Sang et Or auront finalement raté le coche et ont dû se contenter d’un seul point lors de cette importante journée inaugurale de la CLA 2011. Un résultat peu probant si l’on se base sur la différence de situation entre le club algérois, sauvé d’une relégation qui semblait inévitable, et le champion tunisois triple détenteur du titre local et finaliste de la CLA 2010.
Une entame de match idéale
Toutes les informations parvenues sur le Mouloudia Club d’Alger (MCA) faisaient état d’un club en crise. Le doyen vivait une saison difficile avec des résultats catastrophiques ayant plongé le club au fond du classement et l’ayant laissé patauger désespérément dans une lutte sans merci pour sa survie en nationale A algérienne. Cela augurait d’un match largement à la portée des Sang et Or qui venaient de savourer leur 24e sacre local, le 3e d’affilé. Cet ascendant allait se vérifier dès l’entame du match, puisque Darragi, à la 6e minute et sur un renvoi de la défense « mouloudienne », effaça son vis à vis d’un piqué de tête avant d’aller battre Azzedine d’un joli croisé du pied droit, à ras de terre (1-0). Quoi de mieux pour les co-équipiers de Msakni en cette arène du 5 juillet à Alger où s’entassaient quelques 50.000 algériens contre deux milles supporters espérantistes venus soutenir les leurs.
Déconcentration quand tu nous tiens!
A peine onze minutes sont-elles passées, durant lesquelles les co-équipiers de Berramla ont repris du poil de la bête, titillant tantôt Chammem tantôt Derbali, que sur une action anodine qui a vu Koudri servir d’un long centre Magherbi, étrangement seul au second poteau, qui ne trouva aucune peine à battre Ben Cherifia d’un joli heading. Il faut dire que sur cette action le capitaine du MCA n’a pas été pressé par Korbi et que l’heureux buteur a profité de la passivité conjuguée de Ben Cherifia, Hicheri et Derbali pour monter et frapper, librement, de la tête, au grand dam de la galerie Sang et Or. Un but partout au terme de la 17e minute et tout était à refaire pour les protégés de Nabil Maâloul, qui devra à notre humble avis revoir le comportement défensif de la paire axiale Hicheri-Banana, souvent prise de revers lors des dernières sorties du champion de Tunisie.
Carences individuelles….limites collectives
Nous ne cesserons de dire qu’un bon collectif prend ses sources dans les prouesses individuelles. Et là, personne ne peut mettre un doute sur les capacités techniques du duo Darragi-Msakni qui, à eux deux, peuvent déverrouiller les défenses les plus tenaces du continent. Mais lorsque ces deux prodiges ne sont pas dans leur meilleur élément, c’est tout le comportement de l’équipe qui s’en ressent. Pour preuve, Youssef et à un degré moindre Oussama ont trouvé toutes les difficultés du monde à s’imposer dans les duels, souvent musclés, sous l’œil passif de Daniel Bennet, mais aussi à cause d’un excès de zèle de la part du capitaine Sang et Or d’un côté, et d’une condition physique étonnement précaire de Msakni, errant le long du match sous l’irritante passivité de Nabil Maâloul qui l’a contraint à finir le match complètement lessivé. Cela ne suffisait pas au coach Sang et Or qui s’est même privé du meilleur joueur du moment sur le flanc droit, à savoir Harisson Afful. Maâloul qui croit dur comme fer en son latéral de charme, Sameh Derbali, a dû attendre la 72e minute pour incorporer le ghanéen à la place de…… Bouazzi, certes généreux, mais dont le comportement brouillon pénalise la concrétisation finale des actions. Bizarre comme changement lorsqu’on s’aperçoit que le flanc gauche n’a été d’aucun apport à l’animation offensive de l’équipe et qui devait être, en premier lieu, rééquilibrée.
La première de Ndjeng
Toute cette « cacophonie » footballistique ne pouvait aspirer à un meilleur résultat, d’autant plus que Yannick Ndjeng, la nouvelle recrue, en était à sa première à l’EST.
Bien que le camerounais laissait entrevoir des prédispositions intéressantes, son apport était, fort logiquement, approximatif. La nouvelle pointe a besoin d’un temps d’adaptation pour faire ses preuves.
Et sur ce point, les fans espérantistes sont en droit de se poser des questions sur les conditions de la rupture amiable consommée avec Dramane Traoré à deux jours des 3 coups africains.
Autant de points à l’ordre du jour du staff technique et du bureau directeur à l’entame de cette nouvelle édition de champions league qui a vu les Sang et Or à court d’arguments, mettant la pression dans leur camp, alors que rien ne prédestinait l’équipe à une entrée en matière aussi pénalisante.