La vérité du terrain
La champions league africaine, dans sa phase des groupes, est un tournoi qui ne respecte aucune règle, qui n’obéit à aucun préjugé, ni favorable ni défavorable. Seule la vérité du terrain est le critère valable qui détermine le mérite de chacun des concurrents.
Hier, sur la pelouse du 5 juillet à Alger, la preuve de cette vérité nous est parvenue, implacable et fortement significative. Un favori, l’Espérance Sportive de Tunis, rompu à cette compétition face à un nouveau venu, pas dans son meilleur élément, amoindri au niveau de l’effectif et évoluant sans entraîneur. Le résultat de parité (1-1) ayant soldé la rencontre, dirigée par le, désormais, très vicieux Daniel Bennet ignorant le jeu dur dont a été victime Darragi et pénalisant sans hésiter les co-équipiers de Korbi, était perçu du côté algérien comme un exploit, alors que de celui tunisien, la déception était claire, sauf pour Nabil Maaloul qui se dit satisfait aussi bien du résultat que de la manière.
Trop de paternalisme nuit
Nous pouvons parfaitement comprendre les différentes réactions, à chaud ou à froid d’ailleurs, du coach espérantiste quant à sa volonté de protéger son groupe. Mais force est de constater qu’un énorme fossé sépare Maaloul des supporters Sang et Or à l’issue de ce match de première journée de CLA 2011. Une sortie en demi-teinte de la majorité des joueurs et des choix pénalisants pour une compétition où la lucidité et le bon sens s’imposent avec un brin d’audace. La prestation, décevante, de nos représentants n’avait en face que la volonté algérienne pour les contraindre à un partage des points, le moins que l’on puisse dire, synonyme de défaite. En effet, les joueurs du doyen algérois n’avaient que leur bravoure à opposer à un ensemble espérantiste pourtant mieux loti à tous les niveaux.
Maaloul s’est rendu coupable de cette inattendue contre-performance en accumulant, hier, les bévues. Le coach Sang et Or rame contre vents et marées en persistant à imposer Derbali sur le flanc droit malgré les limites criardes de ce dernier à se hisser à la hauteur des espoirs affichés à la présente édition africaine, en lieu et place du ghanéen Afful, gardé au dépens de Traoré en tant qu’étranger. Le « silence » de Maaloul vis à vis de « l’absence » de Msakni, clairement hors du coup hier, durant plus de 60 minutes et son entêtement à l’égard de la titularisation d’un Bouazzi inefficace et toujours brouillon, le tout conjugué au comportement égocentrique de Darragi, jouant plutôt pour la galerie que soucieux de servir ses camarades, sont autant de paramètres qui ont pénalisé l’équipe et l’ont précipité à une copie largement en deçà des prévisions.
Les contraintes futures
Nous ne pouvons passer sous silence, outre le décevant résultat nul, la kyrielle d’avertissements écopée par cinq de nos joueurs dès la première ronde de cette compétition. En effet, Hicheri, Derbali, Korbi, Traoui et Msakni ont, chacun, récolté un carton jaune à Alger, mettant du coup la quasi totalité du compartiment défensif sous le coup d’une suspension dès le prochain match face à Al Ahly, le 30 juillet prochain à Radés. Une empoignade qui nécessitera de l’engagement eu égard à la trempe du rival égyptien, et à la vitale obligation de victoire si l’on espère garder intactes nos chances de se placer aux premières loges, sachant qu’un difficile déplacement à Casablanca pointe à l’horizon de la 3e journée, où le WAC nous attendra de pied ferme. C’est dire toutes les retombées néfastes d’un tel résultat en terre algérienne pourtant la plus docile des destinations que les Sang et Or avaient à rallier.
Une situation fortement contraignante pour une Espérance Sportive de Tunis qui aspirait à un meilleur départ. La pression sera difficile à gérer face à Al Ahly du Caire, si ce dernier venait à s’imposer face au WAC dimanche soir au pays du Nil.