Doit-on s’inquiéter ou faut-il patienter ?
Avant de développer ci-après mes impressions, je dois d’abord préciser un point extrêmement important qui, selon moi et pour la bonne foi, est la clé de cet essai : l’article tend à rapporter des faits vécus sous l’ère toute récente de Nabil Maâloul … l’entraîneur. Maâloul le joueur n’a pas besoin d’un témoignage de plus et n’est, de toutes façons, plus d’actualité.
Cette déclaration faite, les chers lecteurs n’auront pas à « lire entre les lignes » ni encore moins chercher à étiqueter ma position, privilégiant ainsi l’objectivité. Mes impressions d’aujourd’hui peuvent changer un jour si … Mais on n’en est pas encore là !
Ce que je pense en ce moment n’est que le tribu des apparitions officielles, au nombre de trois, de l’Espérance Sportive de Tunis sous la conduite de Maâloul, sans plus.
Le match de Sousse
Bien que je fus partisan des circonstances atténuantes, et cela bien avant la confrontation de Sousse, car ni la conjoncture, ni encore moins le temps ne plaidaient en faveur du néo coach d’alors, il est du reste important de souligner la confiance affichée par Maâloul quant à cette rencontre, pourtant ô combien délicate, et de mettre en exergue l’assurance de Nabil vis-à-vis de l’effectif qu’il se disait bien connaitre.
Ses déclarations à travers les médias, précédant sa prise en main de l’équipe, dénotaient un certain allant soufflant plutôt la sérénité tellement ses analyses rassuraient plus d’un fervent supporter. Pourtant certains avertis craignaient cet excès de confiance connaissant parfaitement leur sujet : L’Espérance Sportive de Tunis est plus qu’une analyse de quelques lignes facilement déblayée aux plateaux des télévisions.
La suite est connue, l’Espérance de Maâloul a essuyé un cinglant revers de 5-1. Les Sang et Or venaient de vivre un humiliant camouflet. Une équipe amorphe, sans repères, perdant tous les duels et pour cerise sur le gâteau, une expulsion de Darragi.
Toute la famille Sang et Or se trouvait, au lendemain de cette défaite, prise entre deux sensations : Est-ce un accident de parcours ? Ou est-ce le début d’un parcours accidenté ? Difficile de se prononcer vu que c’était le baptême du feu de Maâloul. Il pouvait bénéficier des circonstances atténuantes…quoique !
Le match contre l’ASPAC à Tunis
Pour une reprise à domicile, en Ligue des champions africaine de surcroît, le résultat nous importait plus avant le match. Nous fumes gâtés : 5 buts en trente minutes ! L’on assistait à un match à sens unique où les joueurs Sang et Or s’en donnaient à cœur joie, nous faisant saliver et rêver d’un score historique, tellement l’adversaire du jour sombrait de minute en minute, un adversaire loin de la planète football, à des années lumières du niveau de l’Espérance Sportive de Tunis.
Pourtant la machine s’arrêta net à ce score et le tableau d’affichage du stade de Radès, vide, n’afficha plus rien après cette 31è minute de jeu. Les 60 minutes qui s’en suivirent furent tout simplement une démonstration de ce qu’une équipe, avec tout son staff, puisse nous gratifier d’un football ennuyeux, à la limite du révoltant ! Une indifférence, une suffisance propre à une équipe de second rang. L’adversaire, qui n’en demandait pas tant, prit son mal en patience et s’en alla rentrer … nous attendre pour la manche retour.
Le match contre l’ASPAC à Cotonou
Bien que n’ayant vu que le résumé sur la TV Nationale, comme la plupart d’ailleurs, ce match qui devait servir de confirmation de la rencontre aller fut pour l’Espérance Sportive de Tunis (EST) tout simplement un désastre, au niveau du score du moins : une défaite 2-0 ! L’ASPAC du Bénin a réussi à inscire deux buts et la note aurait pu être plus lourde n’eurent été les quelques parades décisives de Ben Cherifia, sans parler du sauvetage de Chammam sur la ligne. Rien ne prédisait une telle défaite, ni le niveau de l’adversaire ni notre prestige!
Nous n’avons rien vu de décent, de correct. Nous n’avons pas reconnu notre Espérance. Une série de 4 à 5 passes entre Abdi et Hicheri, puis des balles longues à destination de Dramane ou encore Afful sur le côté droit. Quelques tentatives de passes de Mouelhi, la plupart du temps vers l’arrière. Darragi et Msakni à la recherche d’un dribble réussi, Dramane qui se cherche en attaque.. Bref, un condensé d’une trentaine de minutes au cours desquelles seul le ballon de Abdi sur la transversale, à la première minute, peut être considéré comme une occasion de but.
Que s’est-il passé alors ?
Maâloul avait déclaré, après le match aller, qu’une mentalité devait être changée et que les joueurs ne pouvaient pas lever le pied de cette manière et céder à la facilité, au risque de manquer de respect envers le club et ses supporters. Maâloul expliquait cet état de fait et le mettait sur le compte du manque de lucidité et de professionnalisme des joueurs.
Et au match retour ? Encore un carton rouge, pour Traoui cette fois-ci ( quoique pas très évident) et Maâloul qui déclare de nouveau que l’envie n’y était pas!!! Et dire qu’il ne voulait pas citer l’arbitrage et la chaleur !!! Puis, il porte l’estocade en disant textuellement : « Pour Diaraf, il faudra se préparer sérieusement, et de toutes façons il fera encore plus chaud fin avril au Sénégal » !!!!
Questions et appréhensions légitimes
Est-ce de cette manière qu’on entame une Ligue des champions ? Où est passée cette rage de vaincre ? Comment se fait-il que nos joueurs se fassent expulser ? Maâloul est-il conscient de ces problèmes ? Comment se fait la préparation des matchs ?
Maâloul, en excellent orateur, s’efforce à nous présenter certaines choses qui lui semblent inaccessibles au commun des supporters. Le fan Sang et Or est-il si méconnu du coach de son club, au point de lui radoter certains aspects si superficiels ? Nous attendons de notre équipe une meilleure allure, un effectif aguerri, responsable, solidaire et surtout animé d’une volonté de fer.
J’ose espérer que la trêve, qui se poursuivra encore, ne nous cache pas des surprises de mauvais goût. L’Espérance Sportive de Tunis doit être mieux gérée pour espérer aller plus loin encore en cette Ligue des champions. Il est temps pour les responsables administratifs et techniques de voir certaines réalités en face, tant qu’il est encore temps.
Entre l’inquiétude et l’attente, la compétition se corse de plus en plus et le temps n’est plus uniquement au mental, n’est-ce-pas Maâloul ?