Les étoiles en plein midi
S’il y a une équipe en Tunisie, pour laquelle la consécration est un destin, c’est bien l’Espérance Sportive de Tunis (EST). Elle ne peut pas se voir en outsider. Elle ne peut pas se concevoir un chemin autre, que celui menant au sacre. C’est une culture, c’est un rituel fêté, presque chaque année. Bien sûr qu’il lui arrive, de temps à autre, de rater la première place, mais jamais le podium. Par des temps de vaches maigres, les Sang et Or arrivent toujours à laisser une empreinte dans un exercice qu’ils n’ont pu remporter, pour peu de choses souvent. Mais à chaque ligne de départ, le doyen des clubs est celui qui est le plus craint par les habituels figurants et le plus haï par les habituels prétendants.
L’étoile persiste et signe
La grande famille espérantiste, responsables, staff, joueurs et public ne connaissent que trop bien cet état d’esprit si piteux, si arrogant de ses rivaux. Cette grandiose institution sportive, pionnière à l’échelle nationale, instigatrice des nobles valeurs socio-sportives semble réellement « dépiter » ses concurrents par sa persévérance et sa domination sur le championnat de Tunisie. Ce sentiment de dépit vient, une nouvelle fois, se manifester de la manière la plus stupide qui soit. Après les propos tenus par un responsable gabésien, mettant en cause l’Espérance de Tunis dans le semi échec de son club face à l’Espérance de Zarzis (ESZ) lors de la 22è journée, voilà qu’un responsable étoilé, en l’occurence Chokri Laâmiri, lui emboîte le pas et ce, par le biais d’une déclaration aussi irresponsable que loufoque. Le sieur Laâmiri avance que certains résultats des récents matchs sont « arrangés » pour servir l’Espérance. Il appuie sa thèse en citant l’exemple du Club Sportif Sfaxien (CSS) battu chez lui par l’Avenir Sportif de la Marsa (ASM) lors de la 21è journée, lequel CSS va battre, à la 23è journée, le Club Africain (CA) à Tunis même. La théorie du responsable étoilé est que le CSS a levé le pied face à l’ASM pour lui permettre d’améliorer son classement, vu qu’il va affronter l’Espérance lors du, tenez-vous bien, … 25è round SVP ! et que par conséquent les Marsois n’auront pas une obligation de résultat face au leader.
Voilà comment un haut représentant de l’Etoile Sportive du Sahel (ESS) voit les choses ! Voilà comment se manifeste le sens aigu de l’intelligence du sieur Laâmiri. Pour parler de championnat, celui de l’impunité, vous l’avez remporté messieurs de l’ESS, et de loin ! Vous venez de le rafler, de haute lutte, à un autre club occupé à fouetter d’autres chats ces derniers temps.
Pauvre Tunisie et pauvre foot tunisien ! Laâmiri vient de nous pondre la bêtise en toute sa splendeur, un délire comique jusqu’aux larmes. Une bêtise qui caractérise les mauvais perdants, ceux qui se prétendent grands, mais qui ne pourront jamais l’être, ceux qui demeureront à jamais des losers, car au lieu de chercher à travailler pour mieux faire, ils se cramponnent à des solutions de facilité débiles, en accusant les meilleurs. Laâmiri n’est pas à sa première sornette, il ne fait que ça depuis que ses commanditaires ont désespéré de voir les Sang et Or trébucher. J’aurais eu honte d’aimer une équipe dont les responsables débitent pareilles sottises. J’aurai eu honte, car à L’Esperance que j’aime, une seule devise compte, le travail encore et toujours pour être les meilleurs. A l’Esperance que j’aime, les rares échecs ont une seule conséquence, recommencer à travailler dur pour réussir le challenge suivant. A l’Esperance que j’aime, on ne s’invente pas des scénarios paranoïaques pour s’épargner les foudres des supporters en cas d’échec. Mais cette pensée majestueuse est spécifique aux Grands clubs, une catégorie de club dont les « responsables » du genre Laâmiri n’ont pas de place.
De notre côté, nous ne pouvons que prier pour les dirigeants de l’Etoile afin qu’ils se remettent de cette récurrente maladie, surtout par ces temps de canicule. En attendant, l’Espérance Sportive de Tunis ne cessera point de vous faire voir les étoiles en plein midi.
