Une semaine cruciale avant la finale retour de ce samedi à Radès. Et, étant donné que les supporters y croient encore et toujours (l’impossible n’est pas espérantiste) et que les joueurs ont affirmé qu’ils vont tout donner, on s’est permis de faire des recherches et de relancer le débat sur ce qui s’est passé de honteux lors du match aller, et sur l’implication de certaines personnes qu’on avait qualifié de « associés du diable ».
Un premier travail a été effectué par le biais d’un supporter espérantiste, avec notre collaboration, à travers une « Lettre ouverte à Joseph Blatter, président de la FIFA ».
Esperance-de-tunis.net vous invite à plonger dans ce récit avec des acteurs plus que douteux. Une nébuleuse de corrompus à la solde d’un milliardaire à la fortune acquise illégalement et qui cherche à asseoir son pouvoir en RDC et gagner en notoriété en Afrique. Le football étant un des instruments de conquête de Moise KATUMBI CHAPWE !
Moise ne porte pas bien son nom
Gouverneur de la province du Katanga depuis 2007 suite à un scrutin « entaché de fraude » Wikipedia.org et pourvoyeur des fonds de la campagne électorale de Joseph Kabila à la présidence de la RD Congo, Moise KATUMBI CHAPWE, le nouvel homme fort de la RD Congo, fait jouer de son influence et de sa fortune, estimée à plusieurs millions de dollars, pour réussir politiquement et sportivement. Morceaux choisis.
« The TP Mazembe owner Katumbi, who is also the governor of the mineral-rich southern Congolese province of Katanga, revealed on September 5 that he sent a substantial amount of cash to Zimbabwe to bail out DeMbare before their trip to Algeria for a Champions League tie against Entente Setif.” Thestandard.co.zw
« Les coéquipiers de Gladys Bokese, motivés par la prime de 20 000 dollars Us de Moïse Katumbi et les deux dernières victoires au championnat de l’Epfkin face à Belor (3-2) et en match amical contre les Diables Noirs du Congo (1-0), sont déterminés à défendre valablement le drapeau congolais en RCA » Lobservateur.cd
« La Zambie a demandé à la République démocratique du Congo (RDC) d’extrader le gouverneur de la province congolaise du Katanga (sud-est) accusé de corruption et détournement de fonds publics » Udpsliege.afrikblog.com pour rappel, Moise KATUMBI CHAPWE bénéficie de la double nationalité zambienne et congolaise
« Dans le domaine sportif Moïse Katumbi observe également un élan de solidarité envers d’autres clubs adverses. V-Club a pu acquérir un siège grâce aux fonds disponibilités par le président sponsor de Mazembe » Digitalcongo.net
« Permettre aux uns et aux autres d’étouffer la pression de leurs fans suite à la mauvaise gestion technique dont fait montre certains dirigeants des clubs engagés au tour final du championnat, politique optée et réussie par le TP Mazembe en cette sixième journée de la plus prestigieuse compétition nationale en RD Congo, la Vodacom Super Ligue. » Tpmazembe.com
« Les journaux zimbabwéens ont publié une drôle d’information. Ils ont, en effet, fait état d’une prime de cinquante mille dollars (50.000) qui aurait été offerte par le président du Tout Puissant Mazembé, Moise Katumbi Chapwe, aux joueurs de Dynamo’s pour battre l’Espérance et avoir ainsi une chance de décrocher la première place du groupe. Ils ont aussi révélé que le président du club congolais a tout fait pour permettre le retour le plus rapide possible des zimbabwéens chez eux en leur dénichant des places en avion » Hexafoot.com
Moise Katumbi Chapwe a mesuré tout le danger qui attendait son équipe face à une Espérance Sportive de Tunis plus forte que jamais après sa qualification aux forceps devant Al Ahly. Il fallait donc mettre toutes les chances du côté de son équipe, et prendre sa revanche de la défaite à Radès dans la phase de poule.
Djaoupé Kokou, la salope de service
Sanctionné pour corruption en 2007, classé 164ème arbitre africain et bientôt retraité, Kokou Djaoupé représente la personne idéale pour concrétiser le souhait du futur président congolais.
« Même s’il fut choisi parmi les arbitres qui avaient sifflé en Coupe d’Afrique des Nations 2008 et 2010, Kokou Djaoupé ne jouit pas d’une bonne réputation, étant qualifié de persona non grata dans pas mal de pays comme la Zambie, le Nigeria et « forcément » l’Égypte. Il a même écopé d’une sanction de 3 ans en 2008, sanction revue ultérieurement à la baisse à 18 mois. En résumé, il s’agit d’un arbitre qui n’est pas exempt de tout reproche ! » Esperance-de-tunis.net
On rajoutera qu’un arbitre assistant s’est désisté un jour avant le match sans qu’on sache les raisons exactes, et qu’il a été remplacé par un autre arbitre assistant togolais sur recommandation de Djaoupé lui-même. Ce même arbitre assistant était derrière l’expulsion imaginaire de Ben Mansour.
Et pour que ce « travail collaboratif » honteux et injuste des arbitres du match passe inaperçu aux yeux de la CAF, il fallait une aide précieuse et décisive du commissaire du match, garant de l’éthique et superviseur de l’arbitre. Et pour qu’une telle mascarade puisse aboutir, il fallait un commissaire de match expérimenté et corrompu.
Badara Mamaya Sène, juge et partie !
Badara Sène a la haute main sur la commission des arbitres de la CAF et est considéré comme un fidèle serviteur de Issa Hayatou. « … ses hauts faits d’armes sont connus auprès du président de la CAF, le Camerounais Issa Hayatou, dont il était le directeur de campagne, lors de ses deux dernières candidatures. » Aps.sn
Bien installé dans son fauteuil de membre de la Commission des arbitres de la FIFA et de la CAF, Badara Mamaya Sène était le commissaire du match aller. Le mec désigne l’arbitre et part à sa rescousse en s’auto-proclamant commissaire. Chapeau bas les artistes !
« L’homme [Badara Mamaya Sène] a la réputation au Sénégal de faire et de défaire les arbitres internationaux » Rfi.fr
Le sénégalais n’a pas un entourage vraiment sain. Un de ces proches amis est le Nigérian Amos Adamu … celui par qui est venu le dernier scandale au sein de la FIFA ! « Badara Mamaya Sène a été également au devant de la scène pour faire élire le Nigérian Amos Adamu à la présidence de l’Union des fédérations ouest-africaines, en lieu et place de l’Ivoirien Jacques Anouma en 2007. » Aps.sn
Elu le 18 avril 2009 maire de la ville de Rufisque au Sénégal, il n’hésite pas à faire jouer de ses pouvoirs et de son influence pour s’attirer les bonnes faveurs. « En sa qualité d’instructeur de la Fifa et de président de la Commission centrale des arbitres de la Confédération africaine de football (CAF), il s’arrange souvent à faire nominer ses concitoyens à l’occasion des joutes continentales et internationales. Mieux, il les aide, à leur retour, à injecter leur gain dans l’immobilier ou dans d’autres secteurs porteurs. » Lagazette.sn
Et tout ce gros cirque ne peut que refléter un dysfonctionnement énorme et un système de gestion basé sur la corruption, et ce au plus haut point de la sphère dirigeante africaine.
Et selon certains media, Badara Sène aurait même attribué une note de 9/10 pour la prestation de Djaoupé Kokou. Quoi de plus ridicule ?!
Amadou Diakité : homme de confiance de Issa Hayatou
Membre de la commission des arbitres de la FIFA, conseiller spécial du président de la république de Mali et chargé des affaires de sport au Mali, Amadou Diakité a tout pour représenter l’intégrité.
Depuis 4 ans, Amadou Diakité préside la commission des arbitres de la Confédération africaine de football (CAF). Cette commission est composée de 6 membres qui sont d’anciens arbitres internationaux pour la plupart et un président membre du comité exécutif de la CAF. Cette commission préside deux sous commissions : une sous-commission de désignation des arbitres des matches et une sous-commission de formation.
Très proche de Issa Hayatou, patron de la CAF, Amadou Diakité cherche à briguer une place au sein du comité exécutif de la FIFA. Issa Hayatou, justement, était très engagé pour faire élire son fidèle lieutenant en lieu et place de l’Ivoirien Jacques ANOUMA, président de la Fédération ivoirienne de football et membre du comité exécutif de la FIFA depuis 2007, et qui compte se succéder à lui-même lors des élections de la Zone ouest de la CAF, prévues en 2011, et devenir ainsi un membre permanent du Comité exécutif de la FIFA, en cas de seconde réélection.
Outre Amadou Diakité et Jacques Anouma, le Nigérian Amos Adamu, membre aussi du Comité exécutif de la FIFA depuis 2006, n’attend pas lâcher prise pour l’unique billet qui sera attribué à la Zone II de la CAF
Amos Adamu, président actuel de l’Union des fédérations ouest africaines de football, est impliqué, d’après le quotidien britannique The Sunday Times, dans une affaire de corruption et accusé d’avoir accepté de monnayer sa voix dans le vote désignant le pays hôte de la Coupe du monde 2018 et 2022, pour près de 570 000 euros
Amadou Diakité, qui a été tout bonnement suspendu par la commission d’éthique de la FIFA, à titre provisoire, dans le cadre de la dite enquête, a semble t il délaissé les affaires au sein de la CAF pour se concentrer sur les coulisses de la FIFA.
Notre avis sur la question
Liens suspects : Diakité président de la commission d’arbitrage (corrompu et suspendu par la FIFA). Sène : vice-président qui a désigné l’arbitre Kokou (corrompu et suspendu pour trois ans) et qui a été commissaire du même match (conflit d’intérêt). Sène a des liens forts avec Adamu (corrompu et suspendu par la FIFA), et peut être bien des liens avec le coach de Mazembe (un inconnu qui a lamentablement échoué avec la sélection sénégalaise).
Le Malien Amadou Diakité et le Sénégalais Badara Sène ont fait main basse, avec le feu vert de sa majesté Issa Hayatou, sur la commission des arbitres de la CAF. Ils « gèrent » comme ils l’entendent la boutique des sifflets.
Grands enjeux financiers et politiques, statuts de hauts commanditaires de l’Afrique à garder, des « amis » à placer et une FIFA à amadouer. Les hauts responsables de la CAF ont délaissé leur vrai travail pour le football africain et l’arbitrage africain au profit d’intérêts personnels et politiques. Les autres en profitent et ce n’est pas pour déplaire à des personnes comme Moise KATUMBI CHAPWE qui ont compris le système pour monter sur la plus haute marche du podium l’année dernière et renforcer leur suprématie l’année d’après à tout prix.
Ça CAFouille sur fond de corruption, jeux de pouvoir et argent sale. Et si on sait pertinemment que la CAF ne nous rendra pas justice (confirmation faite par les dernières sanctions), on s’attèlera sur ces mêmes colonnes à défendre nos couleurs et à faire entendre notre voix pleine d’espérances !
Slim Azzabi
