Décidément, la Ligue des champions (CL) africaine, perdue en novembre dernier, ne cesse d’imposer son hégémonie sur le Parc B. Depuis, chaque semaine nous apporte son lot de décisions et de cassations, si on peut le dire. Autant dire que cette CL était une vraie obsession pour l’actuel bureau directeur.
Des changements de visages à tour d’heure
Les débuts étaient fracassants : la première victime n’étant autre que le vice-président du club, Badine Tlemçani. Et même si l’homme ne jouissait pas d’une si grande popularité dans les rangs des supporters Sang et Or, son éviction fut l’une des plus surprenantes, du moment qu’il avait, visiblement, la confiance du patron du club. Plus important, aucun détail n’a filtré sur les « raisons » de ce limogeage.
S’en suivit, fort notablement, le divorce avec le head coach Faouzi Benzarti. Et même si cette décision était prévisible, après ce que les consultants ont appelé « déboires » de Benzarti en finale de CL, le timing, la manière et l’après ont été gérés à la hâte. En témoigne le nombre de postulants qui ont émergé comme des champignons pour son remplacement. Et son remplaçant, choisi dans une forme de sagesse managériale, n’a pas fait long feu au siège d’entraineur en chef. En effet, un peu plus de trois semaines de sa prise du pouvoir, Maher Kanzari, adjoint et remplaçant de Benzarti, s’est retrouvé out sur une prise de décision unilatérale de Hamdi Meddeb. Autant dire que la nomination n’était pas assez réfléchie. Mais, alors, pourquoi a-t-il été désigné entraineur en chef ? Etait-il intérimaire dès le départ ? Ne pouvait-on pas garder Benzarti pour 3 semaines de plus en attendant la courte trêve hivernale ? À qui profite tout ce flou ?
Des habitudes managériales ou des nécessités de parcours ?
Cette valse des entraineurs est devenue une caractéristique de l’Espérance dans sa version Meddeb. Trois ans et déjà sept entraineurs ont foulé le terrain central du Parc B. Cabral, Zouaoui, re-Cabral, De Morais, Benzarti, Kanzari et puis, potentiellement, Maâloul. C’en est trop pour une équipe qui vise le haut niveau et qui a besoin de stabilité et de sérénité. À ce point aucun des six précédents coachs ne coïncidait avec le projet sportif du club ? Qu’est ce qui a justifié au moment des faits leurs choix, voire leurs remplacements ? Ou bien est ce que les orientations stratégiques du club ont été à chaque fois revues, faute d’une vision solide à la base ? Ou y avait-il une nécessité absolue aux changements pour préserver les acquis du club (lesquels) ?
Autant de possibilités se profilent devant les supporters qui n’y comprennent plus rien, faute de communication de la part du bureau directeur. Cette communication défaillante est devenue, elle aussi, une habitude de cette Espérance là. Pourtant, ce flou ne profite à personne à l’intérieur du club.
Y avait-il eu une tentative de putsch à l’Espérance ?
On a tous vécu l’épisode du dernier voyage de Meddeb à l’étranger et de la réunion qui a eu lieu entre plusieurs membres de son bureau. Une réunion qui a fait couler beaucoup d’encre et qu’on a taxée de « sale » manœuvre. Mais, en y voyant plus profondément, une série de nominations a eu lieu depuis cette fameuse réunion. Comme si le président du club s’est mis à revoir son organigramme structurel. Toutefois, encore une fois, le manque de communication nous laisse sur notre faim pour les tenants et les aboutissants de ces menus changements.
Franchir le pas
C’est ce qu’il faut à Hamdi Meddeb actuellement. Il faut informer les supporters, en toute transparence, sur les motivations des dernières décisions afin de ne pas perdre le fil de confiance qui le lie à la masse des supporters et de ne pas s’isoler dans une tour d’ivoire comme ses prédécesseurs. Justement, des prédécesseurs qui ne font que regarder de loin sur leurs collines et chatouillent le président occasionnellement pour essayer de rebondir là où l’actuel bureau gaffe. Là, le devoir de Meddeb et de ses collaborateurs est de réunir les supporters en masse autour du club pour le protéger des vautours qui le guettent. Et cela n’est possible qu’en optant pour une communication transparente et efficace avec les fans.
À bon entendeur…
Iheb Ben Salem