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Glory Glory EST

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Il était 16h00 quand nous avons accédé aux travées du stade. Deux heures avant le coup d’envoi. Le stade était déjà, aux trois quarts plein. Il ne restait que des places sur le virage nord, à gauche d’une tribune centrale bouillonnante comme jamais. Les viragistes qui animent leurs travées comme jamais vu. Impressionnant. Mais, il y avait cette sensation mitigée. De l’espoir parsemé d’une peur mesurée. Une attente interminable et un stress qui augmentait crescendo. Que c’était long et harassant.

Tous les scénarios passaient devant nous

De celui de 1994 à celui de 2010 en passant par les deux fameuses finales consécutives ratées de 1999 et 2000. Il faut dire qu’à chaque fois le décor était le même. A quelques détails près. Un stade plein comme un œuf et un tifo qui n’en finissait plus d’éblouir. La nation Sang et Or doit être fière de ses inconditionnels.
A 17h00 pile, les choses sérieuses commençaient. Ben Cherifia fut le premier à fouler la pelouse centrale pour les exercices d’échauffement. Le plus jeune du groupe sélectionné pour la finale. Une rencontre très chaude avec les supporters après plus de 8 mois de séparation forcée. Mais, à notre agréable surprise, le jeune lionceau était zen. Très décontracté, il est parti faire son échauffement comme si de rien n’était. Calme, serein et concentré, le jeune portier était dans une autre sphère. Comme si, autour de lui, c’était le vide d’un huis clos devenu coutume après la révolution. Les 50 Mille qui vibraient n’ont eu aucun effet sur le petit poucet de l’équipe. Peut-être qu’il a bien réussi à cacher son trac. Au bonheur de tout le monde. Quelques minutes après, il fut rejoint par ses coéquipiers. Entre temps, le jeune portier adverse a reçu un accueil « chaleureux » de la part des présents. De quoi le mettre sous pression bien avant le coup d’envoi, donné par l’Ivoirien Noumandiez à 18h00 pile.

Et la lumière jaillit

Après 22 longues et interminables minutes d’attente, venait le coup d’éclair. Un enchainement somptueux et un renversement judicieux, le ghanéen Afful, d’un crochet lumineux enchainé par une frappe imparable, délivre toute une nation. L’hystérie fut tellement grande que l’on se croyait dans les derniers retranchements de la bataille. On n’en était, pourtant, qu’au début.
Sur le coup, on s’attendait à une réaction virulente des marocains. Ce qui ne tardera point. Ondama, lancé en profondeur, dépose toute la défense, et va tout seul, affronter Ben Cherifia. Un silence de morts plomba toute l’arène. Mais le congolais buta sur un jeune en pleine confiance. Il était évident que madame chance nous a choisi.

Le syndrome du Raja ?

Aux dernières encablures du premier half, un scénario inattendu survint. Lamssen, coupable d’un coup de coude lâche sur Ndjeng, est expulsé. Entre temps, Darragi et Ndjeng rataient, coup sur coup, le coup de grâce. Le WAC réduit à 10 ? Personne ne s’en réjouit vraiment. Même si les supporters en rajoutaient une couche, histoire de chambrer l’adversaire quelque peu. Cela rappelle bien des souvenirs noirs. L’Espérance n’est pas chanceuse face à des adversaires réduits. Madame chance a-elle changé d’avis ? Oh que non. Mais, il aura fallu 49 longues minutes de stress pour s’en assurer. 49 minutes de peur, d’attente, de panique ou même de pure folie. L’Espérance était malmenée « en apparence » par des marocains acharnés dans le camp Sang et Or.

A 19h55, l’histoire nota, à jamais, que l’Espérance est devenue champion d’Afrique. 17 ans après ! Nous avions attendu notre jour de gloire. Il est, enfin, là. Grâce à de jeunes aguerris par la cruauté mafieuse il y a tout juste un an. L’Espérance a pris sa revanche. Sur le sort ? Sur la CAF ? Sur Hayatou ? Un peu de tout à vrai dire. Les larmes ne s’arrêtaient pas de couler à flots. Toutes les désillusions vécues font, désormais, partie du passé. Demain est un autre jour. Un jour de gloire.

Iheb Ben Salem
Ecrit par

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