Incompétence, complaisance et magouilles-FTF et LNFP pointées du doigt
Nous ne mâcherons pas nos mots, nous ne sélectionnerons plus nos qualificatifs car tout doit être dit, tel qu’il est, sans fards. Notre football n’est plus un sport qui se pratique sur les terrains, il est devenu le sport favori des bureaucrates au sein de la fédération tunisienne de football (FTF) et la ligue nationale de football professionnel (LNFP). C’est désormais entre ces deux institutions que se jouent les titres nationaux. Le principal instigateur de ce sport « parallèle » est sans aucun doute Wadiï Al Jari, le chef du bureau fédéral reconduit pour un nouveau mandat par les « grosses écuries » du football national, abstraction faite du Club Africain (CA) pour des raisons qui sont propres à Slim Riahi, bien entretenu par Al Jari lors de l’exercice 2014-2015.
Chronologie d’une descente aux enfers
Pour comprendre les maux de notre football et la fuite en avant des responsables de clubs aidés en cela par un président de fédération complaisant et calculateur, il faut revenir à plusieurs saisons en arrière. Lors du championnat en mode play-off (2013), « le sacre de la honte » a été remporté par le Club Sportif Sfaxien (CSS), aux dépens de l’Espérance Sportive de Tunis (EST) lors des ultimes journées, comme pour « gratifier » Abdennadher d’un titre sale dont il a lui-même choisi le qualificatif. Il faut bien sûr se remémorer les scènes scandaleuses de pleurniches et les crises hystériques du président sfaxien, allant jusqu’à incriminer ouvertement la fédération de Wadiï Al Jari. Piètre consolation d’un président pleureur par un bureau fédéral complaisant. L’exercice suivant (2014), l’Espérance a survolé ses adversaires habituels plantant le tenant (CSS) à neuf points, l’ESS à dix points et le CA à douze longueurs. Personne n’a trouvé à y redire quoi que ce soit. Mais le cinéma, les calculs et les coups bas de la fédération ont commencé l’année d’après (2015) lorsque Slim Riahi, président du CA, a tout fait pour décrocher « son » titre. Le CSS et l’EST derniers lauréats des exercices précédents devaient assister à une guerre entre le Club Africain, dont le dernier titre remonte à 2008 et l’Etoile Sportive du Sahel, pas plus heureuse, avec un sacre qui date de 2007. Al Jari n’a pu que lâcher les deux adversaires se « chamailler » durant toute une saison, saison où toutes les lignes rouges ont été franchies sans commune mesure, essentiellement par ces deux clubs au palmarès peu éloquent par rapport à leurs budgets de plus en plus faramineux. Le long de l’exercice, la scène sportive a été éclaboussée par d’innombrables écarts de part et d’autre. Tant du côté du parc A que du côté de Boujaâfar, les insinuations et les accusations ont envahi le milieu médiatique offrant aux plateaux TV un spectacle désolant où le football a été enterré au plus profond des ténèbres. Entre Slim Riahi et Ridha Charfeddine d’un côté, Rchid Zmerli et Houcine Jenayah de l’autre, l’instance fédérale maniait la carotte en oubliant le bâton. Impuissant, Wadiï Al Jari ménageait les deux camps tout en mettant des gants face à l’éminence du chef du 4e parti au pouvoir qu’était Slim Riahi et celle du député du puissant Nidaa Tounes à l’époque. Le patron du football tunisien balisait déjà sa route pour un second mandat à la tête de la FTF. Ce n’était pas un secret de polichinelle, les deux présidents fratricides ne le savaient que fort bien.
Le rêve fou d’Al Jari
Tout était alors permis, fut-ce même la détonante déclaration du petit Jenayah qualifiant, après un match houleux, l’arbitre assistant de terroriste tout en lui prêtant le surnom de l’ennemi public numéro un. Le décor était planté, franchissant tout entendement ! Le fils Jenayah a été sanctionné de deux ans d’interdiction de toute responsabilité sportive. Le jeu des coulisses, sous le poids de Wadiï Al Jari, a finalement pesé dans la balance pour revoir à la baisse la sanction de l’irresponsable dirigeant étoilé : six matches d’interdiction de banc, au lieu de deux ans de suspension. Le vieux renard de la fédération, habile et rusé, monte une réunion des présidents de clubs pour calmer le jeu et assainir l’ambiance d’une compétition devenue intenable. Le félin gagnait là d’une pierre deux coups : détourner les regards accusateurs des parties prenantes et déblayer le chemin de sa prochaine investiture, désormais parsemé d’embûches notamment après la menace de retrait lancée, alors, par le club phare du Sahel. Le tir était parfait et table rase a été faite sur un passé proche et incommensurablement honteux. Jamais la compétition n’a connu autant de déboires. La suite est connue : un titre de champion remis au Club Africain suite à un derby de la capitale où Harrouche a fait des siennes contre l’Espérance et une coupe de Tunisie offerte à l’Etoile Sportive du Sahel aux dépens d’un pauvre Stade Gabésien, grand finaliste, privé d’un titre amplement mérité au su et au vu de tout le monde. Al Jari venait de récompenser les deux clubs ennemis au terme d’une saison pourrie et dont il ne pourra se débarrasser.
La fuite en avant des instances du football
2014-2015 ayant vécu, nous en arrivons à l’actuelle saison 2015-2016. Quasi identique, l’exercice en cours a l’avantage de nous dévoiler le plan diabolique d’Al Jari. Reconduit à la tête de la fédération suite à une bénédiction suspicieuse de la majorité des clubs influents, dont l’Espérance Sportive de Tunis via son président Meddeb étrangement complaisant, le patron du bureau fédéral ne pouvait se dérober d’une promesse cachée, mais devenue évidente, au profit du club « lésé » l’an dernier. Les offrandes arbitrales sont devenues légion au profit des pensionnaires de Boujaâfar, tout comme elles l’étaient un an auparavant au profit du Club Africain. Sauf que le CSS et L’Espérance collent toujours au leader étoilé. Battant tout bonnement sa pleine concurrence entre L’ESS, le CSS et l’EST malgré les coups de pouce au leader du moment, l’actuelle saison va connaître son pire engrenage lors de la 26e journée. Le clasico de la ronde entre Espérance et Etoile à Radès, décisif pour la course au titre, vire à l’anarchie sous la baguette de l’incorrigible Jenayah qui n’a pu se départir du môme gâté qu'il est, capricieux et arrogant. C’est que l’impunité nourrit tous les excès. Al Jari ne peut que constater l’effet de sa fuite en avant, tirant avec lui tous les décideurs aux instances du football national. Les deux poids - deux mesures refont surface sous couvert de l’interprétation des faits et des lois. Sinon comment expliquer que Khelifa, joueur du CA, qui a agressé physiquement l’arbitre du derby à l’aide d’une bouteille en plein corps, soit sanctionné de deux matchs, alors que plus tard Khenissi, auteur de propos injurieux envers l’arbitre du clasico écope de quatre matchs ? Comment peut-on accepter que Khenissi écope presque de la même sanction que Brigui, joueur de l’Etoile, auteur d’intimidations physiques répétées sur l’arbitre et sur son assistant ?
Autant à la FTF qu’à la LNFP, le relent d’un deal pourri se dégage des bureaux cloîtrés dans une atmosphère digne des plus grandes mafias. Al Jari et ses acolytes peuvent toujours prétendre du contraire et crier à l’exagération. Mais les faits, accumulés, sont là, implacables. Krifa, dirigeant maladroit et encore plus incompétent que les préposés de la FTF, nous sert une lapalissade en déclarant, en direct, que les rapports de force ont basculé. Il ne faut pas détenir les plus grands diplômes du monde pour comprendre que la FTF est prise au piège de son chef, avide et démesurément ambitieux.
Source:EDT.net