Il y a des moments dans la vie où toute entité a besoin d’un retour aux sources, pour retrouver sa raison d’être. Des moments dont on ne peut passer à côté. Des circonstances viennent et partent, laissant des séquelles qui perturbent le cours normal des choses ; il faut s’en laver en revenant aux origines des choses.
Il va de soi que le match de ce samedi en fait partie. En effet, l’Espérance Sportive de Tunis (EST) a, depuis quelques matches, perdu de sa verve. Elle a perdu ses repères sous le poids de l’enjeu et du statut de favori. Un statut que les poulains de Maâloul n’ont pu assumer, manquant même de caractère, voire d’énergie, pour aller jusqu’au bout de leurs idées. D’aucuns ont l’impression que les joueurs ont perdu cette faculté à s’exprimer, s’extérioriser, sur le rectangle vert. C’est pour cela que le club de Bab Souika se trouve, aujourd’hui, devant la fatalité de revenir aux origines pour retrouver son football.
Dos au mur ?
Absolument ! L’équipe fanion de l’Espérance s’est prise, elle même, à contre-pied en ratant des points faciles dans la course. Forcément, elle y a laissé des plumes. Un blocage technique qui induit un relâchement physique et des retournements de situation exaspérants. Que ce soit à domicile ou à l’extérieur, l’Espérance de Maâloul a prouvé qu’elle sait faire les choses, mais seulement elle oublie, des fois, de les faire dans les règles de l’art. Pourtant l’Espérance, de par son histoire et son caractère, ne faisait jamais les choses à moitié. Même dans ses pires moments, elle était capable de sortir la tête de l’eau, dans une réaction d’amour propre bien spécifique aux Sang et Or.
Aujourd’hui, l’avenir de tout un club se dessine. Et la victoire devient encore plus importante, dans la mesure où elle ouvre la voie royale à l’espoir, voire même à la qualification. Un espoir dont ont besoin toutes les parties espérantistes, à commencer par les joueurs. Il leur faut jouer à fond et sans retenue pour lâcher le meilleur d’eux-mêmes, assurés qu’ils sont du soutien indéfectible que leur réservent les supporters, la vraie mine d’or de la maison Sang et Or.
Réinventer son football
L’Espérance a besoin, plus que jamais, de redéfinir ses prérogatives sur le terrain, de redessiner son chemin selon ses moyens et ses aptitudes. Elle a besoin de cette remise en question permanente, qui lui permet de se corriger en temps réel et de retrouver sa sérénité. Le groupe de Maâloul détient toutes les clefs du succès. Encore faut-il savoir les mettre dans les bonnes serrures. Il ne s’agit nullement de réinventer la roue ou de redécouvrir l’atome. Tout ce dont ont besoin les coéquipiers de Darragi est de reprendre leurs bonnes habitudes qui ont longtemps fait leur succès. Et du succès, ils en ont bien eu.
En effet, les joueurs doivent se faire plaisir et s’épanouir sur terrain pour se rafraichir la mémoire et ré-identifier leurs repères de jeu. Une identification nécessaire pour la suite de l’aventure, parce que le périple ne vient que de commencer. Ceci est d’autant plus primordial, qu’il faille reprendre le début de la page dès maintenant, pour ne pas se retrouver à la marge des évènements au bout du chemin.
La beauté est dans la simplicité
Le football est plus séduisant quand il est joué simple. L’Espérance en a témoigné à maintes reprises. Alors pourquoi se compliquer la vie ? Une feinte est plus belle et plus efficace, quand elle est spontanée. Et la spontanéité est d’une simplicité étonnante. Encore faut-il s’en apercevoir. Les protégés de Maâloul doivent se redécouvrir en toute simplicité et doivent s’exprimer spontanément sur terrain pour nous faire revivre le football fantaisie, qui a longtemps fait le cachet de la maison. Il n’est d’aucune utilité d’aller à la guerre tout seul, quand on peut y amener ses amis, encore faut-il pouvoir compter sur leur disponibilité, leur présence d’esprit et leur capacité à se surpasser, le moment voulu, pour tirer le groupe vers l’avant.
Seule la victoire compte
Les protégés de Maâloul ne savent que trop bien le faire, quand ils s’y mettent, la balle est alors dans leur camp pour battre le Mouldia Club d’Alger (MCA). L’adversaire ne va sûrement pas se présenter en victime expiatoire, d’autant plus que, outre l’effet derby, les Chnawa n’ont pas encore rendu leur dernier soupir dans cette course à la qualification aux demi-finales de l’Orange CAF Champions League 2011. Le Groupe B est encore incertain et seule la victoire, des deux côtés, est susceptible d’apporter le bonheur dans un camp comme dans l’autre. Les Sang et Or non seulement avertis sont-ils avertis, mieux, ils ne doivent surtout pas tomber dans la précipitation et le désespoir au fil que les minutes passent. Des failles, il y en aura le long des 90 minutes, il faut surtout savoir concrétiser …