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En marge du match EST – WAC (0-0) : Sans arguments !

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Darragi et Mâaloul essayant de trouver une solutionIl ne fallait pas plus pour se compliquer la vie. Un repositionnement tiré par les cheveux, un premier changement tactiquement inexplicable et deux playmakers hors sujet ont suffi à l’Espérance de Maâloul pour se mettre la victoire derrière le dos.

Avec un adversaire qui est venu défendre crânement son point du match nul, le résultat devient juste et prévisible. Nous essayerons de décortiquer les raisons qui ont compliqué, selon notre humble avis, la tâche du club Sang et Or lors de ce match clef.

1- Un WAC qui défend systématiquement à neuf joueurs

Michel Decastel semble bien avoir assimilé la leçon du match aller. Il a bien compris qu’en laissant des espaces à l’attaque Sang et Or, ses protégés finiront par encaisser, compte tenu de la fébrilité de sa défense. Dans sa conception de ce match retour, il a bien fait reculer sa ligne médiane pour défendre sur la limite de ses 30 derniers mètres, avec l’appui de l’infatigable Ondama, meilleur joueur Wydadi aux côtés de Lamyaghri.

Cela faiit 9 joueurs permanents placés en deux et parfois trois lignes avec très peu d’espaces entre ces dernières. Une stratégie payante dans sa globalité, même si elle a privé le club marocain de son mordant en attaque, du moment que, hormis Iajour, le reste des joueurs Rouge et Blanc se sont contentés de défendre très bas. Un schéma auquel Maâloul n’a pas trouvé de solutions, surtout parce que le modèle de jeu que l’équipe de Bab Souika a mis en place ne présentait pas assez de variantes, capables de déverrouiller le bloc défensif mis proposé par le Suisse.

2- Un modèle handicapé

Avec le 4-2-3-1 proposé à l’entame du match, nous avions tous été surpris de voir Afful recalé en arrière droit et Bouazzi rebasculé à droite pour laisser le couloir gauche à Msakni. Une rotation qui a pénalisé l’équipe sur deux plans. D’abord, la forme physique de Msakni était questionnable avant l’entame de la rencontre et elle s’est finalement avérée précaire. chose qui n’a pas permis à Youssef de développer son jeu habituel, basé sur les accélérations balle au pied et le changement de rythme et de direction en course. Le résultat était chaotique pour le flanc gauche espérantiste, malgré deux occasions créées par Msakni grâce à son génie footballistique.

Ensuite, l’équipe s’est trouvée obligée, durant toute la première période, de jouer à gauche, parce qu’à droite la paire Afful-Bouazzi n’avait pas les repères nécessaire pour jouer en dédoublement, le Ghanéen étant en petits souliers. De ce fait, l’équipe s’est privée d’une variante de jeu importante surtout que dans l’axe, Darragi n’était pas en forme et est disparu de la circulation sous la pression d’un marquage à la culotte.

3- Les deux playmakers en petite forme

Quand Darragi et Msakni sont, tous les deux, hors de leur forme optimale, c’est toute la performance offensive qui se trouve affectée. Ajoutons à cela l’absence de Traoui, l’Espérance cale forcément. Et le coach Sang et Or n’a pas trouvé la solution idoine pour libérer ses deux stars. Il est resté les bras croisés en voyant ses deux fers de lance se faire bouffer tous crus par des milieux défensifs Wydadis plus à l’aise physiquement et plus concentrés sur leur sujet. Le résultat était édifiant. Aucun des deux n’a vraiment réussi à faire la différence individuellement. Or c’était la deuxième solution possible pour déverrouiller le blocus marocain.

4- Des changements tirés par les cheveux

Au retour des vestiaires, Maâloul a essayé de rééquilibrer son équipe. C’était à moitié réussi. Derbali est rentré comme arrière droit et Afful a avancé d’un cran, pour être dans son élément favori de relayeur offensif. Deux problèmes se sont cependant posés : d’une part, Bouazzi n’était pas le mieux indiqué pour sortir, surtout que physiquement il semblait plus au point que Msakni et Afful et d’autre part, le Ghanéen n’était pas en super forme. En témoigne le nombre de passes erronées qu’il a livrées. Maâloul aurait dû, à notre avis, faire sortir le Ghanéen au profit de Derbali, poste pour poste.

Le deuxième changement était plus évident, avec un Darragi qui traînait sur le terrain, mais Ayari n’était pas le plus indiqué à faire son entrée. En effet, l’entrée d’Ayari imposait un remodelage tactique pour passer au 4-4-2, avec un Msakni au rôle de distributeur. Or Msakni était dans un mauvais jour. Et pour preuve, il n’a pas réussi la moindre manœuvre depuis ce replacement. Encore un changement à moitié réussi.

Le troisième changement était, à notre avis, venu très en retard, parce que les Wydadis se sont mis à défendre avec onze et la course contre la montre ne permet pas à un jeune inexpérimenté comme Mhirsi de rentrer facilement dans le match, avec le peu de temps qui restait.

5- La chance a choisi le Wydad

Avec trois parades de Lamyaghri et beaucoup de ratage des Sang et Or, on peut dire, aussi, que madame chance a choisi le camp adverse et cela fait partie du jeu. L’Espérance, malgré tout le handicap tactique imposé par les choix de Maâloul, s’est procuré pas moins de cinq occasions franches. Trois ont été stoppées net par le portier marocain, décidément en état de grâce, et deux ratées lamentablement par Bouazzi et Chammam. C’était évident que l’Espérance ne pouvait pas aspirer à plus que le match nul, compte tenu de tout ce que nous venons d’énumérer.

6- Des chances qui s’amenuisent …

Pas forcément ! L’Espérance tient toujours son destin entre les mains, surtout que ses deux concurrents directs pour la qualification aux demi-finales s’affronteront dans deux semaines à Casablanca. Il n’en demeure pas moins que les coéquipiers de Darragi n’ont plus le choix. Il est devenu impératif de battre le Mouldia Club d’Alger (MCA) dans deux semaines et d’aller chercher, au moins, un point au Caire. Difficile certes, mais l’Espérance peut toujours s’en sortir.

Iheb Ben Salem

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