L’Espérance à la croisée des chemins
Récemment sacrée championne de Tunisie, engagée depuis le 16 courant en champions league africaine, l’Espérance Sportive de Tunis (EST) s’apprête à rencontrer le Stade Tunisien (ST), jeudi 21 juillet dans le cadre des 1/2 finales de la coupe de Tunisie. Nous avions déjà analysé ce mois infernal qui attend des Sang et Or toujours avides de challenges et de victoires.
Tout peut paraitre normal pour une équipe dont le destin ne peut être autrement, sinon celui de l’engagement, du surpassement et du défi. Sommes-nous, aujourd’hui, en droit de demander à un effectif ce qui pourrait être du domaine du déraisonnable, de l’insensé ? Car justement, en parlant de défis, l’Espérance foulera la pelouse du stade d’El Menzah, ce jeudi, amputée des services de Banana, parti en équipe nationale du Cameroun pour disputer la coupe du monde U21, de Derbali, pour avoir récolté 3 avertissements, ainsi que de Ben Mansour blessé, mais aussi avec un ensemble de joueurs ayant dans les jambes une série de 5 matchs successifs disputés en l’espace de 17 jours. Si l’on ajoute à cela les départs de Roger Toindouba et de Dramane Traoré, dont les contrats ont été résiliés à l’amiable, ainsi que la non qualification de la nouvelle recrue, Yannick Ndjeng, aux compétitions locales, l’on se demande comment Maâloul pourrait concevoir son équipe tout en pensant à laisser souffler quelques joueurs parus lessivés lors du match inaugural de la CLA à Alger face au MCA.
Une situation peu courante
Jamais, de mémoire d’espérantiste, le club de bab souika ne s’est trouvé dans une telle situation, qu’on peut qualifier, au moins, d’embarrassante. En effet, l’Espérance qui disposait, il y a quelques jours, de Dramane et de Roger en tant que solutions, respectivement en attaque et au milieu, se trouve aujourd’hui sans trop de choix notamment en pointe, mais aussi à l’entre-jeu où l’un des Korbi, Msakni, Bouazzi et Darragi, sinon tous, ont un besoin urgent de souffler. Il y a certes la solution Afful pour pallier l’absence de Derbali, mais franchement le départ précipité de Dramane laisse place à une infinité de questions! Comment un bureau directeur aussi professionnel peut-il agir de la sorte alors que la saison locale n’est pas encore achevée, et que de toute évidence Ndjeng ne peut être qualifié immédiatement à jouer en Tunisie et que son incorporation en CLA ne pouvait assurer un miracle en 3 jours ? Ne pouvait-on pas repousser le dépôt de licence du camerounais jusqu’à l’après finale de coupe, prévue le 25 juillet si les Sang et Or y accédaient, et compter sur Dramane aussi bien à Alger qu’aux matchs de coupe? L’Espérance aurait certainement gagné au change : Garder encore, l’espace d’une semaine, le malien qui commençait à trouver ses marques et laisser un peu plus le temps à Ndjeng pour s’acclimater avec ses nouveaux équipiers. Reconnaissons que c’était une décision bizarre que d’agir de la sorte, au risque de réduire ses chances sur le double plan local et africain.
En tous les cas, Maâloul sera appelé plus que jamais à composer, jeudi prochain, avec un onze remodelé. Nous aurons certainement l’occasion de revoir les Ben Brahim, Bach Tobji, Mhirsi et Ben Salem. Mais le véritable défi sera de préserver le statut de favori en puissance de l’Espérance. Sauf si le doyen des clubs ne compte pas beaucoup sur Dame coupe et là c’est, en effet, une autre paire de manches.