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Supporters d’hier et d’aujourd’hui

Etre espérantiste, un lourd héritage

Si l’on devait refaire l’histoire de l’Espérance Sportive de Tunis, si l’on était amené, aujourd’hui, à inventer et créer cette immense institution, serions-nous capables de le faire? Nul ne peut répondre, aussi facilement, à cette interrogation si l’on ne prend pas la peine de relire le vécu du doyen des clubs tunisiens. Car ce n’est qu’en se remémorant les étapes de la création de ce club, le but de son existence et les hommes qui se sont relayés à travers plus de 90 ans que l’on pourrait mesurer l’ampleur de l’acquis et, surtout, bien méditer à l’honneur et au sens de l’engagement dont nous avons hérité par l’intermédiaire d’un groupe de personnes totalement dévouées aux couleurs du club de Bab Souika et qui ont fait de l’Espérance ce qu’elle est aujourd’hui.
Nous ne relaterons pas, ici, la longue et honorable histoire de notre club. Tout un chacun peut y accéder et y trouver l’explication de ce que signifie le mot cause, le mot engagement, le mot passion.
De 1919 à nos jours, que de dirigeants, que de techniciens, que de joueurs et que de supporters ont porté dans leur cœur les couleurs du club. Ceux qui nous ont précédé n’aimaient pas moins que nous l’Espérance Sportive de Tunis. Nos prédécesseurs nous ont appris que « Ettarajji » c’est la « Dawla ». D’ailleurs aucune équipe au monde n’a eu un tel surnom. Preuve de la grandeur, preuve de l’appartenance et de l’adhésion mais surtout preuve de l’union qui a, toujours, fait sa force. 

Un brin de nostalgie

Ce que nous éprouvons, tous, envers l’Espérance Sportive de Tunis dépasse de loin le sentiment du simple supporter. Nous avons appris, à travers nos ancêtres espérantistes, à nous fondre dans les couleurs du club, dans la vie du club. Entre le club et le supporter, il s’agit d’une liaison à vie, d’un pacte de solidarité, d’un engagement éternel pour la pérennité du club, pour sa gloire.
Cela, nos prédécesseurs l’ont montré. Ils ont balisé un chemin que beaucoup de nos supporters d’aujourd’hui ont emprunté, accompagné par un père, un grand frère, un oncle, un chemin fait de solidarité, de respect et d’humilité. Nous avons appris à jubiler des victoires Sang et Or, savourer les sacres de notre club. Nous avons appris à penser à de meilleurs lendemains pour et avec l’Espérance. 
Nous avons appris que notre équipe devait se produire devant des travées pleines à craquer. Les supporters se mobilisaient, dans une ambiance de kermesse, attendant impatiemment le match de dimanche, de celui d’après, et du suivant. L’inaltérable soif de voir les joueurs se produire, encore et encore, devant les dizaines de milliers entonnant, tous, d’une même voix le nom de l’Espérance, ne s’assouvissait que le temps d’un match. Puis, c’était l’attente d’un nouveau rendez-vous avec la fête. Même la défaite n’altérait point l’élan de l’engagement et de l’adhésion.

Changement de décor

Aujourd’hui, force est de constater qu’il est bien loin ce temps là. Le temps où lorsqu’un supporter entamait un chant, il était de suite repris en chœur par toutes les travées. Tous, sans exception, reprenaient le même air et passaient au suivant, ensemble, comme dans une chorale. Il n’y avait pas de différence entre l’enceinte centrale, les gradins, le virage et la zone pelouse. C’était l’union, la communion, l’osmose. 
Qu’en est-il de nos jours? Qu’est-il advenu du public espérantiste? La vérité est que de nos jours, l’on assiste à des groupes. Des groupes qui se vantent de marquer « leur territoire », leurs travées. Des groupes certes acquis au club, certes passionnés par le club, mais des groupes quand même. Peu importent les noms qu’ils se donnent, chacun de son côté, mais qui dit groupe dit différence, dit distinction, dit appartenance, dit concurrence. 
A un certain moment, nous applaudissions cette concurrence qui tendait à qui honorait plus le rang de l’Espérance. Des scénographies dignes des plus grands clubs, des dessins et des designs frisant le grand art, des spectacles hauts en couleurs qui laissaient plus d’un téléspectateur ahuri. Ce fut tout simplement gigantesque, phénoménal.
Certes nous avons assisté, médusés, aux interdictions des « Dakhla ». Les instances d’alors n’ont trouvé autre restriction que de dénuder ce théâtre où se fêtaient les prestations du club. Commença alors un interminable bras de fer entre les groupes et les autorités. Des accrochages à répétition entre les groupes et les forces de l’ordre, des agressions, des arrestations, des dépassements de tout genre commençaient alors à alimenter les chroniques quotidiennes de tous les médias. 

Une nécessaire prise de conscience

Mais au delà de tout ce pénible paysage, dont furent victimes des centaines, et peut-être plus, de nos supporters. Au delà de cette ambiance grisâtre qui a accompagné plusieurs matchs, ce sont les huis clos qui ont été imposés suite à ces incidents qui ont le plus lésé le club. Que de rencontres se sont jouées devant des travées vides, pour des caisses vides. Les supporters privés de leur club se morfondaient, la mort dans l’âme. Tout cela n’est qu’un mauvais souvenir.

Aujourd’hui, rien ne peut justifier un tel paysage. Ce qu’il nous a été donné de voir lors de la rencontre EST-MCA en ligue des champions africains n’a plus de raison d’être. Les conséquences de tels agissements, insouciants, peuvent être irrémédiables pour le club que nous soutenons. L’Espérance est aujourd’hui à la merci de la Confédération Africaine de Football (CAF). Le club risque de se faire sanctionner d’une disqualification des compétitions africaines si, par malheur, des incidents venaient à être enregistrés lors des prochains matchs.
Déjà que des sanctions de huis clos planent sur les deux prochains matchs de CLA à domicile, l’Espérance Sportive de Tunis n’est pas au bout de ses peines.

Aujourd’hui, notre devoir est de nous unir autour du club, tous sous une même bannière, celle de l’Espérance Sportive de Tunis. Nous ne devons plus offrir le club comme appât pour les instances, qu’elles soient locales ou continentales. Cet espoir semble être bien perçu par tous les groupes qui, à notre grand bonheur, se sont réunis pour mettre un terme à toute discorde. Et c’est lors de l’assemblée générale ordinaire du club qu’un représentant, qu’ils ont communément désigné, s’est engagé au nom de tous à honorer le devoir du supporter voué à la seule cause du club et de son intérêt suprême. Voilà de quoi mettre du baume sur le cœur de tous les espérantistes en cette phase finale de champions league et à l’orée d’une nouvelle saison locale.

La rédaction-d’Espérance-de-Tunis.net
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