Dans quelques heures, l’Espérance Sportive de Tunis croisera le fer avec le TP Mazembe Englebert dans le cadre du match aller de la finale de la CAF Champions League 2010. Un match qui s’annonce autant passionnant qu’indécis. Entre la révélation de la compétition et le tenant du titre.
Certes, « les corbeaux » se présentent comme de vieux briscards rompus à de telles rondes. Mais les Sang et Or ne seront pas la victime expiatoire des « protégés de Moïse ». Les poulains de Benzarti ont un tas d’arguments à faire valoir.
Une équipe talentueuse
Des talents confirmés l’Espérance en regorge. De vrais artistes du football. À commencer par Oussama Darragi, capitaine et géomètre de l’équipe, les Msakni, Afful, Ayari, Traoui et Chammam sont des garçons qui ficèlent admirablement les petits secrets du football. Mais l’Espérance n’est pas uniquement une équipe de talents. C’est l’illustration même de ce que le terme talent collectif puisse signifier. Un groupe qui défie les lois de la nature à chaque contact du cuir.
Et là, l’Espérance a réussi à créer une symbiose de génies capable d’affoler les plus sages des supporters. Une expression pure et simple du football bonheur.
La fougue des jeunes
Pour ces garçons, la vie ne s’arrête pas à un match ou un exploit. C’est une envie perpétuelle de surpassement. L’Espérance, à travers ses joueurs, exprime une volonté inébranlable de se défier elle-même. De toujours aller de l’avant. Et là, force est de reconnaitre que la fougue que véhicule le groupe Sang et Or déborde du rectangle vert pour se transmettre, à chaque instant, aux autres composantes du club. C’est une culture collective distinguée.
Des garçons comme Korbi, Ben Mansour et Hichri ont amplifié, d’autant, ce constat avec leur apport dans ce secteur.
Le métier de Benzarti
Le sexagénaire coach de l’Espérance n’est pas à sa première épreuve continentale. Il a, déjà, gagné ses lettres de noblesse voilà, bientôt, deux décennies. Avec le même club, de surcroît.
Et quoi qu’il soit controversé dans son approche, personne ne peut nier sa capacité à mobiliser ses troupes. A les pousser vers la souffrance maximale, vers l’usure. Car de là vient le mérite. Et il le sait le coach. Il sait, pertinemment, que ce genre de batailles se gagne au mental. Avec la ruse et l’opportunisme. Il en a, déjà, fait l’expérience et il n’est pas prêt de s’en arrêter là.
Car, à lui, se présente un challenge excitant. Gagner la couronne suprême à deux reprises avec le même club. Si l’on ne se trompe pas, il sera le premier technicien « local » à le faire. Avouons que cela vaut le détour.
Une conscience collective
On l’a senti, tout de suite, après la demi-finale sanguinaire face au club continental du siècle : Al Ahly d’Egypte. Les jeunots de l’Espérance n’ont pas cédé à l’euphorie mensongère. Ils savent qu’ils ont dépassé un écueil de taille. Mais ils sont, aussi, tous conscients que les prochains rounds seront plus âpres et qu’il faudra batailler dur pour s’arracher le mérite et la couronne. Et cette conscience collective est un atout majeur dans le sprint final.
Une solidarité à toute épreuve
On l’aura vue durant tout le parcours de l’Espérance. Ils sont tous solidaires, dans le meilleur comme dans le pire. Et cette solidarité leur confère une confiance les uns en les autres. Chacun d’entre eux sait, pertinemment, qu’il peut compter sur ses camarades et que, par conséquent, ils doivent pouvoir compter sur lui. c’est l’état d’esprit d’un vrai vainqueur.
Ils n’ont jamais douté que dans ce groupe il y a la lumière qui jaillit de l’obscurité. Depuis le match de départ contre les East End Lions ont a compris que ce groupe avait du caractère et une fière allure. Tous ceux qui ont été sollicités durant le parcours africain ont répondu présents. Ils savent que, parfois, certains sont sollicités plus que d’autres, mais ils sont toujours présents pour l’appel du devoir. C’est l’esprit du groupe. La solidarité collective.
Un rêve collectif
Cette princesse était devenue une obsession collective chez les Sang et Or. Tellement poursuivie dans sa nouvelle robe, elle nous a, toujours, tourné le dos. Et de la plus cruelle des façons. Mais, aujourd’hui, avec cette bande de jeunes, ce n’est plus une obsession. C’est devenu un rêve légitime. Un rêve collectif qui a réuni toute la famille sous le même toit après tant d’années de rupture. Aujourd’hui, tout le monde tend la main pour caresser le rêve. Et nos enfants seront là pour l’exaucer. Nous sommes sûrs qu’ils iront jusqu’au bout d’eux-mêmes et nous en serons, toujours, fiers.
Le message
Chers enfants. Ô vous qui portez les couleurs Sang et Or. Nous avons confiance en vous et nous vous portons, déjà, dans les cœurs. Vous avez franchi tous les paliers. Vous avez surpassé toutes les difficultés et vous avez forcé le destin. Vous êtes, maintenant, et pour toujours, dans la cour des grands. Gardez en tête que, quoi qu’il arrive, vous ne serez que vainqueurs. Parce qu’un Espérantiste ne peut être que vainqueur.
Que Dieu vous bénisse !
Iheb Ben Salem