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Retour sur EST – USMo : Deux visages et deux vitesses

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Après la petite contre performance, imposée quelque part par l’homme en noir à Gafsa, les supporters Sang et Or, fêtant encore leur sacre africain, s’attendaient à une Espérance conquérante, pimpante et revigorée, contre le néo promu usémiste. La rencontre, gagné à plate couture par les protégés de Maâloul, n’a cependant pas été des plus rassurantes. Le rythme ne s’y est élevé que sur quelques phases de jeu particulières ; pour le reste, circulez, il n’y a rien à voir !

Une première mi-temps insipide : 

Entre une Espérance Sportive de Tunis (EST) en manque d’inspiration, voire de volonté, et une Union Sportive Monastirienne (USMo) totalement repliée depuis le coup d’envoi, il était clair que la monotonie allait être le plat de résistance des présents. Un jeu lent, amorphe et stéréotypé étaient au menu du jour. L’Espérance, usant trop des couloirs sans aucune profondeur dans l’axe du jeu, ne pouvait inquiéter l’USMo, défendant à 11 joueurs, que par des prouesses techniques individuelles. D’ailleurs, c’est ainsi que nous avions eu droit à l’unique occasion valable du premier half, grâce au pénalty provoqué par Msakni, parti derrière la défense centrale et fauché par le gardien Zheni, dont la transformation fut ratée par Korbi.

Il faut dire que la configuration proposée par Maâloul y était, aussi, pour quelque chose. Fidèle à son schéma habituel, le coach Sang et Or a présenté une formation remaniée avec Ben Salem qui a remplacé Traoui. Et, en l’absence de Darragi, l’animation offensive axiale a été relayée à tour de rôle entre Msakni, Afful et Bouazzi. Aucun d’entre eux n’a été brillant parce que, à chaque choix, un des couloirs était pénalisé. En effet, les trois affectionnent les ailes, avant de repiquer vers l’axe du but. La solution pour ce dilemme pouvait passer par une autre configuration. Pourquoi pas le 4-4-2 avec un losange au milieu ? Bouazzi se libère plus à droite, Msakni plutôt à gauche pour laisser la manœuvre axiale à un autre joueur. Ce dernier ne pouvant surtout pas être Afful, il ne restait que Ben Salem avec des qualités techniques ressemblant énormément à celles de Majdi Traoui, sauf qu’il pèche par sa lenteur et son manque d’expérience.

Dans tout cela, l’Espérance a quand même réussi à se prémunir de la stratégie de contre adoptée par les poulains de Belhout, grâce à une bonne présence dans la zone de manœuvre des mêmes Afful, Bouazzi, Korbi et Ben Salem. Certes, ce quatuor a échoué à gagner les deuxièmes balles offensives, la plupart du temps en première période, mais défensivement, ils ont eu raison de leurs adversaires et sans équivoque même.

Deuxième mi-temps : recentrage tactique et cohérence dans le résultat

En deuxième mi-temps, Ayari remplace Chammam, peu en vue durant les 45 premières minutes. Du coup, Afful passe arrière gauche, Ayari prend la place de second attaquant et, comme par enchantement, la paire Bouazzi – Msakni s’est trouvée contrainte à jouer plus bas et plus vers l’intérieur, une configuration hybride du 4-4-2 avec un milieu carré. Cette approche a apporté le salut dont avaient besoin les Sang et Or, puisque, du même coup, elle anime plus l’axe du jeu, surtout en gagnant les deuxièmes balles offensives, et elle libère les couloirs pour les deux arrières volants Derbali et Afful. Le résultat a été implacable. Un jeu plus fluide, plus rythmé, plus posé, à base de triangulations en passes courtes, suivies de passes dans les intervalles, vers Ayari ou Ndjeng, ou de passes dans le dos des arrières latéraux adverses, vers Derbali et Afful. Le résultat : plus d’occasions franches, une défense adverse complètement étirée grâce à une meilleure utilisation de la largeur du terrain et trois buts au compteur sans compter les occasions qui ont été gâchées.

Tout n’est pas rose et tout n’est pas noir : 

Nous avons mis sous la loupe le rendement de trois joueurs de champ. Parce qu’honnêtement, Ben Cherifia a eu une après-midi plutôt paisible. Il s’agit, en l’occurrence de Korbi, Bouazzi et Ayari.

Le premier, Korbi, était omniprésent dans sa zone, mais a longtemps hésité à aller vers l’avant. Il a aussi raté beaucoup de passes verticales. Il devrait se concentrer plus sur son sujet et changer son habit de charognard. Il est la plaque tournante de la zone médiane. Son rôle devrait être plus consistant dans la construction offensive. Il ne peut plus se limiter au rôle de balayeur. Certes, son manque de technicité le gêne dans ce rôle, mais nous croyons qu’il a les moyens de bien affiner ce côté, pour devenir plus imposant dans le jeu de l’équipe.

Le second, Bouazzi, se trouve à être le centre d’un débat à ne plus finir. On trouve chez lui les traces de beaucoup de qualités indéniables, un bagage technique respectable et un abattage exemplaire, en attaque comme en défense. Mais Wajdi pèche par trop de déchets dans le jeu. Est ce par excès de confiance ou par souci d’estime individuel ? Quelle qu’en soit la raison, Bouazzi se pénalise et prive l’équipe de beaucoup d’opportunités à cause de ces ratages ou, plutôt, mauvais choix de jeu. Ceci étant, il a sorti une copie acceptable en deuxième période, lorsqu’il s’est résigné à jouer plus simple et plus collectif.

Le dernier, Ayari, demeure par contre une énigme. Depuis qu’il est là, il y a bientôt 4 saisons, le jeune Ayari n’a pas réussi à percer dans l’effectif Sang et Or. Doté d’une technique au dessus de la moyenne et d’une pointe de vitesse remarquable, le jeune attaquant de poche rate souvent les rares sorties avec les Seniors. En manque flagrant de compétition, il tarde à trouver ses repères, mais demeure une belle carte à jouer, s’il simplifie un peu plus son jeu et s’acharne plus dans le travail spécifique devant le but pour se frayer son bonhomme de chemin. Contre l’USMo, il a montré une qualité essentielle d’attaquant de surface : être à la bonne place au bon moment, avec un but et une transversale ayant donné un autre à son actif : une bonne note pour lui. C’est peut-être un nouveau départ pour l’ex international Cadets.

Iheb Ben Salem
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