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Au chevet de la princesse

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Un an après la débâcle de Lubumbashi, l’amertume est toujours là. Ce goût d’inachevé qui nous hante depuis plus d’une décennie et qui ne finit plus de nous asphyxier. Une malédiction qui nous poursuit depuis la fameuse finale de 1999. Nous étions toujours là, mais la princesse Africaine nous a, toujours, tourné le dos. Comme si elle nous disait, il vous faut encore plus de sacrifices. Plus d’arguments. Plus d’envergure. 
Aujourd’hui, l’Espérance se trouve au chevet de la princesse. Lui tendant la main ; lui demandant la main. Cette fois, encore, nous sommes là à draguer la belle au bois dormant. Serions-nous, enfin, l’heureux élu ? Aurions-nous, cette fois ci, à assouvir notre soif éternelle de consécrations ? Avons-nous l’envergure nécessaire pour ramener cette coupe dans notre giron ? Pour nous asseoir, dignement, sur le trône du continent ? 

Depuis deux ans qu’on s’est lancé dans un débat sans fin pour savoir si l’Espérance était capable, ou pas, de remporter le sacre suprême. Sans fin parce que nous oublions que la consécration se dessine sur de petits détails qui sont, la plupart du temps, hors contrôle. L’arbitrage, le climat, l’hostilité du terrain, la météo, la chance, … Autant de facteurs exogènes qui conditionnent le comportement de tout groupe et qui balisent, généralement, son destin.

Les leçons du passé récent : ne vendez pas la peau de l’ours avant de l’avoir tué.

S’il y avait des leçons à tirer de la finale de l’année dernière, elles seraient deux. D’une part, ne jamais sous-estimer un adversaire. Le TP Mazembe s’était incliné à Tunis par un 3-0 net. A plate couture et sans équivoque. L’équipe du Katanga a bien appris la leçon. En finale, on a vu une autre équipe. Aidée, certainement, par un Kokou plus congolais que les congolais eux même. Mais une grande équipe de football qui savait où, quand et comment assommer un adversaire. La messe était dite dès 20 minutes de jeu. D’autre part, cette Espérance a autant d’arguments pour se permettre de rêver du triomphe. Une jeunesse éternelle, un talent pur et une générosité sans égal. Que manquerait-il à cette Espérance là ? La patience et la persévérance. Il faut, en tout temps, savoir persévérer dans l’effort et patienter en attendant son moment. Et quand cela viendra, rien ne pourra empêcher la consécration. La patience et la persévérance sont les clefs d’un challenge réussi. Elles requièrent la générosité, le sang froid et la foi en soi. Tout ce que l’Espérance incarne converge vers ces pré-requis. Il ne faut plus, qu’à attendre son moment.

Les leçons du présent : la chance ne sourit qu’aux plus entreprenants

L’Espérance a appris, tout au long du parcours de cette CAF Champions League 2011, qu’il fallait être le premier pour être maitre de son destin. Partout où elle s’est déplacée, elle a toujours été la plus entreprenante. C’est elle qui est allée chercher les premiers buts à l’extérieur. Ceci lui a valu une phase de poules sans la moindre défaite. Il faut le faire quand on joue à Alger, Casablanca ou au Caire. Mais c’est la façon avec laquelle cette entreprise devait réussir. Il ne faut pas attendre la chance, il faut aller la provoquer. Peu importe le lieu ou le temps, quand on veut, on peut. Une devise que les Sang et Or ont bien assimilé. Le match du Caire, puis celui d’Oum Durman nous ont permis de revoir cette Espérance conquérante. Toujours première dans la quête de l’absolu. Aujourd’hui, l’Espérance est aux portes de la consécration. Encore faut-il, toujours, garder cet esprit pionnier et avant-gardiste.

L’âge de la maturité ?

Ce groupe de joueurs évolue ensemble depuis quelques années. Ou, du moins, son noyau. Ils ont appris à cohabiter malgré certaines divergences de style. Ils ont bien assimilé les leçons des différentes écoles de football par lesquelles ils sont passés. De Cabral à Maâloul en passant par Zouaoui, Demorais ou encore Benzarti. Durant tout ce temps, le groupe se formait, se forgeait et gagnait en dimension. Aujourd’hui, ils ont atteint l’âge de la maturité. Il est fini le temps de l’école. Désormais, c’est le chemin du labeur qui les attend. Des erreurs de jeunesse telles qu’on a vu contre Mazembe ne sont plus permises. Le groupe a atteint sa vitesse de croisière et se dirige, inévitablement, vers son apogée. Ainsi, nous croyons que le moment est venu pour cette Espérance là pour prendre sa place naturelle sur la plus haute marche du podium. Cela reste, désormais, entre les pieds des guerriers Sang et Or. Il est à leur charge d’écrire une nouvelle page en Sang et en Or dans les annales du football moderne. Tels leurs aïeuls, ces enfants ont grandi et ils portent, désormais, sur les épaules le rêve de tant de générations. Surtout celles qui n’ont connu de l’Afrique que les déceptions et les amertumes. Ceux qui ont, pourtant, continué à croire que leur moment viendra et que leur soif sera assouvie. Eux sont le cœur de tout le projet Espérance. Le cœur vivant de l’Espérance.

Iheb Ben Salem
Ecrit par

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