Le résultat et la manière
Des intentions affichées d’emblée
En allant défier Al Hilal à Khartoum pour le compte de la demi-finale aller de la ligue des champions africaine, les Sang et Or avaient en tête de rééditer la très bonne prestation qu’ils avaient réalisé au Caire face à Al Ahly SC. C’est que la bande à Maâloul savait que son sort était entre ses mains et ne devait s’attendre à aucun cadeau. Il fallait donc aller chercher un résultat rassurant au Soudan en vue de poursuivre, dans la sérénité, un parcours jusque-là parfaitement à la hauteur des attentes de la famille espérantiste.
D’entrée de jeu, l’Espérance Sportive de Tunis a, dimanche à Omdurman, clairement affiché ses intentions. Elle n’y est pas allée par quatre chemins pour imposer son rythme dans un match qu’elle ne savait absolument contrôlable que par une audacieuse entame. Ce qui fut magistralement démontré dès la 1ere minute lorsque Msakni se trouva en position de conclure dans un face à face qui a tourné à l’avantage du gardien Mahjoub, suite à une lumineuse passe de Ndjeng. Ce ratage n’a pas empêché ce duo de s’illustrer 3 minutes plus tard puisque Youssef, encore une fois royalement servi par le camerounais, ne rata pas l’aubaine cette fois-ci et s’en alla battre le keeper hilalien. On jouait la 4e minute et les Sang et Or maitrisaient déjà leur sujet dans un stade où le nombreux public soudanais ne pouvait que constater les dégâts.
Il faut dire que, pour la bande à Maâloul, ce scénario n’est pas nouveau puisque pareille entame s’est déjà concrétisée à Alger face au MCA, puis à Casablanca contre le WAC où ses adversaires ont été pris à la gorge dès les premières minutes des débats. Ceci est de nature à prouver, si besoin, que les Sang et Or ont gagné en confiance et en maturité tactique. Une Espérance conquérante, une Espérance audacieuse, une Espérance à l’ambition dévorante fait désormais parler d’elle.
Un match plein, tactiquement
Comme au Caire il y a deux semaines, l’Espérance Sportive de Tunis a présenté face à Al Hilal du Soudan, une copie identique en matière d’application tactique. Les joueurs étaient encore une fois concentrés sur leur sujet 90 minutes durant. Une tenue physique quasi irréprochable sur l’ensemble du match et une volonté de fer ont caractérisé une rude bataille dans un stade connu par son hostilité et son ambiance électrisée. Les poulains de Maâloul n’en avaient cure, assiégeant durant la majeure partie du match la zone centrale du terrain, étouffant leurs vis à vis. Et même les quelques moments où les joueurs d’Al Hilal ont pris le jeu à leur compte, ils n’ont pas inquiété outre mesure l’arrière garde espérantiste qui veillait au grain devant un Moez Ben Cherifia de plus en plus confiant en ses moyens. Désormais, les Sang et Or savent voyager et parviennent plus que jamais à imposer leur style à n’importe quel concurrent. Le dispositif mis en place par Maâloul s’avérera encore une fois décisif pour contrecarrer les velléités adverses. Un 4-3-2-1 dont l’entrejeu était composé de Korbi, Mouelhi et le revenant Souissi dans un rôle défensif, Msakni et Bouazzi dans le rôle offensif en soutien de Yannick, a eu pour effet de déchiqueter le dispositif d’Al Hilal privant ses joueurs d’espaces par un pressing constant sur le porteur du ballon. Ce fut le comportement idoine pour un groupe Sang et Or décidé à forcer la décision dès le match aller. Ce qu’il y a lieu de souligner, c’est la bonne prestation défensive de Msakni et Bouazzi qui, dès la perte du ballon, revenaient épauler leur coéquipiers en fermant les couloirs droite et gauche empêchant les manœuvres hilaliennes destinées à Sadomba et Moudather Carica. Haythem Mustapha et Thomas, les milieux d’Al Hilal, furent tout simplement pris en tenaille par un entrejeu espérantiste solidaire à souhait.
Une victoire probante malgré un ratage monstre
Cette application tactique, du côté Sang et Or, facilitait la récupération du ballon dans une zone assez haute où Korbi, Souissi et Mouelhi se chargeaient de remonter le cuir à une touche de balle vers Msakni, Bouazzi et Yannick. Les Sang et Or ont ainsi eu plusieurs situations de jeu, en surnombre, prenant de vitesse une défense d’Al Hilal disloquée par les slaloms de Youssef, dans un grand jour. Mais ni Ndjeng et ni Bouazzi ne sont parvenus à porter le coup de grâce à un adversaire désarçonné. Pourtant les occasions de conclure furent nombreuses notamment en 2e mi-temps, lorsque Yannick à 2 reprises rate les face à face avec Mahjoub puis Bouazzi qui, toujours d’un geste de trop, rate le plus facile. Le sort des demi-finales aurait pu être définitivement scellé dimanche à Omdurman, si les nettes opportunités créées, suite à une large domination Sang et Or, avaient été concrétisées.
Toujours est-il que La bande à Maâloul a, grâce à cette probante victoire en terre soudanaise, mis un pied en finale en attendant une confirmation le 14 Octobre prochain à Radés dans un match à huis clos.
