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Al Hilal : le jeu et les joueurs

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L’Espérance Sportive de Tunis (EST) s’est envolée à destination du Soudan pour y rencontrer Al Hilal en demi-finale de l’Orange CAF Champions League (CAF CL) 2011. Une empoignade qui servira d’un nouveau test pour le coach Maâloul qui devra composer son équipe sans Majdi Traoui (blessé) et Idrissa Coulibaly(suspendu). Nous vous proposons dans ce qui suit de passer à la loupe certains aspects de la formation du Hilal, surnommé « Al Zaeem ».

Al Hilal version Michou ne déroge pas beaucoup à la ligne désormais habituelle chez les clubs phares du Soudan. Une défense moyenne, des milieux de terrain fins techniciens et un attaquant de pointe de haute facture. Nous essayerons de vous présenter une lecture de son jeu et de ses multiples variantes.

Les joueurs et l’organisation :

Al Hilal joue avec un quatuor en défense : en l’absence de Youssef Mohamed, la ligne arrière devrait se composer de Taj Ibrahim (Oussama Taâoun) et Khalifa Ahmed respectivement sur les flancs droit et gauche avec Baré Demba et Massaoui qui composent la paire axiale. Demba est très à l’aise dans le jeu aérien mais il n’est pas très rassurant dans le positionnement, encore moins quand il s’agit d’un vis-à-vis rapide. En effet, c’est un défenseur qui manque de vivacité et qui souffre de quelques problèmes dans la relance.

Enfin, le dernier rempart, n’est autre que le gardien Al Moez Mahjoub. Un keeper qui n’est pas très rassurant dans ses sorties aériennes mais qui s’est montré décisif à plusieurs reprises pour son équipe.

Au milieu de terrain, la qualité des joueurs monte d’un cran. Les récupérateurs, Omar Bakhit et Aladin Youssef sont très précieux surtout lorsqu’on sait qu’ils sont la plupart du temps livrés à eux-mêmes face aux offensives adverses. Cependant, il se pourrait que A.Youssef rate le match de dimanche pour cause de blessure.

Dans la manœuvre offensive, le capitaine Haythem Mustapha, alias « le prince », mène d’une main de maître les offensives soudanaises, accompagné d’Athir Thomas qui prend souvent le couloir droit mais il pourrait revenir à un rôle majoritairement défensif si A.Youssef finit par s’absenter et laisserait ainsi le champ à Mohaned Altaher ou à l’ex-sociétaire du CS.Sfaxien, Ibrahima Touré.

Enfin, l’attaque d’Al Hilal est conduite par l’excellent buteur Edward Sadomba. Pour épauler l’international zimbabwéen, Michou a le choix entre Bakr Almadina, un ailier virevoltant mais qui manque de précision dans le dernier geste, Moudathir Karika ou encore Otobong. Cependant, les deux derniers cités reviennent de blessure et il est difficile, donc, de les voir d’entrée de jeu.

Évaluation globale de l’équipe : 

Une équipe qui manque d’expérience dans les grands rendez-vous, un entraineur très contesté et un effectif toujours amoindri par les absences.

Le banc n’offre pas beaucoup de solutions actuellement, surtout avec les absences de Yussuf Mohamed et Aladin Youssef et le manque de préparation de Karika et Otobong. Il n’en demeure pas moins que des joueurs comme Sadomba, le rusé des surfaces, ou Mustapha, avec sa qualité de passe et sa vision du jeu, sont capables de renverser le cours d’un match à tout instant.

Le constat qui interpelle quand on regarde cette équipe d’Al Hilal, c’est le déséquilibre qui se manifeste durant le passage de la phase offensive à la phase défensive. En effet, Michou a vite compris qu’il ne faut pas se faire d’illusions. Les Mustapha, Karika, Almadina et Sadomba ne se chargent pas de faire le pressing sur le porteur du ballon adverse et encore moins de participer au replis défensif.

Autre remarque importante, et malgré la valeur indéniable des joueurs offensifs, la ligne d’attaque d’Al Hilal est la plus faible des 4 équipes demi-finalistes avec seulement 6 buts en autant de matchs lors de la phase des poules. Ceci peut s’expliquer par un jeu assez prévisible basé essentiellement sur les exploits individuels du trio Thomas-Almadina-Karika et surtout sur le jeu en profondeur initié par Mustapha qui cherche constamment à trouver Sadomba dans le dos des défenseurs.

Enfin, les Soudanais peinent physiquement dès qu’ils affrontent une équipe qui joue à un rythme élevé (le cas du match contre Enyimba). En plus, ils sont très mauvais dans le placement défensif lors des balles arrêtées.

Comment concevoir le match?

Il est clair que les Soudanais vont tout donner contre l’Espérance. Ceci dit, quand bien même la tendance statistique indique un déclin aussi bien sur le plan défensif, que celui offensif, notamment en matière d’efficacité, pour preuve le dernier match livré par Al Hilal à Casablanca (face au Raja) où ils ont dilapidé quelques bonnes occasions nettes pour scorer, les protégés de Michou restent un adversaire respectable surtout lorsqu’on sait que l’Espérance ne s’est jamais imposée au Soudan, le bilan étant d’une parité et 3 défaites.

L’Espérance aborde certainement ce match dans la peau du favori en raison de la forme affichée sur les dernières sorties à l’inverse de son adversaire qui semble accuser le coup après une bonne entame. Il n’en demeure pas moins, qu’il y a des éléments sur lesquels Maâloul et ses protégés doivent insister :

1- Alterner le jeu court et long pour surprendre une arrière-garde assez lente et des latéraux souvent préoccupés par l’apport offensif et qui sont loin d’être exemplaires dans la couverture.
2- Profiter pleinement des balles arrêtées en zone adverse, où la défense soudanaise semble avoir du mal à bien faire face à la musique. Par ailleurs, il ne faut pas hésiter à tenter sa chance de loin puisque le gardien des bleus, comme nous l’avons dit, ne présente pas une assurance tous risques. Ainsi les Darragi, Msakni et autres Ndjeng ne doivent pas se faire prier pour fusiller le keeper soudanais.

3- Gagner la bataille du milieu de terrain, en exerçant une pression constante dans toutes les zones de manœuvre des Soudanais, aussi bien dans l’axe où Mustapha utilise sa palette technique pour distribuer les passes que sur les côtés, où débordent Almadina, Karika et Thomas avant de voir les centres et transversales fuser dans le box adverse ;

Enfin, il est bien attendu des Sang et Or de présenter un match parfait, aussi bien au niveau de l’antagonisme, qu’au niveau de la concentration et de l’application. Maâloul a donc la lourde tâche d’aider ses protégés en ce sens et ne pas trop dénaturer leur jeu, encore moins celui de certaines individualités qui devront s’acqu
itter d’un rôle plus défensif que ce qui leur est demandé d’habitude.

Vous l’avez donc compris, Al Hilal est loin d’être l’adversaire le plus redoutable parmi nos adversaires en Orange CAF CL et notre équipe dispose des armes nécessaires pour surpasser les soudanais et faire, ainsi, un grand pas vers la finale. Nous espérons « juste » que les joueurs espérantistes soient à la hauteur de l’évènement.

Houssem ROUDESLY
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