Il y a de ces journalistes qui excellent dans l’artificiel et qui ne vivent que de ce qu’ils n’ont pas. Ils font tellement dans le sensationnel, qu’ils en oublient leur nature. Ces plumes, dont l’encre ne jaillit que pour donner un signe de leur existence quand les temps les jettent aux oubliettes, ne peuvent s’illustrer que pour farder la face ridée de leurs auteurs.
Certains, en l’absence d’une matière décente et pour remonter à la surface, vont même jusqu’à arborer les blasons de la morale et de l’étique. Ces mêmes journalistes qui, au besoin, jettent aux poubelles les abc de la déontologie et l’honneur du métier, en s’attaquant gratuitement aux gens, qui s’efforcent tant bien que mal à faire leur métier, pour nous servir des articles sataniques, scabreux et renversants.
Le dernier journaliste qui a alimenté en nous un sentiment de dépit n’est autre que le célébrissime Sami Akrimi. Ce vieux briscard de la plume, expert es-football, handball, boxe et peut-être athlétisme, escrime, pétanque….et j’en passe, se met maintenant à la morale. Oui, n’en déplaise à tous ses compères, Le sieur Akrimi aura raflé tous les honneurs. Du plateau de Hannibal TV, où il avait alimenté toutes les polémiques autour des ex-sélectionneurs, de Roger Lemerre à Bertrand Marchand, en passant par à Faouzi Benzarti, mais aussi des membres fédéraux, puis des présidents de clubs, sans oublier le corps arbitral bien évidemment. Personne n’avait échappé au microscope du sieur Akrimi. Le génie !
L’article satanique
L’unique en son genre a pris à partie, dernièrement, l’international Sang et Or Khaled Korbi à la suite du match de 4è journée de l’Orange Champions League 2011 (CAF CL), qui a mis aux prises l’Espérance Sportive de Tunis (EST) au Wydad Athlétic Club (WAC). Monsieur Akrimi s’est autorisé, à travers un article titré «L’insoutenable légèreté de Khaled Korbi » un lynchage pur et dur du pivot espérantiste, lui prêtant à tort et à travers tout ce qu’il retenait de mauvais dans ce match de CAF CL, donnant plus d’échos aux déclarations d’après-match déjà incendiaires à l’encontre de notre « cœur de lion », détournant toute l’attention sur la très mauvaise copie rendue par les siens, nous nommons le Suisse Decastel. De la tricherie à la provocation, en passant par l’agression caractérisée et … gratuite, ce journaliste des temps modernes s’est même permis de traiter Korbi « d’enragé et de pitbull » … face à des Marocains « venus jouer au football » (sic!), voire « admirable[s] de correction de bout en bout » (re-sic!).
Mais nom de Dieu ! N’avions-nous pas vu des Wydadis simulateurs et pleurnicheurs à tout bout de champ, dès l’entame du match SVP ! Qui a joué la provocation 90 minutes durant, Monsieur Akrimi? Et de quel football parlez-vous Monsieur le génie, quand une équipe se cantonne en défense, subissant la loi et les occasions, mal exploitées par les Sang et Or … ou miraculeusement sauvées par Lamyaghri ?
Mieux, dans le même article, sieur Akrimi s’indigne presque du seul carton jaune dont a bénéficié Korbi, l’«enragé» disait-il, puisque « on [qui?] s’étonne qu’il n’ait pas été prématurément renvoyé aux vestiaires. » Pourtant, il venait de commencer son même article en faisant référence au « tacle ravageur latéral au niveau du tibia qui aurait pu avoir des conséquences dramatiques sur la suite de la carrière du pivot défensif de l’Espérance et de l’équipe nationale ». Devrions-nous rappeler que cette intervention assassine d’El Massane n’a valu à son auteur aucun carton, pourtant cela s’est fait devant les yeux de l’arbitre camerounais Néant. Or, ce n’est pas tant le comportement de l’homme en noir qui est en cause, ici, mais ce qui est à retenir, c’est la prose de sieur Akrimi à « expliquer » le tacle assassin subi par « Zorro ». Devions-nous apprendre alors que le joueur marocain était « excédé », bien évidemment par les provocations du pivot Sang et Or (re-re-sic!). Pis, aucune condamnation, omerta et bouche cousue sur le geste lui-même et la réaction de l’arbitre … mettant tout le blâme sur Korbi … le « pitbull provocateur » qui faisait face aux saints wydadis; pour preuve !
Plus loin dans le même torchon publié dans le quotidien La Presse, nous apprenons que c’est à l’Espérance Sportive de Tunis (EST), un club que sieur Akrimi porte tant dans le cœur, quand « il avait tué le championnat » (selon son éminence, l’Espérance devait laisser les autres clubs gagner … bonjour le professionnalisme qu’il prône [re-re-re-sic!]) que Korbi est devenu le « Zorro » des temps modernes, auteur de tacles « kamikaziens » soulignait-il, c’est à sous-entendre qu’au Stade Tunisien le même Korbi avait le plus exemplaire des comportements (re-re-re-re-sic!).
Mais sieur Akrimi ne s’arrête pas là dans sa descente du joueur Sang et Or, qui n’est pas « gratuite » celle-là, devrions-nous peut-être penser, en avançant que notre « cœur de lion » … « ne peut pas jouer cinq minutes en Europe » (re-re-re-re-re-sic!), s’il ne change pas de comportement, voire de nature tant que nous y sommes. C’est à se demander si son éminence regarde vraiment les championnats huppés du vieux continent, où l’engagement est à son paroxysme. On dirait que le champion du monde et capitaine du Milan AC, Gattuso, pour ne nommer que lui, a été mis aux oubliettes de l’espace mémoire de sieur Akrimi. C’est d’ailleurs à ce même niveau que se distingue Korbi de la plupart des joueurs tunisiens, ce qui le propulsera certainement à des sommets que peu de ses compatriotes footballeurs ont atteints. Encore faut-il que les âmes sensibles … voire malades de ces images « insupportables » d’un Korbi, pièce maitresse d’une Espérance en santé, ne se mettent pas gratuitement à faire mauvaise presse au joueur. À ce propos, pour le psychologue, si sieur Akrimi en connaît un bon, nous l’invitons gentiment à aller le voir, question d’oublier Korbi et l’Espérance qui semblent le hanter …
