Les prémices d’une grande équipe
Ce qu’il nous a été donné de voir ce samedi 30 juillet à Radès est à mon avis un ensemble d’indices, de prémices, qu’une grande Espérance est en train de voir le jour. Cette impression n’est pas, uniquement, la résultante de la victoire remportée face à Al Ahly du Caire, en cette 2è journée de la phase des groupes de l’Orange CAF Champions League 2011. Loin de là! L’Espérance n’en est pas à sa première en cette compétition. Elle en a connu d’autres, autrement plus importantes et plus convaincantes. Mais ce qui m’a réellement accroché dans cette Espérance version Maâloul, c’est cette grande faculté à s’imposer malgré les absences, malgré les contre-temps, malgré la fatigue. Qui d’entre nous a remarqué l’absence de Banana, de Korbi ou de Msakni? Qui d’entre nous s’est vu contrarié du rôle d’Afful à gauche? Qui aurait à redire de cette magnifique prestation collective de la première période ? Et qui oserait douter de cette force mentale et de cette solidarité en seconde mi-temps, lorsque les Ahlaouis ont pris le jeu à leur compte? En tous cas, pas un seul Espérantiste qui, avant la rencontre, avait un peu peur pour cette équipe amoindrie de plusieurs titulaires, émoussée par une série de matchs en un court laps de temps, ne peut et ne doit laisser place à un moindre doute quant au mérite de ce valeureux groupe.
La culture de la victoire
Ils n’auront pas eu le temps de savourer leur double sacre national, que nos braves joueurs se retrouvèrent en pleine compétition africaine face à un ténor égyptien, persuadés qu’ils étaient que la victoire contre Al Ahly ne pouvait que rentrer dans le cours normal de leur parcours, époustouflant de réalisme et d’audace depuis plus de six mois. Les sSng et Or m’ont paru, contre les Diables Rouges, pleins d’assurance et de sérénité. C’est comme s’ils avaient été sacrés champions et remporté la coupe il y a de cela longtemps. Aucun signe de démobilisation. Au contraire, la concentration battait son plein, sur les visages, désormais adultes, d’un groupe ne jouant que pour savourer les victoires. Peu importe comment, quand et où ! La gagne, ça se mérite, ça se cherche et ça se trouve. Chammam dans l’axe, Afful à gauche, Mouelhi à l’entre-jeu, Ayari en excentré gauche, autant de rôles inédits qui n’ont aucunement influé sur le principe: l’essentiel est la victoire. Elle fut au rendez-vous car elle se devait d’y être. Il ne pouvait en être autrement. L’Espérance que nous sommes en train de voir croître sous nos yeux est celle de Nabil Maâloul.
Le rôle de Maâloul
A l’annonce de sa prise en charge des affaires techniques de l’équipe fanion, personnellement j’avais fait preuve de scepticisme à l’égard de Maâloul. Oui je l’avoue! Je ne voyais pas le nouveau coach faire long feu à l’Espérance, surtout après le cinglant revers de Sousse. Aujourd’hui, je me rétracte. Ce n’est pas que l’ex adjoint de Lemerre me semble aujourd’hui l’unique, l’irremplaçable ou qu’il soit déjà l’emblème de l’Espérance, mais c’est plutôt cette nouvelle approche d’un football simple, collectif et audacieux qui donne, en plus, ses fruits qui me fascine. C’est cette tendance à épuiser l’adversaire, en le privant de ballon, et à cette faculté d’atténuer ses ardeurs, en essayant de l’endormir pour porter, par la suite, l’estocade.
A l’après match d’Al Ahly, beaucoup diront que Abou Trika et consorts ne sont plus ce qu’ils étaient. Oui, c’est facile comme conclusion. Mais moi, j’ai vu une Espérance volontaire, appliquée, solidaire, complémentaire et qui a assuré l’essentiel, même en l’absence de ses joueurs les plus doués. Bravo à tous les joueurs et chapeau bas à Maâloul.