Dans la médina, en plein centre de Tunis, naquit une belle histoire. Un rêve de générations. Une identification simple de tout un peuple. Une brise d’air frais dans la canicule coloniale tricolore. Tel un cèdre, le rêve grandit. Encore plus beau, encore plus vivant. D’un tel charme qu’il conquit les coeurs des moins passionnés. Ce fut le symbole de toute une pléiade de braves hommes. Et, tel un cèdre, la belle histoire charmait le monde. Aussi douce qu’un nouveau né et aussi signifiante qu’une lueur d’espoir. Car, fort justement, c’était un espoir. Celui de gagner le défi majeur. Le défi de l’identité.
Et peu à peu les choses évoluèrent, d’une émotion vive à un attachement inconditionnel et de l’admiration à l’amour. Une auto-identification consensuelle. Le rapport entre ces citoyens « indigènes » et leur rêve devint une symbiose organique. Et, au fil du temps, de génération à génération, l’héritage de cette alchimie fut sacré. Il devint l’incarnation même de l’identité citoyenne.
Le rêve devint une réalité rayonnante. Une belle estelle qui éclaira les nuits sombres d’une nation soumise à la brutalité coloniale et au matraquage permanent d’une machine de guerre identitaire sans merci. C’était l’issue de secours. La légitimité de la résistance s’y trouvait. Les colonisés ont, désormais, une valeur à défendre. Ils y adhérèrent sans modération. C’était le signe figuratif d’une passion extraordinaire. Une passion nommée Espérance.
Héritage de résistants et symbole d’une Tunisie nouvelle, l’Espérance est plus qu’un club. Beaucoup plus qu’un lieu de rencontres entre jeunes passionnés de sport. L’Espérance est un porte drapeau de la jeune Tunisie. C’est une icône de valeurs qui va au delà du matériel. Jamais l’histoire de l’Espérance n’était reliée à un exploit singulier. Et pourtant, des exploits, l’Espérance en a réalisé beaucoup. Déjà, pour avoir été le premier club à brader l’emprise française et à n’admettre que les Tunisiens lui vaut l’estime et la reconnaissance de tout un continent. Mais, aussi, l’engouement de toutes ses composantes au service des valeurs humaines nobles passionne les amoureux. Une passion qui va au delà du sensuel. Au delà du basique. Une passion nommée Espérance.
Et son nom suffit à lui seul pour véhiculer, sans quiproquo quelconque, le message fédérateur que porte l’institution Espérance. Un message d’amour et de tolérance. Un message fort et juste. Un message dont le vecteur directeur se résume à la passion. Parce que l’effort est le fruit de la passion. Parce que le mérite est une passion. Parce que l’existence sportive est une passion. Une passion nommée Espérance.
Il va de soi que cette passion réunit les antipodes. Elle regroupe les contradictoires. Elle fabule, implique, fait jouir, déçoit, impressionne, chagrine, révolte mais, surtout, elle unit. Derrière sa belle vitrine d’institution de valeurs réside la plus grande passion. Un amour qui grandit au quotidien. Parce que, tel un cèdre, cette Espérance là ne vieillit jamais. Toujours aussi fraiche, toujours aussi séduisante, toujours aussi reluisante, elle n’en finit pas de collectionner les amoureux de tous bords. Elle les capture par une passion folle et délicieuse. Une passion nommée Espérance.
C’est pourquoi, au delà des victoires et des défaites, au delà des convictions et des déceptions, au delà des trophées et des compétitions nous aimons notre Espérance. Parce qu’elle reflète toute notre humanité et notre bel âge. Plein de fougue, de joies, de déceptions, d’amour, de valeurs nobles, de souffrance, de lutte et de mérite. Notre bel âge bourré d’une passion nommée Espérance.