La désignation de Youssef Sraîri pour arbitrer le match EST-ESHS a été récusée par le « président » de l’Espoir Sportif de Hammam-Sousse (ESHS), la dernière trouvaille de Gandouz étant que l’arbitre fait partie de la ligue du Grand Tunis. On croirait rêver, mais c’est bel et bien la triste vérité. Gandouz sait très bien que la ligue du Grand Tunis regroupe les arbitres de 4 gouvernorats, abritant quasiment le quart de la population tunisienne et plus que le tiers des équipes de Ligue 1. Il sait parfaitement que récuser un arbitre sur la base de son appartenance à cette « méga » ligue est un raisonnement parfaitement débile. Gandouz sait très bien que c’est de l’Esperance qu’il s’agit et il sait très bien, aussi, que si on devait se baser sur un quelconque rapprochement avec un pareil club soutenu par une majorité du peuple tunisien, c’est dans un autre pays qu’il faudrait chercher l’arbitre, le test ADN n’étant pas disponible pour de telles situations.
Tout cela, Gandouz le sait parfaitement et il en est passé outre en toute mauvaise foi, jouant le faux martyr et voulant certainement faire plaisir au club de son cœur, à savoir l’Étoile sportive du Sahel (ESS), duquel il est abonné (une mascarade dont le foot tunisien croyait devoir se débarrasser après la révolution), mettant ainsi la pression sur le pauvre et finalement incompétent Sraïri, qui a mordu à l’hameçon.
Mais ce qui est bizarre dans l’histoire, c’est que dans un intriguant élan de professionnalisme, la Direction technique d’arbitrage (DNA) a maintenu la désignation de Sraïri et le Monsieur en noir s’est brillement acquitté de sa tâche … attendue, malgré la mascarade dont a été auteur le « président » du « hammam » et ses joueurs. Ainsi, frustré par l’arbitrage maison de Sraïri, qui a fermé les yeux sur le jeu dur et dangereux des joueurs du « hammam » allant même jusqu’à leur accorder un penalty fort douteux, Gandouz passe quand même à l’acte sur une… sortie de balle en touche !!!
Plus de 80 minutes de jeu et l’Esperance qui mène un à zéro (1-0). Le ballon est dégagé en touche par un défenseur de l’ESHS et dans l’incrédulité générale des présents et téléspectateurs, Gandouz envahit le terrain et s’attaque à l’arbitre avec un ensemble de ses collaborateurs et joueurs. Bousculades, invectives, grimaces haineuses sur les visages…le tout contre un arbitre médusé, qui ne comprend pas ce qui lui arrive. Dans la foulée, Ben Nasr lance des mots désobligeants contre l’arbitre, qui tente de réagir immédiatement avec un carton, mais il fut physiquement empêché par le « président » du « hammam ». Le cafouillage dure quelques minutes jusqu’à ce que les forces de l’ordre arrivent à libérer le pauvre arbitre des griffes de ses voraces assaillants. Faisant preuve d’un courage mitigé, encore, l’arbitre brandit quand même le carton rouge à Ben Nasr, fermant les yeux de nouveau sur le reste. Les présents et les téléspectateurs assisteront alors ahuris à un déchainement scandaleux du « président » du « hammam » qui agresse physiquement l’arbitre en le poussant sur plusieurs mètres. La honte ne s’arrête pas là, dans une transe limite folie, Gandouz lance des menaces et des gestes de défis aux téléspectateurs et manque de peu l’agression contre le pauvre caméraman de la télévision nationale. C’est sans aucun doute un comportement de désolation et de honte qui jette le discrédit sur l’ensemble du football tunisien, si ce n’est l’ensemble de la Tunisie.
Gandouz ne s’arrête pas là, sachant qu’il a dépassé toutes les lignes rouges, il a naturellement cherché à se disculper de son abject comportement en détournant l’attention vers un mensonge que sa machiavélique imagination a créé de toutes pièces. Dans ses déclarations d’après match, le « président » du «hammam» nous a sorti une histoire à dormir débout sur les gros mots proférés par les joueurs Sang et Or. « Je n’ose pas amener mes petits au stade pour entendre pareil langage de la part des joueurs de l’Esperance » disait l’auteur du comportement le plus honteux de l’histoire du foot tunisien (Sic). Il convient de rappeler au « président » du « hammam » que l’Esperance est reconnue pour être une légendaire école de civisme et que ses élucubrations sur le comportement des joueurs Sang et Or ne fera qu’ajouter le ridicule au déshonorable à l’ensemble de l’œuvre.
Après ce scandale, les regards se tournent logiquement vers la Fédération tunisienne de football (FTF) et la Ligue nationale de football professionnel (LNFP). Ces instances suprêmes du foot tunisien seront peut-être devant leur dernière chance de sauver ce qui leur en reste de crédibilité, aussi microscopique soit-elle. Car si le « président » du « hammam » n’est pas radié à vie, on n’aura tous qu’à enterrer le foot tunisien, encore faut-il que les assassins soient bien mis devant leurs responsabilités, qu’ils n’ont jamais su assumer.