Il est dans la vie des peuples des moments qui changent le cours de l’histoire. Des moments qui unissent fierté, gloire, patriotisme, dignité et liberté. Des moments que se partagent les communs. La révolution du 14 janvier en est la parfaite illustration. Des moments de solidarité où toutes les couleurs fendent et où toutes les tendances convergent vers une vision commune. Des moments de joie partagés par toute une population. Mais, dans ses moments intenses, il ne doit pas y avoir d’oubliés.
La grâce accordée, dans le cadre de cette révolution, a touché plus d’un citoyen, plus d’un foyer, plus d’une entité. Des condamnés de tous types ont été libérés. Quelle que soit leur condamnation, la révolution leur a donné une nouvelle opportunité de reprendre un cours de vie normal. Quoi de plus beau et de plus citoyen que de donner à des personnes l’opportunité de se repentir. Du moment qu’ils ont payé, même partiellement, leur dû à la société.
Toutefois, certains ont été oubliés. Et comme la réconciliation nationale ne peut se faire sur fond d’oubli, nous avons vu de notre devoir de rappeler à ceux que cela concerne, que certaines personnes n’ont pas, encore, bénéficié de cette grâce révolutionnaire. Cette grâce populaire.
En effet, nous relayons, ainsi la voix de plusieurs sportifs pour une libération d’un détenu hors du commun. Non pas qu’il soit exceptionnel, mais qu’il vit une situation exceptionnelle. Nous l’avions connu footballeur, membre de la première et unique sélection nationale U20 ayant participé à une coupe du monde. A la fin d’une carrière exemplaire, il disparut de la scène. Il n’aimait pas faire la star. Le hasard des choses fut que son nom revienne au devant de la scène, sociale cette fois, via son implication dans une affaire de trafic de stupéfiants. Comme tout mortel peut en faire, le bonhomme a gaffé. Mais, le plus ahurissant dans l’affaire est qu’il porta le fardeau en lieu et place de plusieurs impliqués « intouchables » à l’époque. La sentence fut lourde. 25 ans d’incarcération sont beaucoup dans la vie d’un humain.
Aujourd’hui, il en aura passé 14 derrière les barreaux alors que d’autres vrais coupables jouissent de la belle vie. Mais au delà de ça, les informations provenant de sa cellule font état d’une situation sanitaire extrêmement dégradée.
Pour cela, nous rejoignons la cause plaidée par plusieurs icônes, que nous remercions tous pour la noblesse de leur geste envers un ancien collègue, et nous aspirons à la libération de Haythem ABID. Parce que, dans notre Tunisie libre, nous croyons qu’il a le droit de re-vivre. Nous pensons qu’il a, assez, payé et que son état de santé, du moins, lui confère l’éligibilité à une grâce que nous espérons rapide.
Nous adressons notre requête à son excellence monsieur le Président de la République par intérim qui pourra, par les pouvoirs qui lui sont conférés, accorder à un citoyen tunisien ayant tant servi sa patrie le droit de respirer un air libre dans cette Tunisie nouvelle.
Iheb Ben Salem
