Scandaleux, honteux, lâche, méprisable, inhumain… autant de qualificatifs qui ne sauraient décrire ce que des Égyptiens, chez eux, ont encore une fois fait subir à leurs »frères » tunisiens.
Après les joueurs et public de l’Étoile Sportive du Sahel (ESS) en 2007, puis les tifosi du Club Sportif Sfaxien (CSS) en 2009, ensuite les supporters de l’Espérance Sportive de Tunis (EST) en 2010, samedi 2 avril 2011, ce fut au tour des joueurs et accompagnateurs clubistes de connaître un sort dramatique au stade du Caire, où quelques milliers de supporters Zamalkaouis ont envahi le terrain, agressant pêle-mêle joueurs et accompagnateurs tunisiens, à quelques minutes de la fin de la rencontre retour ayant opposé le Zamalek au Club Africain (CA) pour le compte du 2è tour des éliminatoires de la Ligue des champions d’Afrique 2011.
Le score était 2-1 en faveur des Pharaons qui se sont vus refuser, à juste titre d’ailleurs, un 3è but pour hors jeu flagrant de 4 de leurs joueurs. Puis ce fut la pagaille : envahissement du terrain, course poursuite, agressions caractérisées sur des joueurs tunisiens pris au dépourvu. Et pour ne pas demeurer en reste, les vestiaires du club tunisien furent pris d’assaut pour être pillés à sec par une horde de lâches supporters égyptiens.
Les Pharaons, qui ne sont pas à leur premier forfait, n’en finissent pas de nous rendre la monnaie de la pièce ! Le public de l’Espérance gardera bien en mémoire, juste pour l’histoire, les scènes de violence et d’agressions dont furent victimes les 8.000 supporters Sang et Or qui se sont déplacés au Caire en octobre 2010, lorsque, laissant éclater leur joie suite au but inscrit par Darragi, ils furent pris d’assaut par les policiers et autres civils pour être tabassés, battus, malmenés et conduits en arrestation dans des conditions d’une rare barbarie.
En contre-partie, nous les avons toujours accueillis de la plus prestigieuse des manières. Ils ont de tout temps bénéficié de tous les égards. Déjà, pas plus tard qu’au mois de février dernier, lorsque la Libye s’est embrasée dans une guerre menée par Kaddafi contre son peuple révolté, quelques 100.000 Égyptiens (excusez du peu!) n’ont trouvé refuge que dans notre pays où nos braves concitoyens au sud leur ont offert une hospitalité qui restera dans les annales de l’histoire.
Des Égyptiens désespérés, fuyant la terreur du guide burlesque, maniacodépressif, qui bombardait tout ce qui bougeait, ont réalisé à quel point les Tunisiens étaient braves, au cœur énorme et à la bonté sans limites. Après tout, les Tunisiens ont de tout temps montré le chemin de la dignité, de la liberté. Le peuple de Carthage a toujours été un modèle de solidarité, de soutien et d’humanisme. Alors en tant que Tunisiens de tous bords, espérantistes, clubistes, stadistes, étoilistes, clubistes sfaxiens, bizertins….du nord au sud et d’est en ouest, d’une seule main et d’une seule voix, nous nous devons de nous élever d’une seule voix contre une telle barbarie égyptienne, qui ne dénote que d’une haine maladroitement dissimulée et camouflée dans une pratique que seuls les Pharaons connaissent : la comédie.
Messieurs du Nil, le mal est fait ! Vous avez encore une fois raté un rendez-vous avec l’histoire. L’eau du Nil ne lavera point vos sales mains, celles que vous avez osé lever contre les Tunisiens. Même si dans notre élan habituel de bravoure nous passerons un coup de serviette sur vos saletés, l’Histoire n’en aura cure, car elle vous les gardera pour l’éternité, à chaque fois qu’un Tunisien croisera votre chemin.
A. Mami
