Il lui a suffi de jouer, à peine, trois minutes aux côtés des professionnels, pour aspirer à une aventure européenne… ou plutôt pour que quelques vautours s’amassent autour de lui, et le fassent rêver des « eldorados » footballistiques. Une pratique devenue de nos jours un appât pour les jeunes talents en quête d’une chimérique carrière professionnelle, montée de toutes pièces par des parties dépourvues de tout sens de responsabilité et dont le seul souci est le gain facile.
En réalité, le jeune Ahmed Sassi n’a pas été suffisamment bien encadré et, encore moins, bien conseillé. Trimballé par ci et par là par un père qui voyait déjà son fils se faire payer en Euro, aucun club européen ne pouvait le recruter, puisque sous contrat professionnel signé avec l’Espérance Sportive de Tunis. La situation était pourtant bien claire, et le jeune joueur ne pouvait se défaire aussi facilement de son engagement vis à vis de son club.
Hamdi Meddeb intransigeant
Il y a un peu plus d’une semaine, ses parents sont venus discuter avec Hamdi Meddeb. Ce dernier, intransigeant, a sèchement demandé la somme de deux millions de dinars pour le libérer à tout autre club. Renversement de situation. L’Espérance a pourtant tenté de discuter avec le « profiteur » (comprenez « agent ») du joueur, à travers les parents d’Ahmed, et de le convaincre que la situation du jeune joueur est bloquée, tant que l’Espérance ne donne pas son feu vert. Rien ne semblait le dissuader de son projet insensé.
Meddeb a auparavant été approché par le père d’Ahmed Sassi, qui a présenté des excuses au président Sang et Or et lui a promis un retour imminent de son fils au parc B. La promesse non respectée, la réponse de Hamdi Meddeb fut, cette fois-ci, sèche et inflexible.
Ahmed Sassi, inactif depuis presque une saison, possède-t-il encore la plénitude de ses moyens? Et même s’il songe jour revenir à son club formateur, quel type d’accueil lui réservera son entourage ? Le malheureux feuilleton n’aura, finalement, généré qu’une perte de temps, une perte d’argent, mais surtout une perte d’estime d’un joueur pourtant fort prometteur.
En espérant que cette folle escapade serve de leçon à tous les jeunes joueurs du club et qu’ils tirent les bons enseignements de cette expérience (comprenez plutôt « inexpérience »).
Mohamed Anis Bach Tobji