L’équipe nationale affrontera le Mardi 29 Mars 2011 son homologue du Sultanat d’Oman en match amical qui rentre dans le cadre de la préparation des deux nations aux échéances futures. Pour ce, le sélectionneur national a convoqué une liste composée, essentiellement, des héros du dernier CHAN. Il s’est, pourtant, séparé d’un quatuor qu’il a laissé aux olympiques qui jouent, deux jours avant (le 27 mars 2011) un match officiel contre le Malawi dans le cadre des éliminatoires des JO de Londres 2012.
Ce qui nous a interpelé, dans cette liste, c’est l’insistance du coach national à convoquer les joueurs des clubs engagés dans des compétitions continentales et qui jouent les matchs retour durant le week-end du 01-02 et 03 Avril suivant. Soit 48 heures après la rencontre amicale et qui, par malheur, se déplacent tous. Le Club Africain ira au Caire, l’Etoile à Accra et l’Espérance à Cotonou. Mais quelle mouche a piqué Sami Trabelsi?
Il est évident, dans ce cas, que « l’intérêt national » prime au dépens de celui des clubs qui, rappelons le, représentent la Tunisie dans un cadre officiel alors que le match amical de la sélection n’a aucune importance capitale et ce pour plusieurs raisons :
1- ce n’est qu’un match amical ;
2- la première échéance de la sélection nationale est prévue pour le mois de juin prochain, soit un peu plus de deux mois après ce match ;
3- la date choisie n’est pas une journée FIFA.
4- l’adversaire n’est pas un gros calibre et ne ressemble en rien à nos futurs adversaires. D’ailleurs, le choix d’un tel sparring-partner laisse poser plein de questions, indépendamment de la valeur de la sélection d’Oman ;
Nous ne comprenons pas cette obsession à vouloir jouer ce match si ce n’est que pour des raisons financières où le Sieur Ali Hafsi excelle depuis son avènement à la tête de la fédération. En effet, après avoir décliné deux propositions, l’une relative à un tournoi amical aux Emirats Arabes Unis, et l’autre émanant du Gabon pour un match amical en France, le président de la fédération a préféré l’invitation du Sultanat d’Oman car les frais du voyage, assortis d’une prime, sont à la charge des Omanais….Sans commentaires
Dans ce contexte, les clubs n’auront-ils pas raison de refuser de libérer leurs joueurs ?
Où est le bureau fédéral dans tout ça, lui qui est représentatif des clubs ? Comment a été faite cette planification, sachant que le calendrier Africain était connu depuis le mois de novembre dernier ? Pourquoi toute cette insistance à imposer aux joueurs des trois clubs un rythme aussi infernal ? Les joueurs seront appelés à jouer un match le Mardi, ensuite 9 heures de vol le mercredi pour rallier Tunis d’où certains repartirons Vendredi pour des long courriers de 7 heures (surtout les Sang et Or vers Cotonou). Ils n’auront pas assez de temps pour récupérer, ni pour s’entrainer avec leurs collègues sans oublier le risque de blessures musculaires qui augmente avec la fatigue et le manque de compétition du fait de l’arrêt du championnat.
Justement, cette trêve forcée du championnat donnait plus de latitude au sélectionneur national quant au choix d’une date qui sied à tout le monde, y compris nos frères du sultanat. Mais le plus important est que la décision de Sami Trabelsi n’épargne pas nos joueurs qui sont, depuis un certain CHAN, le fleuron d’une bonne sélection nationale à laquelle il faut donner le maximum de chances de réussite. A commencer par une bonne planification qui tient compte des échéances officielles du club Tunisie ainsi que celles des clubs locaux engagés dans des compétitions Africaines physiquement éprouvantes avec les longs déplacements et les conditions d’hébergement et d’entrainement lamentables.
Sur un autre plan, mais toujours dans le même contexte, le bureau directeur du Club Africain, un des clubs concernés par cette affaire, s’est prononcé sur la question et a, catégoriquement, refusé de libérer ses joueurs tout en reniant les possibles sanctions. Et là, une question se pose : ce n’est pas le même Club Africain qui avait porté réserve contre Msakni pour avoir sauté un stage de l’équipe olympique et qui tenait à ce qu’il lui soit infliger la sanction d’un match de suspension ? Accepterait-il la même sanction pour ses joueurs qui ne rallieront pas le voyage à Oman ? Ou est-ce-que nos voisins veulent, toujours, faire valoir la règle des deux poids deux mesures et interpréter le règlement à leur guise ? En tout cas, si le sélectionneur national campe sur sa position, il risque d’y avoir un clash entre les responsables de Bab Jedid et le bureau du Sieur Ali Hafsi. Feuilleton à suivre…
Les deux autres clubs concernés ont exprimé leur mécontentement et leur refus de cette convocation par le biais de leurs entraineurs respectifs sans pour autant en faire une position officielle. Le tout dans l’attente de la position des deux bureaux qui ne tarderait à venir.
En tout cas, par cette décision et par cette insistance, Sami Trabelsi a commencé son ère par un conflit avec 3 des 4 grands clubs du pays. Soit les plus grands pourvoyeurs de la sélection en joueurs locaux. Alors, est-il en quête d’asseoir sa suprématie (et celle du bureau fédéral) sur le « big four » ? Ou est-il entrain de chercher un alibi pour reprendre la ligne des expatriés au détriment des locaux ?
Iheb Ben Salem