Samedi 19 mars 2011, première rencontre officielle de l’Espérance Sportive de Tunis après la révolution. A huis clos, au grand dam de tous les fervents supporters. J’étais cloué devant le petit écran deux heures avant le coup d’envoi, tellement j’avais envie de revoir l’Espérance jouer . A vrai dire, deux choses animaient ce désir ardent. La première c’est l’envie de découvrir la nouvelle Espérance de Nabil Maaloul (qui nous a promis monts et merveilles) dans son premier test continental. Et la deuxième était un besoin de rompre, ne serait-ce qu’un petit instant, avec le vécu révolutionnaire à dominance politique que vit le pays depuis un certain 14 janvier.
Le match, en lui même, prête à deux constats diamétralement opposés :
Un résultat implacable, réconfortant et suffisant :
L’Espérance a su corser l’addition aux Béninois en mettant 5 buts en 31 minutes. C’est beau et c’est encourageant dirait-on à première vue. En fait, je vois que l’Espérance a raté l’occasion d’enregistrer un record historique dans la compétition. Parce que 5 buts pendant les 31 premières minutes veulent dire, tout simplement, que l’adversaire est nullissime. Alors, on pouvait mettre encore 6 voire 7 buts (il restait, quand même, 60 minutes à jouer). Mais voilà que tout le monde (staff et joueurs) a décidé de s’en arrêter là. C’est, à notre sens, un manque de respect à l’adversaire, au club et au football en général. Certes, 5 buts d’écart est plus que suffisant pour passer mais pourquoi ne pas avoir cherché à marquer davantage avec plus de sérieux et d’envie. Pourtant, on en avait besoin, nous supporters, pour nous faire oublier un tant soit peu la raclée essuyée lors de la dernière sortie de l’équipe à Sousse. Une question qui demeure, pour moi, sans réponse convaincante.
La manière, la progression et l’amélioration : pas encore :
On a eu l’impression que l’équipe n’a pas progressé d’un iota. Au contraire, on l’a vue et sentie évoluer avec les mêmes anciens réflexes que le coach actuel critiquait et pointait du doigt lorsqu’il était, encore, analyste sur une chaine télé. On a vu Afful arrière droit, ce qui nous a privé de sa technique et de sa vivacité devant, et on a revu Chammam arrière gauche avec les mêmes maux que d’habitude. Et là, on est en droit de se poser des questions sur le travail spécifique qui devait être fait à ce niveau. Car si après plus d’un mois d’entrainements on ne progresse pas c’est que le travail qu’on fait (s’il a été fait) n’est pas édifiant. Alors autant changer de cap avant de tout perdre. Ce n’est qu’un exemple et le reste ne manque pas. Mais le plus criard c’est que l’équipe ne sait plus faire un pressing haut même face à un adversaire médiocre. Les Darragi, Dramane et Ayari n’ont fait que courir pour rien. Heureusement que la défense béninoise frisait le ridicule, sinon on aurait souffert au milieu de terrain.
Mais tout n’est pas aussi mauvais. Il faut dire que l’option du milieu en losange (ou en diamant) est une piste très intéressante qu’il faut perfectionner encore plus du moment que certaines failles persistent encore chez nos joueurs. Mais le temps presse et les futurs adversaires seront de plus en plus coriaces. Déjà, le prochain qui se profile à l’horizon serait le champion du Sénégal, Jaraafs, qui vient de surclasser les maliens de Djoliba par 3 buts d’écart au match aller.
Il est temps, à notre sens, de faire un premier bilan avec le staff pour mettre les points sur les « i » et pour bien se préparer à affronter le reste de la compétition avec plus d’arguments sinon l’échec sera retentissant et la chute serait très douloureuse.
Iheb Ben Salem