Le 14 janvier 2011 ! Ô qu’elle est belle cette date. Ô que nous sommes fiers de cette date. Notre génération n’a pas vécu un certain 20 mars 1956, date de l’indépendance. Nous n’avons pas vécu un certain 15 octobre 1963, celui de l’évacuation totale des colonisateurs français de notre Tunisie … mais nous avons notre date référence à nous, nous avons notre révolte, nous avons notre révolution. Ce n’est pas la révolution du Jasmin comme se plaisent à l’appeler les Occidentaux. C’est la révolution du peuple, la révolution de la dignité. Le 14 janvier, nous avons eu notre indépendance (comprenez liberté), nous avons réussi à les évacuer (pas les Français, mais les « mafieux »), nous avons réussi à faire entendre notre voix, oui nous avons réussi ! Oui cette génération a réussi !
Depuis quelque temps, nous surfons sur une vague d’optimisme, de positivité, voire d’euphorie. Nous voulons même éviter certaines discussions « chaudes », par triomphe, de peur de rompre cette joie intense, pour ne pas descendre sur terre !
Mais que voulez-vous, il n’y a pas plus têtu que la réalité, dois-je dire, la « dure » réalité. Il est malheureux que certains Tunisiens aient compris la révolution sous un angle très étroit, très restreint. Tous parlent de « droit », une minorité est consciente des « devoirs ». Pourquoi les martyrs nous ont offert leur sang ? Pourquoi avons-nous pris des risques ? Pourquoi avons-nous dit « NON » ? Certainement pour « révolutionner » notre vie, pour la rendre meilleure. Cela implique que chacun d’entre nous doit faire l’effort de donner de son mieux, de participer de son côté à faire de la Tunisie le meilleur pays au monde.
Ministre, cadre supérieur, responsable commercial, entrepreneur, enseignant, étudiant, travailleur, chômeur… JOURNALISTE ; nous devons tous participer à ce changement, à cette nouvelle ère, à cette révolution, à ce rêve !
Quel est le rapport de cette longue introduction « euphorique » avec l’actualité de notre club ! Pourquoi je choisis ce moment pour évoquer tout cela ? Eh bien c’est très simple. Parce que je veux continuer à rêver. Mais voilà qu’il m’est arrivé de lire sur le quotidien tunisien « Assarih », un article de Mme… oh là là, rien qu’en pensant à son nom, je remets les pieds sur terre, je ne suis plus triomphant, je ne suis plus rêveur, je ne suis plus heureux. Désolé d’être aussi tranchant et direct, mais cette dame ne comprend rien, avec tous mes respects, à la révolution tunisienne ! La révolution contre la médiocrité, la révolution contre les mensonges, la révolution contre les manipulations, la révolution contre la trahison, la trahison de toute valeur noble.
Bon, allez, j’arrête ce discours, j’arrête d’être aussi « utopique », aussi « grave » ! Mais vous aussi Madame, de grâce, arrêtez de nous prendre pour des cons, arrêtez ces agissements « commerciaux » qui font abstraction de la crédibilité, de l’honnêteté. L’Espérance de Tunis a croisé le fer avec Jendouba Sport cette semaine ? où avez-vous constaté cela ? Monter de toutes pièces un match amical et lui attribuer un score si choquant juste pour vendre quelques torchons de plus, en désinformant vos lecteurs et à vous payer leurs têtes … voilà de quoi faire retourner nos martyrs 1000 fois dans leurs tombes !
Avant de vous laisser le temps de reprendre votre sale besogne, permettez-moi, chère Madame la journaliste, de vous dire que tant que vous tiendrez encore la plume entre vos doigts, vous me rappellerez le dicton qui dit : « Chassez le naturel, il revient au galop ».
Mohamed Anis Bach Tobji
