Le football sans passion, notamment en Tunisie, devient tout simplement un ras-le-bol avec raison. Notre Espérance a perdu hier contre l’Étoile. Au fait, elle n’a pas uniquement perdu, mais elle a surtout dépité ses supporters, aussi bien au niveau du score qui était historique, mais surtout au niveau de la prestation « médiocrissime » de l’ensemble des joueurs sans exception aucune.
Depuis la perte du titre continental, une maladie incurable s’est infiltrée dans l’ensemble des composantes du club, qui par désillusion, qui par déception, qui par affolement, n’ont pu faire face à la réalité. Et pour cause, tout le monde était sur un nuage, dans une sorte d’ivresse, voire hypnose, dont on a bien voulu s’accommoder et comment ! Toutefois, la réalité est telle qu’il faut bien un choc pour redescendre sur terre. Et le moment est venu, je l’espère, pour le réaliser. Je voudrais tant relativiser la déconvenue d’hier, la mettre dans son contexte, ce serait même logique, voire de notre devoir de s’adresser à la raison, qui, curieusement, n’a plus sa raison d’être aujourd’hui. Elle est tout simplement inaccessible.
Il n’y a pas si longtemps, l’équipe n’arrivait même pas à jouer ses chances en phase de groupes dans la Coupe de la Confédération africaine. Nous sommes aujourd’hui vice-champions d’Afrique, n’ayant perdu que contre le tenant du titre, vice-champion du monde de surcroît. N’est-ce pas un exploit qu’ont réalisé les nôtres en si peu de temps et j’inclus bien évidemment tous ceux qui ont contribué à cette magnifique expérience ?
Qu’à cela ne tienne, tout le monde devrait savoir pourtant que le plus difficile n’est pas d’arriver au sommet, mais plutôt d’y rester. Il devient du coup essentiel de pouvoir s’assumer, voire assumer notre nouveau statut, qui demande encore plus d’humilité, de labeur, de sacrifices et de persévérance afin de demeurer au top et d’aspirer à des résultats aussi probants, sinon meilleurs que ceux atteints les deux dernières années. Et pour y arriver, il faut se lever, devrais-je dire se réveiller, plus tôt que les autres.
Ceci est donc un appel à tous les Sang et Or, quel que soit leur statut. Si j’ai confiance à la capacité des composantes internes du club pour se retrousser les manches rapidement, elles ont toutefois besoin du support indéfectible des supporters, sans aucun conteste les meilleurs, encore faut-il joindre le geste à la parole en portant le club sur nos épaules … et non le contraire.
Nous sommes tous déçus de la tournure des derniers évènements et de cette incapacité à gérer la victoire de la part du bureau directeur, mais surtout des joueurs, qui restent tout de même jeunes et qui auront bien appris de cette valeureuse expérience. Nous ne pouvons pas nous permettre, aujourd’hui, d’enfoncer le clou que les antis nous tendent allègrement. C’est dans l’adversité que nous nous sommes toujours retrouvés et c’est dans la sérénité que nous allons devoir relever les nouveaux défis qui nous attendent, à commencer par cette période de doute, vitale, certes, comme expliqué plus loin, mais dangereuse si nous, supporters, n’arrivons pas à être solidaires et à la hauteur de notre amour pour ce club, qui nous a tant chaviré de bonheur et qui va sûrement continuer à nous enivrer ; c’est du moins notre espérance à tous, sans aucun doute.
Alors soyons dignes de nos couleurs car l’avenir, voire nous-mêmes, nous ne pardonnera jamais de nous écrouler ; ce n’est ni dans nos valeurs ni dans nos gènes Sang et Or. Nous sommes déjà tombés pour nous relever, nous avons même perdu 5-1 pour gagner le championnat une semaine plus tard dans un stade comble. Qui a dit que l’histoire est un éternel recommencement ? C’est toujours cette Espérance là que j’ai toujours rêvée, car c’est ce qui nous a toujours distinguer de nos adversaires qui nous attendent au tournant, mais auquel nous crierons toujours : « Tarajji ya Dawla ».
À bon entendeur, salut !
K. Bamri
