Esperance-de-Tunis.net
Toute l’information sur le doyen des clubs tunisiens

EST – CSS (3-1) : Autopsie d’un match

Esperance-de-Tunis.net

Synopsis

– Stade Olympique 7 novembre de Rades
– Temps automnal
– Public moyen
– Pelouse en état acceptable
-l’Espérance Sportive de Tunis bat le Club Sportif Sfaxien 3 buts à 1
– Buts de Y. Msakni (42′), S. Khélifa (47′) et M. Eneramo (71′) s.p pour l’EST et Abbes (59′) pour le CSS
– Arbitrage de Nasrallah Jaouadi

Le match

L’Espérance, quatre jours après son duel de titans face à Al Ahly en demi finale de Ligue des Champions, se retrouve, encore une fois, face à un client sérieux dans la course au titre de champion de Tunisie. En effet, le Club Sportif Sfaxien, adversaire des Sang et Or, était lui aussi de retour d’un périple africain mais dans un contexte tout à fait différent.
Cette différence entre les deux représentants de la Tunisie résidait dans l’enjeu. D’un côté les protégés de Benzarti jouaient une place en finale et, de l’autre , les noirs et blancs partaient au Maroc pour terminer les matches de poule après une qualification assurée en demi-finale.

Ceci était visible sur les deux formations types. Et si, d’un côté, les visiteurs étaient au grand complet, les locaux, par contre, ont opéré une large revue d’effectif, fatigue oblige. On a noté, essentiellement, les absences de Darragi, Afful et Traoui laissés sur le banc. Chammam était indisponible alors que Hicheri était laissé au repos. D’où une configuration originale avec un axe central reconstitué par Z. Derbali et Ben Youssef. Ben Amor a retrouvé son poste d’arrière droit alors que le flanc gauche fut occupé par Ben Mansour. Au milieu de terrain, Roger fut associé à Korbi, les deux formant un écran derrière le trio Youssef Msakni (qui retrouve l’axe du jeu pour l’occasion), Khélifa et Ayari. Et à la pointe, l’incontournable M. Eneramo constituait le fer de lance. Une équipe remodelée qui tardait à rentrer dans le match et à retrouver un équilibre d’ensemble.

En face, Pierre Le Chantre a opté pour un 3-5-2 avec Rouid et les deux frères Abbes dans l’axe. Youssoufou à droite et Gharbi à gauche. Son milieu de terrain fut composé par le trio Aloulou, Bargaoui et Zaiem lesquels devaient servir Da Silva et Younès en pointe de l’attaque. Mais, face à la désorganisation espérantiste, les noirs et blancs n’avaient pas présenté des arguments pouvant peser sur le match. Ils se contentaient de faire circuler le ballon et d’essayer d’alerter les deux attaquants sans vraie conviction. Il était clair que les excentrés étaient chargés de défendre plutôt que d’attaquer. Le CSS ne fut dangereux que sur les balles arrêtées où, à deux reprises, Younès puis Rouid ont failli tromper le jeune Ben Cherifia qui a remplacé Naouara, blessé au bout de 20 minutes de jeu.

Durant toute la première mi-temps, la formation espérantiste essayait par à coups, mais manquait d’allant. Il faut dire que la méforme de plusieurs joueurs en manque de temps de jeu (Roger, Ben Youssef, Ayari, Derbali) pesait sur les manœuvres. Et, même Eneramo ne pouvait s’imposer étant esseulé entre les trois axiaux Sfaxiens.

Et, ce n’est que vers la fin du premier half que les protégés de Benzarti allaient trouver la faille. Un centre bien dosé de Derbali est dévié par Khélifa, venu pour une fois prêter main forte à Eneramo dans l’axe adverse. Ce dernier, à la réception de la déviation, sert Msakni (jusque là transparent) qui retrouve un coup de génie pour se débarrasser et du défenseur et du gardien et placer le cuir au fond. C’était la délivrance. Ce but, sur une action classique, fut facilitée par une naïveté ahurissante des défenseurs adverses.

Le premier but de Khélifa

Cela mérite tout un récital. Tellement ce garçon a patienté et à enduré les critiques les plus acerbes et s’est donné à fond. Hier, il fut récompensé de tout cela par un caviar servi de la « patte » du maître. Msakni a réussi, en un temps, un mouvement prenant toute la défense à revers et servir Saber Khelifa sur un plateau royal. Et le résultat n’a pas tardé.

Un enchainement contrôle du pied droit, tir du gauche a suffit au bonheur du petit Saber qui était, jusque là, fidèle à son prénom. Et voilà qu’au terme de toute cette patience, il débloque son compteur buts en championnat face à un ténor. Cela valait bien le passage. L’Espérance mène, après 2 minutes de jeu en seconde période, par 2 buts à Zéro.

Un retour, une illusion de retour

Après le second but, les Sang et Or ont observé un petit fléchissement, fatigue oblige. Les sfaxiens en profiteront pour réduire le score sur un but litigieux refusé en premier temps par l’arbitre central (pour hors-jeu) puis validé après insistance de son assistant. Un incident mineur dans le match mais digne d’un championnat de 5ème division où on donne l’impression de se rétracter après protestation. Et dire que le Grand Rosetti a refusé de se rétracter même après avoir vu le ralenti (coupe du monde 2010 : Argentine – Mexique). Pauvre arbitrage.

Ce but, allait éveiller certains soupçons chez les supporters à propos d’un potentiel retour des sudistes. Ce ne fut qu’une illusion. A vrai dire, avec un jeu aussi décousu et très approximatif, ils ne pouvaient y aspirer. Pire encore, sur une action anodine où ils étaient à 5 contre 2, le défenseur central Abbes (je ne sais lequel des deux jumeaux) s’est permis de commettre l’irréparable sur Khélifa (encore lui). Résultat, un pénalty flagrant accordé par Jaouadi et transformé par Michael Eneramo. C’était le coup de grâce.

Faits remarquables

– Le banc Espérantiste était, pour une fois, composé d’une panoplie de joueurs de grande classe : Darragi, Afful et Traoui étaient là. Une composition des plus rares dans l’histoire récente du club.
– Mohamed Bach Tobji a fait, hier soir, son baptême du feu avec l’Espérance. Il a remplacé Eneramo à la 84′ sous une forte acclamation du public. La concurrence sera rude dans l’axe Sang et Or.
– Faouzi Benzarti était sur les gradins pour purger sa peine de deux matches de suspension. L’occasion pour le coach de vivre un match choc en tant que supporter.
– La présence du public Sang et Or était quelconque. Et là, force est de dire que l’horaire de la rencontre était très mal choisi. Une demi heure de plus n’aurait fait de mal à personne.

 

Iheb Ben Salem

Ecrit par

Rechercher sur le site