Esperance-de-Tunis.net
Toute l’information sur le doyen des clubs tunisiens

Constat d’échec : L’Espérance quitte la CAF-CL, Pourquoi et Comment !

Esperance-de-Tunis.net

La première question que l’on pourrait se poser, avant de disséquer les raisons de cet énième échec espérantiste en CL, est de se demander si le club de Bab Souika, fort de son nul positif (2-2) en terre égyptienne avait finalement passé le cap d’Al Ahly, aurait-il eu alors toutes les chances de remporter le sacre final ?

La question mérite d’être posée même si pareil scénario n’aurait pas relevé de l’exploit vu le niveau franchement moyen d’un Ahly bien prenable et loin de rappeler le foudre de guerre qu’il était du temps des Jomâa, Mouâwadh, Ghali, Baraket, Abou Trika et j’en passe et que le renard José Manuel a transformé en rouleau compresseur. Al Ahly de septembre 2017 n’est en rien supérieur à l’Espérance et son élimination par le champion de Tunisie n’aurait aucunement relevé d’un exploit. Que dire alors lorsque le club Cairote, à l’aura si diminuée, barre à nouveau la route aux Sang et Or !!!

Cette introduction, interrogative, s’impose avec insistance tellement des faits -et non des moindres- ont accompagné l’itinéraire post quarts de finale ayant conduit à cette nouvelle désillusion. Le rêve légitime des millions de supporteurs espérantistes s’évapore malgré le « hic » émis en sourdine par bon nombre d’entre eux. Ceux-là, en sportifs avertis, tout comme le large public, n’osaient pas croire que le mât pouvait tomber si bas. Et pourtant …. !

Pourtant, les lacunes défensives ne sont pas nées samedi dernier. Nombreux sont ceux qui voyaient d’un œil inquiet le comportement de l’arrière-garde espérantiste, gardien compris, que les victoires tant locales qu’en ligue des champions arabe ne pouvait occulter. Qu’a fait Benzarti pour combler cette défaillance criarde en prévision de l’échéance suprême ? A-t-il saisi le Président Meddeb de cette faiblesse et que ce dernier l’aurait boudé ? La réponse ne viendra sûrement pas de sitôt. Les faits, à ce sujet, montrent que le coach le plus expérimenté du pays a tablé sur l’arrivée de Kom, atterri au parc B en grandes pompes, qui était censée apporter une des solutions à l’animation défensive à telle enseigne que le duo Coulibaly-Kom s’est vite vu flanqué le titre de « mur de Berlin ». Mieux encore, l’intronisation du Camerounais devait libérer l’un des Sassi-Chaâlali pour un entre-jeu plus technique et fortement complémentaire. Du solide, disions-nous ! Or l’arrivée de l’ex étoilé, sans aucun doute instiguée par Benzarti, semble être à la base du remue-ménage effectué et qui a fini par créer un déséquilibre flagrant au cœur du jeu. Et comment ! Puisque Chaâlali, indubitablement meilleur milieu relayeur de la fin de saison et gratifié d’une méritoire convocation en équipe nationale, doublée d’une titularisation, se retrouve flanqué au couloir droit et que Sassi, certes amoindri, est poussé au banc des remplaçants alors que Ben Youssef s’est vu relégué au statut de remplaçant. L’on ne peut ainsi dire que Benzarti n’y est pour rien ! Pire, cette succession de choix contre nature a enlisé Benzarti et son désormais très copieux staff dans un module trompeusement efficace lors de la modeste ligue arabe des clubs champions. D’ailleurs ce « triomphe » n’a pas été exempt de tout reproche et Benzarti, enivré par le beau pactole ramené à son président, n’a rien vu venir à l’horizon.

De son côté, Hamdi Meddeb, chef de la maison espérantiste, n’a jamais stoppé son incommensurable financement du club, répondant avec largesse aux besoins de ses couleurs préférées. Tout y était et il serait aujourd’hui gâteux de reprendre un discours devenu plus que jamais déplacé…et malvenu. Doit-on alors le responsabiliser ? Certes que oui, car au-delà des sacrifices unanimement reconnus, Hamdi Meddeb a de quoi avoir des regrets sans aucun doute…et quels regrets !!! La déception ne se mesure pas uniquement à la hauteur des efforts matériels, elle peut être plus grande chez le supporteur lambda qui, au fin fond du pays, n’a peut-être jamais pu mettre les pieds au stade de Radès et qui aujourd’hui inconsolable. Ce dernier est-il en droit de questionner le Président ? Bien sûr que oui ! Rien que du fait que celui-ci l’a poussé au rêve, sans toutefois accorder l’importance requise aux défaillances pourtant criardes. Rien que la piètre prestation des Rouge et Jaune face au club Gabésien de l’ASG et, bien avant, celle en demi-finale de la coupe de Tunisie contre l’USBG, devaient l’interpeler sur le compartiment le plus faible d’une équipe qu’il pensait imperturbable. Pourtant, nul n’avait besoin d’un dessin pour comprendre qu’un effectif, aussi riche puisse-t-il être, ne peut aller loin sans une assise défensive solide. Comment expliquer alors le désert derrière le seul Mbarki ? Comment expliquer le recours systématique à un Chammam vieillissant bien que volontaire ? Comment expliquer l’absence d’une concurrence réelle et cette maladive suffisance au poste de gardien de but ? Comment expliquer les flottements répétitifs de l’axe défensif sans que l’on y trouve remèdes ? Il est bien beau d’avoir une attaque qui pète le feu alors que derrière on frise l’approximatif.

Aujourd’hui, nous nous n’élevons pas en maîtres absolus de la vérité mais ce sont des faits comme nous le disions ci-haut. Toute déroute, car c’en est une, tient inéluctablement de ses responsables.

D’un autre côté, il est clair aujourd’hui que le club a payé le prix fort de sa participation en ligue arabe. Le large effectif à disposition de Benzarti n’a pas semblé l’emballer outre mesure pour planifier la plus importante des compétitions aux yeux des Espérantistes. La tenue physique du groupe, que Benzarti a voulu restreint, s’en est lamentablement ressentie depuis le retour triomphal de la joute arabe. Sur les deux rencontres face à Al Ahly, les joueurs ont lâché prise au bout de l’heure du jeu, ratant par deux fois, à Alexandrie comme à Tunis, une victoire largement à la portée. Pis encore, ils étaient incapables de maintenir un piètre nul qui les auraient qualifiés en demi-finale. Cela aussi est un fait indéniable. Peut-on dès lors reprocher quelque chose aux joueurs ? Si, peut-être, on pourrait leur en vouloir de n’avoir pas su et pu se surpasser le temps d’une mi-temps. Mais en avaient-ils les moyens ? Et c’est là où, encore une fois, Benzarti est mis à l’index.

Aujourd’hui que l’élimination est consommée, il est bien malheureux de se sentir poussé à « oublier » tant de moments de joies tellement le plus beau rêve s’est évaporé sous nos yeux, de la manière la plus douloureuse qui soit, face à une ombre de ce qui était jadis le club du siècle. Al Ahly n’en demandait pas tant et nous ne pouvons que nous en prendre à nous-même…..et c’est chose faite ! Le pourquoi et comment ayant été dits, reste à en tirer les meilleures conclusions, loin du sentimentalisme et des petits calculs infructueux.

A.Mami

Ecrit par

Rechercher sur le site