Aux grandes âmes, les grands challenges.
La Orange CAF Champions League version 2010 a vécu. Elle aura surtout été, dominée par des péripéties extra-sportives sous couvert d’arbitrage scandaleux et des pratiques douteuses, loin d’honorer le football de tout un continent. Mais elle aura révélé, notamment en ce qui nous concerne, un jeune groupe Sang & Or parti en campagne africaine un certain 13 février 2010, pour se retrouver en finale de la compétition clôturée le 13 novembre 2010.
Neuf mois, jour pour jour, pendant lesquels nos cœurs ont vibré au rythme des rencontres, nos sensations ont été mises à l’épreuve et nos espoirs ont grandi. Nos jeunes joueurs prenaient de la carrure, gagnaient en stature, faisaient leur petit bonhomme de chemin, se souciant peu de leurs rivaux et faisant fi de la hiérarchie instaurée par les « habitués de la maison ». Cette équipe de l’Espérance a tout bousculé sur sa route pour arracher une place en finale, avec beaucoup de mérite à chaque fois. Certaines mauvaises langues, emportées par la jalousie, citeront la faiblesse de notre compétition locale ainsi que la chance lors de certains matchs « catastrophiques ». Justement, la chance ne sourit-elle pas aux audacieux ? Et nos jeunots, de l’audace ils en avaient à en revendre.
Perdre une finale est certes douloureux. Mais y parvenir est aussi grandiose. Il ne faut nullement occulter le parcours des grands réalisé par un groupe qui manquait cruellement d’expérience, mais dont l’adage était: « Aux grandes âmes, les grands challenges ». Oui, l’Espérance Sportive de Tunis était grande, comme son passé, comme son présent, comme son avenir, comme sa légende. Oui, nous avons rêvé de ce titre continental, mais nous ne l’avons pas fait fortuitement. Nous, joueurs, staff, responsables et supporters, avons fait partie de la cour des grands pour certifier notre rang et dédicacer une nouvelle page qui témoignera encore de notre grandeur. L’histoire écrira que l’Espérance Sportive de Tunis était partie prenante dans la plus prestigieuse des compétitions africaines jusqu’à son ultime round, où elle fut dépossédée de ses armes légales et légitimes.
Le moment présent est la piste désignée à tout nouveau départ.
Etre un compétiteur, être un battant, c’est de ne jamais s’avouer vaincu, c’est de se donner les raisons de repartir du bon pied. La date du 13 novembre 2010 devra être pour l’Espérance Sportive de Tunis un « starting block » en vue d’un nouvel élan. Cette date devra écrire une nouvelle page dans l’histoire du club. Notre équipe aura vécu une expérience, aussi controversée soit-elle, dont ses parties prenantes devront tirer les leçons à retenir pour mieux s’armer pour celles à venir.
Avec le titre, les Sang & Or ne se seront pas arrêtés là. Sans le titre, ils ne s’arrêteront pour autant pas. Ils repartiront plus aguerris, plus connaisseurs et plus alertes vers d’autres conquêtes. Ils seront encore là à nous faire chavirer de bonheur et d’amour. Nos convictions seront les mêmes, nos espoirs seront plus grands, notre adhésion n’en sera que renforcée.
A commencer par un énième défi, comme tant d’autres, qui se profile à l’horizon lors du prochain derby de la capitale, où l’Espérance Sportive de Tunis aura besoin de tout notre soutien indéfectible, notre amour, pour se remettre en ordre et progresser. Car comme l’a si bien dit Auguste Comte, » la formule sacrée du positivisme c’est : l’amour pour principe, l’ordre pour base et le progrès pour but. »
A. Mami
